STROKES (The) – Room On Fire
Le groupe se compose de Nick Valensi (guitare), Albert Hammond Jr. (guitare), Julian Casablancas (chant), Fab Moretti (batterie) et Nikolai Fraiture (basse).
Le premier CD des Strokes, « Is This It », a fait connaître ce groupe lo-fi / garage / néo-punk et l’a rendu incontournable. On pouvait y entendre notamment (et même voir sur le DVD) « New York City Cops », sans doute le titre le plus représentatif de leur musique minimaliste mais irrésistible. Comme influences, on peut relever The Velvet Underground, The Stooges et surtout Television mais c’est beaucoup moins évident sur le deuxième album.
Ce CD est produit par Gordon Raphael et tous les titres sont composés par le chanteur, Julian Casablancas. Pas de prise de tête, pas de message politique mais une musique directement accessible. Ils sont allés jusqu’à renvoyer le producteur – et pas n’importe lequel : Nigel Godrich (Radiohead) – pour préserver leur son.
« What Ever Happened » donne tout de suite le ton : la musique est « crue » mais variée, le groupe est soudé et le compositeur nous donne à voir un monde très particulier. Son credo : « je ne veux laisser aucune trace, pas besoin d’être célèbre ». « Reptilia » est le titre le plus immédiat et son rythme implacable ponctue une musique très versatile. Le savoir-faire des musiciens est réel et n’est jamais pris en défaut. La fin abrupte ajoute encore à la surprise. « Automatic Stop » a presque des relents reggae mais son tempo est un peu rapide pour qu’il en soit ainsi.
« 12:51 » est le titre fétiche et le plus entendu de cet album. C’est sans doute aussi, avec son côté doux amer, l’un des meilleurs, mais dans l’ensemble, ils sont tous irrésistibles. Dans le style bittersweet, « You Talk Way Too Much » est aussi un titre régi par le désir de préserver leur son. Le solo de guitare y est parfaitement soutenu par la rythmique. « Between Love & Hate » illustre la voix parfaite, abrasive et éraillée, de Julian Casablancas pour rendre avec talent ce type de musique, mélange de fun et de violence contenue. Nikolai Fraiture et Fabrizio Moretti y donnent aussi leur pleine mesure.
« Meet Me In The Bathroom » parle de la vie immédiate et furtive qui doit être saisie dans l’instant, même sans idée d’amour. Les paroles de « Under Control » sont également exemplatives : « je ne veux pas changer le monde, je ne veux pas te changer, juste vivre à ma façon ». Le rythme initial de « The Way It Is » est imparable et rappelle les Stooges mais la voix de Casablancas ne ressemble pas à celle d’Iggy Pop et la violence est moins marquée. Ce sont les seules différences entre les deux. La mélodie agréable et le rythme primesautier de « The End Has No End » en font également un des moments forts de ce CD, marqué par l’économie de moyens : il n’y a vraiment rien de superflu dans les accords et les arrangements ; ça sonne très brut. Encore un rythme irrésistible basé sur un tempo ultra rapide avec « I Can’t Win », à la mélodie immédiate. De quoi terminer ce très bel album en beauté.
Au deuxième album, on attend souvent un artiste / groupe au tournant : examen de passage réussi avec grande distinction pour The Strokes ! Il va falloir compter avec eux ! Le 1 décembre, le groupe entame une tournée européenne. Les concerts de Glasgow, Cardiff et Londres (2x) sont sold out depuis longtemps. Ils seront au Zénith à Paris le 10 décembre. Rien n’est prévu jusqu’à présent pour la Belgique.
Rappel des titres :
- « What Ever Happened »
- « Reptilia »
- « Automatic Stop »
- « 12:51 »
- « You Talk Way Too Much »
- « Between Love & Hate »
- « Meet Me In The Bathroom »
- « Under Control »
- « The Way It Is »
- « The End Has No End »
- « I Can’t Win »
Pays: US
RCA Records / BMG 82876 56969 2
Sortie: 2003/10/20