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NECROPHOBIC – Dawn of the damned

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Avec un retour gagnant grâce à leur excellent album ʺMark of the Necrogramʺ sorti en 2018, les tueurs de Necrophobic confirment leur grande forme avec le successeur ʺDawn of the damnedʺ, voilà une bonne nouvelle. La remontée de la pente avait commencé pour ce groupe vétéran de la scène black metal/death metal suédoise grâce à une signature chez le label Century Media et la reconstitution de l’équipe des grands jours autour du batteur/membre fondateur/leader absolu Joakim Sterner. Le bouillonnant terrassier des fûts avait en effet convaincu ses vieux camarades guitaristes Sebastian Ramstedt et Johan Bergebäck de reprendre la lutte après leur départ du groupe en 2011. Surtout, c’était l’impressionnant chanteur Anders Strokirk qui avait été ramené dans le giron de Necrophobic près de vingt ans après son départ.

Cette forme retrouvée et cette foi renouvelée en leur musique permettent encore à Necrophobic de continuer sur sa lancée avec ce nouvel album ʺDawn of the damnedʺ. Un changement a cependant eu lieu avec le remplacement du bassiste Alex Friberg par le nouveau venu Allan Lundholm (parallèlement dans Interment, Moondark et ex-Convulsion, ex-Mortum, ex-Circle of Chaos). Ce nouvel élément a rapidement réussi à s’insérer dans la dynamique de l’équipe, qui se fait à nouveau remarquer par une série de morceaux impressionnants sur cette livraison ʺDawn of the damnedʺ.

Ce qui frappe d’entrée de jeu dans cet album, c’est l’équilibre subtil, presque millimétré, entre black metal et death metal, Necropobic réalisant ici un album parfaitement hybride entre les deux genres. Cela a toujours un peu été sa marque de fabrique mais ici, le mélange fonctionne à merveille. Le black est à chercher du côté de la rythmique et du chant, bien que celui-ci reste étonnamment clair, au point qu’on saisisse les paroles des chansons qui parlent souvent d’un rêve tourmenté sur des terres démoniaques, avec un vocabulaire choisi et un ton littéraire donné aux choses. L’aspect death est plutôt dans le camp des guitares, qui se livrent à des solos ébouriffants et très mélodiques, davantage dans une ligne heavy metal traditionnel (le guitariste Sebastian Ramstedt ne cache pas son amour pour des bretteurs classiques comme Jake E. Lee ou George Lynch). Le thrash metal n’est pas non plus absent, avec des petites touches à la Slayer qui viennent piquer dans les associations rythmiques des guitares (n’oublions pas que Joakim Sterner a nommé son groupe d’après une chanson du troisième album de Slayer).

Et le résultat est tout simplement flamboyant. Joakim Sterner et ses sbires alignent ici une série de titres dont la cohérence est impeccable. L’introduction instrumentale ʺAphelionʺ fait déjà hérisser les poils du corps avec sa grandiloquence et sa profondeur sonore à la Celtic Frost, afin que l’auditeur soit cueilli comme un fruit mûr pour la suite des événements. Et ça déboule sur les chapeaux de roue avec le très speedé ʺDarkess be my guideʺ, puissant mais qui joue l’économie de moyens en ressemblant à du Dimmu Borgir ou du Emperor tout en se dispensant de la débauche orchestrale qui caractérise parfois ces groupes. Mais on est encore ici dans la mise en jambes car les pièces de résistance sont encore à venir, avec l’énorme ʺMirror blackʺ et ses riffs épiques, un ʺTartarian windsʺ qui lance les accords de guitares dans le haut de la gamme pentatonique, et surtout le phénoménal ʺThe infernal depths of eternityʺ et ses plus de sept minutes. C’est la première occasion pour le groupe de partir dans des chevauchées impitoyables, faites de mélodies et de violence obscure. L’autre moment de grandeur dans le même genre est ʺThe return of a long lost soulʺ, aussi long mais plus varié dans ses ambiances, montant peu à peu en puissance pour atteindre des sommets dans la lutte entre le black et le death, avec accords en quarte augmentée, profusion de batterie en fusion et hurlements de guitares herculéennes. Dans la bagarre, j’allais oublier ʺThe shadowsʺ, un autre morceau à ne pas négliger, avec son souffle rythmique que rien ne semble arrêter. Le dernier morceau ʺDevil’s spawn attackʺ n’est pas non plus piqué des hannetons, avec une intervention au chant du légendaire Marcel Schmier, chanteur du non moins légendaire combo thrash teuton Destruction. Ici, c’est le thrash metal qui vient nous planter dans la couenne ses dagues surchauffées. Un final dévastateur judicieusement placé en queue d’album, quand tout a été pilonné en force et où il ne reste que ruines fumantes et carcasses détruites.

Voilà un doublé avec le précédent album qui met en relief l’excellente forme musicale de Necrophobic, revenu faire valoir ses droits à siéger sur le trône des groupes les plus importants du métal extrême suédois. La rivalité avec les combos norvégiens du même genre n’est pas près de s’éteindre…

Le groupe :

Joakim Sterner (batterie)
Anders Strokirk (chant)
Sebastian Ramstedt (guitare)
Johan Bergebäck (guitare)
Allan Lundholm (basse)

L’album :

ʺAphelionʺ (02:25)
ʺDarkness Be My Guideʺ (04:46)
ʺMirror Blackʺ (05:23)
ʺTartarian Windsʺ (04:24)
ʺThe Infernal Depths of Eternityʺ (07:33)
ʺDawn of the Damnedʺ (03:39)
ʺThe Shadowsʺ (04:55)
ʺAs the Fire Burnsʺ (04:01)
ʺThe Return of a Long Lost Soulʺ (07:09)
ʺDevil’s Spawn Attackʺ (03:42)

https://www.facebook.com/necrophobic.official/

Pays: Se
Century Media
Sortie: 2020/10/09

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