TRISTAND – Reasons

Tristand est un groupe belge qui vient de Vilvoorde. Le groupe a déjà plus de 200 concerts à son actif en Belgique, bien sûr, mais aussi en France, aux Pays-Bas et en Allemagne et son expérience de la scène s’entend et lui donne de l’assurance. Il joue un rock assez hard mais on le compare parfois à Nirvana, Muse, Placebo ou même Joy Division. Rien de tout ça n’est pertinent. Tout au plus peut-on relever ça et là une vague ressemblance avec Muse, sans plus, mais n’allez pas en déduire que c’est un clone du groupe anglais. On en est très loin.

L’album commence en coup de poing avec « Obscene », un morceau mis sur rail par une batterie au rythme implacable et qui parle de nuits torrides. Par ce froid glacial persistant, ça réchauffe. « Circumstances » lui emboîte le pas sur un rythme endiablé et sur un sujet relativement proche : les hauts et les bas d’une relation amoureuse qui ne manque pas de relief. « Landmine » est tout autant un morceau vitaminé qui parle d’une fille qui ne sait pas ce qu’elle veut. L’éternel féminin, quoi. Les clichés ont la vie dure.

« Hate You (So) » s’adresse à une menteuse de première, semble-t-il, mais il faut toujours se méfier quand on n’a qu’un son de cloche ! Peut-être en a-t-elle autant à son service ? Sur le plan musical, c’est sans doute le titre le plus nuancé de l’album mais il se termine en force, avec un chanteur particulièrement énervé qui manque un peu de subtilité. Dans le genre hard, ce n’est pas très étonnant. Tout le monde n’est pas Robert Plant.

« Reason » est un bon titre calme au début mais agressif et violent après une minute quand les guitares s’éclatent. On y parle d’une relation amoureuse qui semble un peu compliquée. Après un début calme caractérisé par une ligne de basse intéressante, « Aroused » décrit en quelques mots l’incompréhension en amour puis devient lui aussi agressif et violent ; décidément, le naturel revient au galop.

C’est du pareil au même sur « On My Knees », qui est du même tonneau. Le chanteur donne tout ce qu’il a mais il crie plus qu’il ne chante. A genoux, il la supplie de rester. Est-ce bien la bonne méthode pour séduire une femme ? Ne va-t-il pas récolter son mépris ? « Cocaine » est un peu plus nuancé mais les guitares haussent rapidement le ton et le combo se retrouve plongé dans un rock très hard. Ici, les paroles ne sont pas reprises.

Sur « Divine », toujours sur un rythme bien marqué, on parle d’un amour doté de toutes les qualités mais rien n’est sûr : elle ne voudra peut-être pas de lui. « You » est un peu son contraire, tant sur le plan rythmique que pour le sujet traité : l’amour semble sur le point de tourner mal. Là, les choses sont nettement plus claires. « Another Day » est un peu calqué sur « On My Knees » : il est de nouveau sur les genoux pour la supplier. Sur « We’re All Sad », la cause est entendue : elle est partie et ça fait mal.

Cet album de quarante minutes est trempé dans le même moule du début à la fin. Ce n’est pas une nouvelle musique mais elle est efficace et devrait cartonner sur scène. On ne s’étonne pas du succès du groupe en Allemagne, même si c’est un rock un peu plus nuancé que le rock teuton. Dans le genre, ce n’est pas mal du tout, à part peut-être le chant, qui pourrait être meilleur.

Pays: BE
Musicarena MAR 7003
Sortie: 2007/10/27