TORM – Back From Zorg

Dans la série extra-terrestres hexagonaux fous, voici un nouveau groupe frappé genre Le Singe Blanc. Ses membres virils auraient été kidnappés par des zorguiens faisant partie intégrante d’un jeu de drôles. C’est vous dire à quel point ils doivent être tarés. Ils auraient voulu être comme tout le monde mais ça dépasse les possibilités de leur matière très très grise. Depuis qu’ils en ont pris conscience, ils ne luttent plus et se laissent emporter par la vague, avec des soubresauts de lucidité qui intéressent de plus en plus les psychiatres. Ils nous laissent en héritage un album fourre-tout revu par une french touch qui aurait passé l’hiver dans les catacombes.

On trouve de tout sur leur album. Ils nous offrent en pâture du déjanté schizophrénique avec « Somewhere In Pom-Pom Galli », sorte de vocalise anti-conventionnelle sur fond de musique de valse tzigane destinée à faire enrager le critique puriste de musique lyrique, du très sérieux initiatique avec le très psychédélique « Zorg’s Prelude », du funèbre iconoclaste avec « Requiem Dei » et un death metal tyrolien interminable atteint d’une maladie incurable qui laisse pantois les plus éminents spécialistes avec « Hulk vs Jacob ». On a droit aussi à un trip acide qui se passe mal avec « Revenge of the Pink Lombric » commenté par une voix off qui se décourage après une minute.

La deuxième partie débute par un « Zorgotropical FM » lubrique écourté bientôt rejoint par la musique world anecdotique très arrosée qui n’aurait pas été revue par Brigitte Grafé sur « Ti’punch At Fort Apache », du terrifiant congestionnant jusqu’à ce que mort s’ensuive après 42 secondes avec « Red Is Alive », de l’improvisation jazzy brillante qui effarouche le laveur d’éléphants amanite ébouriffé avec « Zorgosphere », du feuilleton récurrent à la Desperate Housewives avec un « Episode 8427 » ramené à une minute treize en raison d’une communication royale, pour terminer par « Bobby Funky & The Torm Patrol », justicier allumé qui tente de rassurer en vous affirmant sur un rythme funky que le bien a une fois de plus triomphé du mal, juste avant que ce cerveau boulimique embrumé ne subisse un contrôle fiscal.

Musiciens capables du meilleur soudainement atteints d’un irrésistible fou rire musical de trois-quarts d’heure avant évacuation vers l’asile le plus proche. Ne vous méprenez pas : c’est vous qui êtes mis en scène et qui devenez partie prenante du jeu de rôles sur cet opus qui a mis six mois avant d’arriver chez nous, occupé qu’il était à se dévergonder dans les chemins de traverse. L’album devrait plaire aux vaches landaises quand elles tentent d’échapper aux jeunes écervelés surexcités par l’ambiance survoltée de la feria locale. Si vous n’aimez pas, changez de chaîne ou de délire.

Pays: FR
Association Zorg 7CD08063
Sortie: 2007/06/24