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PARASOL, Rykarda – Our hearts first meet

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[Total: 2 Moyenne: 4]

S’appeler Rykarda Parasol n’est peut-être pas si facile que ça… En effet, nous aurions très vite tendance, trop même, à la classer dans la variété avant même de l’avoir écoutée. Pourtant nous aurions bien tort car Rykarda Parasol nous offre un album plein d’émotion qui n’a vraiment rien à voir avec l’image erronée que nous pourrions nous faire en découvrant son nom.

La chanteuse et guitariste nous vient de San Francisco. Elle a fait ses preuves avec un groupe nommé The Tower Ravens formé en 2002. Un premier EP sort en 2003. Parmi ses influences, il y a un certain Nick Cave mais aussi le Velvet Underground de l’époque Nico. Pas étonnant du tout à l’écoute de cet opus, mais c’est loin d’être les seules.

Un titre comme « Hannah Leah » ne manquera pas de vous captiver. Le chant de Rykarda nous titille les tympans, l’ambiance est hypnotique, impossible de ne pas avoir envie de chanter avec elle tant le refrain nous capture dans ses filets. Dans la voix de la chanteuse, il y a un petit côté Marianne Faithfull mais aussi des empreintes bien PJ Harvey. Ainsi sur « Night on Red River », elle module, elle varie, et puis elle a toujours ce côté captivant dont on ne ressort pas vivant. Elle assure la guitare rythmique, Greg Benitz s’occupant des guitares d’habillement assurant de petites plaintes jouissives. Quelques vocalises transcendent le tout sur la fin.

La mélancolie qui baigne « Weeding Time » est captivante. Sa voix nous ensorcelle à la manière d’une Faithfull. « Candy Gold » est plus rythmé mais l’impression générale d’intimité qui baigne l’opus persiste malgré tout. L’étrangeté de « Arrival, A Rival » nous interpelle. Encore une fois le côté hypnotique est subjuguant et cela en fait une des perles de la rondelle. Plainte aérienne d’un Theremin sur « Good Fall », un court instrumental sur lequel Rykarda assure guitare et piano.

En parfaite disciple de Nick Cave, elle nous envoie en pleine figure ce « How Does a Woman Fall? ». Les percussions sont d’une sobriété sans pareille, un peu d’accordéon et de Theremin assurent l’ambiance. « En Route » permet au piano de se remettre en valeur soutenant le chant habité de notre vedette. « Lonesome Place » sera plus léger avec un côté Velvet Underground bien marqué. La chanson est basée sur un poème de Langston Hughes.

Le chant de « Texas Midnight Radio » est soutenu par des vocalises aériennes. Le piano de Wymond Miles et la guitare acoustique de Rykarda lui ajoutent ses atours. « Weeding » est plus classique avec un chant lancinant aux tons graves telle une Faithfull. Elle terminera avec « Janis, Don’t Go Back » où elle est quasi seule assurant chant et piano. Jeffrey Luck Lucas ajoute juste un peu de violoncelle accentuant la mélancolie.

Sorti en 2006 aux Etats-Unis, ce premier album de Rykarda Parasol arrive seulement en Europe en ce mois de février 2008. Il aurait vraiment été dommage de rater cela et si vous aimez Nick Cave, PJ Harvey, Marianne Faithfull et Patti Smith, je vous le conseille vivement. Elle sera bientôt en tournée en Europe, ne la manquez pas !

Pays: US
Glitterhouse Records GRCD 678
Sortie: 2008/02/04

One thought on “PARASOL, Rykarda – Our hearts first meet

  • Après une timide introduction, le superbe « Hannah Leah » plante un décor d’un rythme lancinant, la voix résonne comme une prière.
    « Night on Red River » la voix grave accroche son grain, sans en être un duplicata, à celle de PJ Harvey. Au travers l’effluve de suspens dans un premier temps, les guitares vous avertissent d’une éventuelle agression. les notes esquivent et vous heurtent à la batterie.
    « Lullaby for Blacktail » vous borde par sa nonchalance. Quant à « Weeding Time » il vous séduit par ses côtés aérien et lancinant. Au travers de « Candy Gold » le rythme expose deux tracés, un préétabli l’autre aventureux.

    La voix est aguicheuse tout autant par son grain que par son intonation écoutez le superbe « En Route », d’entrée le piano vous invite à progresser…
    La démarche solide de « Lonesome Place » vous séduit, la steel guitare vous provoque demandant d’avancer les yeux fermées et vous la suivrez.
    Arrivé à « Texas Midnight Radio » la voix s’habille de brillants et se fait légèrement cristalline.

    Ce cd est comparable à une carte topographique. C’est en confiance que nous empruntons les chemins, le chant nous guide attisant notre curiosité jusqu’à la fin.

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