A, Dominique – Sur nos forces motrices
Pour tout dire, je suis un peu fâché avec Dominique. Il fait partie comme moi de la communauté des Français vivant à Bruxelles. Je l’ai rencontré il y a deux ans dans les allées du Botanique, alors qu’il était en train de tailler une bavette autour d’une bière avec Vincent Patar/Pic Pic André, qui est lui aussi une connaissance. Après lui avoir confié mon admiration suite à un concert acoustique donné en 2002 à l’occasion des Nuits du Botanique, il m’a remercié mais l’échange fut court. Visiblement, Dominique est un gars sympa. Mais je trouve sa musique assez dure, difficile d’accès. A vrai dire je ne comprends pas le titre de l’album « Sur nos forces motrices ». C’est con à dire mais ce que je préfère dans son répertoire c’est « Le Courage des Oiseaux » ou encore « Le Twenty Bar », car il émane de ces chansons une certaine joie de vivre. Et puis je connais un peu son ex-femme Françoiz Breut parce que ses enfants allaient à la même école que ma fille fréquentait il y a deux ans de ça à Bruxelles, et que je la rencontre quelque fois au jardin d’enfant du Parc Royal. Quand je la vois, j’imagine qu’ils ont du vivre une belle histoire, qu’ils ont collaboré artistiquement mais qu’à un moment quelque chose s’est cassé entre eux. Au fond je suis un peu amoureux de Françoiz je crois. Et je ne comprends pas pourquoi Dominique l’a quittée. Bref Dominique n’est pas un mec facile, ces chansons sont pas toujours franchement gaies et je le trouve un peu austère. Avec son crâne rasé comme s’il s’était autoproclamé bonze de la nouvelle chanson française. Et ses chemises toujours noires…
Là j’écoute « Tout sera comme avant » avec ses guitares acérées, sa rythmique lourde : un titre qui vous frappe comme un coup de poing que l’on reçoit les yeux fermés. Et puis il y a aussi « Antonia » dans la même veine. Mais Dieu que je me rappelle comme cette chanson m’avait fait décoller de mon siège, m’avait fait hérisser la peau lors de ce fameux concert acoustique de 2002, à cause de cette intro et ce riff de guitare sèche incroyable.. Françoise (la mienne, pas celle de Dominique) était alors enceinte de ma fille. Ici c’est trop électrique, et l’on ne se rend pas bien compte des nuances. Ici le même riff à la guitare électrique paraît étouffé, même si le morceau prend un tournant jazzy intéressant. Mais « Antonia » est une chanson qui m’aura marqué dans sa discographie. « Marina Tsvétaeva » est aussi un titre magnifique dédié à cette poète russe du début du 20è siécle, exilée à Paris en 1925. Du bel ouvrage.
Force est de constater à travers ce live que Dominique A c’est avant tout une voix : grave et solennelle, explosant violemment ou caressante, c’est elle qui dirige tout le groupe sur scène qui virevolte au-delà du mur de guitares électriques, un peu trop systématique. Un peu de « unplug » aurait été le bienvenu. Mais ce sera pour une autre fois…
Pays: FR
Cinq 7 Wagram 3596971268954
Sortie: 2007/10/15