MAD SIN – Unbreakable
Dix ans, une décennie, un dixième de siècle qu’on n’avait plus eu un nouvel album de Mad Sin. Pour un groupe qui sortait quasiment un album tous les deux ans depuis sa formation en 1987, cette durée sans album fait l’effet d’une éternité. D’autant que nous avions quitté les gens de Mad Sin sur une note de gloire avec leur impeccable album live ʺ25 years, still madʺ, sorti également en version DVD en 2012. Au milieu de tels fastes, on espérait que la bande de Big “Koefte” Deville (chant, guitare rythmique, batterie), Valle (contrebasse), Stein (guitare), Andy Laaf (batterie) et Mad Pete (guitare) continuent sur leur lancée avec quelques albums de plus vite expédiés dans la tronche.
Mais Mad Sin est entré à ce moment-là en léthargie. Ce n’est que cette année que le groupe ressurgit des catacombes pour défendre son punkabilly musclé avec ce nouvel album ʺUnbreakableʺ, au titre rassurant. Oui, Mad sin est incassable mais il revient ici avec des effectifs manquants. Seul le colossal Big “Koefte” Deville et le madré Valle ont survécu aux années d’inactivité et ont dû embaucher de nouveaux complices avec Andy Kandil (guitare lead), Manny Anzaldo (guitare) et KO Ristolainen (batterie) pour reprendre leurs méfaits sonores.
Le retour de Mad Sin est un événement pour la scène punkabillly allemande et c’est bien sûr un label allemand aux reins solides qui se devait de présider à la résurrection du groupe berlinois. En ce sens, Century Media ne faillit pas à sa réputation et édite ici un album tout à fait digne de remettre sur pied la réputation mythique de Mad Sin. Big “Koefte” Deville et ses sbires ont en effet bien fait d’attendre dix ans pour se laisser gagner à nouveau par suffisamment d’inspiration et d’envie de jouer. Un album médiocre après tant d’années d’absence aurait sans doute porté un coup fatal aux punkeurs à banane gominée. Mais ces risques sont écartés avec cette nouvelle livraison de titres bien chauds qui brûlent les tympans et donnent envie de se secouer la carcasse comme des kangourous épileptiques sous caféine.
Avec son équilibrage entre chansons toniques en survitesse (ʺAre you ready?ʺ, ʺHallucinateʺ, les excellents ʺSomething’s wrongʺ ou ʺTotgesagte leben längerʺ) et passages un peu plus calmes en mode country bondissant pour cow-boys nerveux (ʺMoon over Berlinʺ, ʺShine a lightʺ), Mad Sin retrouve ses réflexes et n’a rien perdu de son enthousiasme (ʺHouse of funʺ, ʺKill girlʺ). Quelques chansons dans la langue de Franz Beckenbauer viennent rappeler le terroir germanique de ces messieurs (ʺAlles ist schlechtʺ, ʺTotgesagte leben längerʺ), faisant sonner le groupe comme une sorte de Rammstein rockabilly. En parlant de rockabilly, les traditions sont ici bien respectées (ʺAll my friendsʺ) et les fans de Mad sin ne seront pas dépaysés par les chansons quand même bien prévisibles de leur groupe de prédilection. Mais on ne va pas bouder son plaisir à l’idée de laisser ses soucis au vestiaire au moment d’écouter ce pétillant album car ʺUnbreakableʺ a aussi l’énorme avantage de tout faire oublier au profit du rock ‘n’ roll pur jus, un atout majeur en ces temps où mêmes les nouvelles comme la météo ou les résultats du tiercé font déprimer tout le monde.
Saluons donc le retour de Mad Sin et souhaitons que le groupe mette quand même moins de dix ans pour nous flanquer un autre de ces sympathiques albums dont il a le secret.
Le groupe :
Big “Koefte” Deville (chant, guitare rythmique, batterie)
Valle (contrebasse)
Andy Kandil (guitare lead)
Manny Anzaldo (guitare)
KO Ristolainen (batterie)
L’album :
ʺThe Awakening (Intro)ʺ (0:38)
ʺAre You Ready? ʺ (2:48)
ʺMoon Over Berlinʺ (3:05)
ʺAlles ist schlechtʺ (2:51)
ʺHallucinateʺ (3:47)
ʺAggressionʺ (2:38)
ʺShine a Lightʺ (3:04)
ʺHouse of Funʺ (2:49)
ʺAll My Friendsʺ (2:46)
ʺTill Death Do Us Partʺ (3:08)
ʺMemento Moriʺ (2:47)
ʺSomething’s Wrongʺ (3:44)
ʺTotgesagte leben längerʺ (3:27)
ʺKill Girlʺ (2:43)
ʺThe Long Hard Road Back From Hellʺ (1:16)
ʺUnbreakableʺ (2:30)
https://www.facebook.com/madsinofficial/
Pays: DE
Century Media
Sortie: 2020/09/11