Pacôme ROTONDO – Crimson Reverie
L’agent de promotion français Bruno Labati nous a envoyé tellement de bonnes choses depuis le début de cette année que le seul fait de voir son nom au dos des enveloppes matelassées avec lesquelles il nous fait parvenir ses CD promotionnels suffit à faire vibrer de plaisir nos oreilles avides. Après les albums sublimes de Red Beans & Pepper Sauce, Armellino, Rod Barthet et quelques autres encore, c’est sur « Crimson Reverie », le second album de Pacôme Rotondo qu’il nous invite à poser une esgourde inquisitrice.
Âgé de 23 ans à peine, Pacôme Rotondo est un chanteur/guitariste français originaire du Roannais (dans la région Auvergne-Rhône-Alpes). Jeune musicien, mais vieille âme, le six-cordiste semble chercher l’inspiration dans les antiques institutions que sont le Blues et le Classic Rock des Sixties et des Seventies. Sorti en autoproduction le 16 mai dernier, « Crimson Reverie » est déjà son second album. Il fait suite à « World Confusion », paru en octobre 2023.
Vous pensez peut-être qu’un album auquel un gamin inspiré par le blues de papa a donné un titre aussi ‘fleur bleue’ que « Crimson Reverie » est une nouvelle invitation à la déprime juvénile ou un autre concentré de ballades larmoyantes. Grossière erreur ! « Lying In The Desert » remet les pendules à l’heure avec une saine dose de Rock et de Funk dès l’ouverture de la plaque ; proposant un entrainant amalgame de guitares vintage à la Led Zepplin et de rythmiques enjouées capables de faire remuer le cercueil de James Brown. Nous y découvrons d’amblée le jeu de guitare subtil de l’ami Pacôme et son joli grain de voix écorché qui, au premier abord, nous fait autant penser à Steven Tyler d’Aerosmith qu’à Mark Storace de Krokus. Vient ensuite « Moon Lit Beams », un titre heavy et psychédélique sur lequel un riff hérité de Jimi Hendrix affronte en duel des notes empruntées à l’orgue de Jon Lord. Changement d’ambiance avec « Crimson Reverie » et sa guitare volubile qui nous embarque pour un voyage mélancolique teinté de blues et de jazz. Nous sommes plus proches ici des styles de prédilection de Jeff Beck et d’Allan Holdsworth que de celui de Jimmy Page. Pacôme Rotondo réitèrera d’ailleurs l’expérience un peu plus tard sur l’album avec l’instrumental « Interlude II ». Forts de vocaux rugueux, de riffs soutenus, de soli démonstratifs et de couches de claviers vintage, « Hearts Burning Bright » et « Back From The Storm » offrent encore quelques fantastiques moments de Classic Heavy Rock aux amateurs du genre. Les accros aux ambiances feutrées préfèreront probablement la guitare acoustique et le chant susurré d’« A Man Needs » ou le blues sudiste envoutant d’« Is This The World ». Celles et ceux qui apprécient les covers réussies et les invités mystères se régaleront de la reprise très personnelle du hit « For What It’s Worth » de Bufallo Springfield, sur lequel Pacôme Rotondo partage la vedette avec Raoul Chichin (NDR : le fils guitariste de Catherine Ringer et Fred Chichin des Rita Mitsuko).
Incroyablement mature pour l’album d’un artiste qui n’était pas encore né lorsque nous avons entamé le millénaire, « Crimson Reverie » trouvera une place de choix dans les lecteurs audio des amateurs de guitares et des accros aux sonorités du Rock/Blues vintage.
- “Lying in the Desert” (2’48)
- “MoonlitBeams” (3’47)
- “Crimson Reverie” (6’49)
- “Hearts Burning Bright” (3’18)
- “A Man Needs” (4’00)
- “Back From The Storm” (4’51)
- “Interlude II” (3’26)
- “For What It’sWorth” [Feat. Raoul Chichin] (4’41)
- “Is The World ?” (7’41)
Le groupe
- Pacôme Rotondo – Chant, guitare
- Nathan Bechet – Basse
- Sacha Fuhrmann – Batterie
- Paul Gervreau– Claviers, orgue, piano
Pays: FR
Autoproduction / Inouïe Distribution / Promo : Bruno Labati
Sortie: 2025/05/16