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SOYSOY – Liquid

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L'évaluation des lecteurs
[Total: 6 Moyenne: 4.8]

Les belges de Soysoy présentent ici leur tout premier album et le moins que l’on puisse en dire est que c’est une belle réussite. Le trio composé de Cécile Gonay alias Seesayle (chant, guitares, violons), Sébastien Lhoest alias Seb (claviers) et Franck Marchand alias Wiz (chant, basses, batterie, percussions) nous distille une musique de rêve aux tonalités métissées.

Au sein de leurs arrangements, on ressent des sonorités celtiques mais aussi orientales et slaves. Ils utilisent pas mal les percussions électroniques comme c’est souvent le cas dans la dark-wave. Seesayle et Wiz chantent tous deux. Cette alternance de voix féminine et masculine ajoute un plus à la diversité de l’ensemble.

Par certains tons, on se replonge un peu dans les eighties avec « King of the world » qui montre un côté pop électro trop marqué. Nous lui préférons sans hésitation « Loonontahi » avec sa diversité musicale qui parfois prend les tons d’un Seven Reizh ou « Sintare Sadio » à la voix aérienne et envoûtante entourée d’arrangements cultivant le mystère.

L’utilisation d’une langue supposée imaginaire donne une impression étrange. Nous semblons remonter le temps au travers de siècles passés et même très lointains. « Sintare Sadio » en est un bel exemple. Mais cela n’est le cas que pour certains morceaux. L’anglais et même le français sont aussi au programme.

Soysoy s’aventurent ainsi dans différents genres musicaux en passant par le folk et le rock progressif. Claviers, guitares et percussions se mélangent harmonieusement avec le chant pour distiller une ambiance mélancolique et sombre du plus bel effet. Ecoutez la diversité et la puissance qui se dégage du sublime « Into the Wild ». Il vous hypnotisera et vous fera frissonner à plus d’une reprise!

Ce premier opus de Soysoy régalera les fans des bretons de Seven Reizh qui justement sortiront bientôt leur nouvel album. Si vous aimez le folk-rock et les tons celtiques (Alan Stivell, Mostly Autumn), ne manquez pas cet album.

Pays: BE
Li Mohe Music LMM 06-03
Sortie: 2006/05/20

7 thoughts on “SOYSOY – Liquid

  • Merci de m’avoir fait découvrir ça!

    Je trouve cet album exemplaire d’un point de vue créativité, c’est plein de détours charmants, de trouvailles inattendues, de chaleur, d’émotions profondes, de souffle, d’inspirations sans frontières de style, un vrai travail d’artiste moderne, bref pas du préfabriqué « tendance » sans personnalité ni âme comme les neuf dixièmes de ce qu’on entend partout. Un plaisir intense pour tout véritable amateur de musique! Dieu que ça fait plaisir.

    Dead can Dance? Oui, un peu, mais à mes oreilles à moi c’est très réducteur comme référence. Moi ça m’a fait plutôt fait penser aux meilleurs moments de Peter Gabriel, Minimal compact, XTC… mais aussi les envolées épiques et hantées de Siouxsie de la grande époque, la grâce de Lush d’avant 95, et bizarrement à des trucs plus « dans l’époque » comme Massive Attack (pour certaines atmosphères sonores à la fois lourdes et spacieuses) ou Blonde Redhead (pour le romantisme nostalgique et les compos néo-baroques en dentelle de Bruges). Un cocktail audacieux, moi je tire mon chapeau, ce genre de trucs me redonne la foi.

    J’attends déjà le prochain avec impatience!! 🙂

  • Génial! Enfin un groupe local qui ose sortir des sentiers battus, et qui se paye le luxe de le faire avec brio, tout en restant 100% accessible (avec même des petites touches commerciales de-ci de-là, l’air de rien, bien intégrées dans l’oeuvre dans l’ensemble très atypique).
    Sans blague, comment des gens comme ça n’en sont pas encore à faire des tournées mondiales?

    L’émotion et le niveau de qualité sont tellement élevés. Bluffant. Et très émouvant, la voix de la chanteuse me donne des frissons, on dirait une voix venue de la reine des elfes au fond des bois à la pleine lune. Un petit côté Lisa Gerrard, mais pas une pâle imitation, et beaucoup moins grandiloquente.

    Et puis ça vaut le coup de le dire, 60 minutes de musique sur un CD, c’est pas courant, surtout quand elle est aussi belle.

    Je me suis passé « Into the Wild » en boucle au moins 10 fois. J’ai presque chialé. Ca m’évoque Nico, Tears for Fears des débuts (avant la dérive), Värttinä, Bel Canto (les albums produits par Marc Hollander), les Cocteau Twins (aussi d’avant la dérive), Kate Bush, et un petit côté, bizarrement, très Depeche Mode. Sans doute la voix du chanteur avec les beats derrière… aussi quelques compos.

    Superbe, superbe. Rien que la production sonore à elle seule vaut le détour. On nage dans la soie et la satin. Un grand et beau voyage.

  • (Thanks Kim for the link. 😉 )

    Great, guys, this is very neat and moving music. Just the right amount of sophistication, just the right amount of hook, just the right amount of emotion, which means LOTS of it. 🙂 BRAVI!

    Now that Dead can Dance is.. dead, and that most artists following their tracks are phoney and rather boring, it’s nice to discover a band as Soysoy, which keeps the flame of esoteric music burning. Keep on rolling.

    Zic

  • Je les avais vus sur scène en première partie de Ange et c’était assez magique (on n’oublie pas cette chanteuse), je me demandais comment ce CD allait sonner.
    Eh bien merveilleux CD. Evocateur et envoûtant. Pour les amateurs de très belle pop « world » sophistiquée, ou ceux qui aiment les musiques traditionnelles avec de la pêche. Mais ya tellement de styles là dedans que ça donne le vertige. Rock, pop, trad, prog, goth, esoterique, tout ça sans aucune faute de goût. Jamais entendu un crossover aussi large, en tout cas pas aussi réussi. Très belles voix, en plus. Compos fouillées, arrangements d’orfèvre, exécution sans faille. Juste les textes par moments sonnent un peu faiblards à mon oreille (« Diva » – « Body talk »). « Into the wild » est une pièce d’anthologie dont la beauté et la puissance feront rejoindre le panthéon. Je parie que dans moins de deux ans Soysoy vendra des milliers et des milliers d’albums. Je le leur souhaite.

  • Pas grand chose à rajouter aux commentaires précédents. C’est magnifique, c’est beau, c’est enthousiasmant.
    Sauf que pour revenir à la chronique je ne vois pas du tout le rapport avec Seven Reizh, comme vous évoquiez le groupe comme étant similaire à Soysoy j’ai déniché leur CD, j’ai bien écouté, j’ai regretté mon achat, j’ai trouvé ça assez bidon. Question de goût sans doute. A mon goût Soysoy c’est quand même plus élaboré, plus authentique, et le style est très différent. Mais est-ce que Soysoy a un style dans le fond. C’est tellement varié dans la recherche. J’ai envie d’appeler ça de la pop progressive païenne. Rigolo non?

  • Superbe de bout en bout.
    C’est orignal, fouillé, extrêmement bien arrangé.
    Les morceaux sont variés, et à part un ou deux morceaux plus « faibles », l’ensemble se tient merveilleusement bien. Et pour les avoir vu en concert (à Anthisnes, au début de l’année, avec (!) Ataraxia, O quam tristis – absolument génial – et Keltia), je peux vous dire que c’était véritablement magique. Cette soirée était fantastique (programmation osée mais vraiment superbe). Hautement recommandé. Et puis ils sont d’une gentillesse, et répondent très vite aux mails. Des vrais musicos avec plein d’idées et d’inspiration comme on en voit trop rarement.

  • Découverte urgente, musique inclassable et chansons pleine d’émotions, de la dentelle, une originalité sans ostentation qui fait à mon goût de Soysoy un groupe phare dans le paysage bien trop formaté du rock. Si vous aimez les Kate Bush des années 80 (the Dreaming, Hounds of love), les premiers Tori Amos, Blonde Redhead, Varttina, Siouxsie et les Creatures, ou la meilleure dark folk (oui, tout ça..), cet album est pour vous. A savourer pleinement au calme, en soirée, avec sa boisson préférée (moi c’était du Pinot des Charentes). Voyage en couleurs et quelques larmes au passage. Romantique, évocateur mais pas gnangnan du tout. Un côté Noël d’enfance oublié…

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