KISU MIN – Rudolf Steiner House
Et nous voici à nouveau en Pologne, dans la ville de Łódź plus précisément. Située à une grosse centaine de kilomètres de Varsovie, la ville fut jadis le fleuron de l’industrie textile polonaise. Elle a aujourd’hui, semble-t-il, reconverti ses zones d’activités industrielles en espaces réservés à la culture sous toutes ses formes (Musées, salles de concert, espaces d’exposition, etc.) et il n’est donc pas vraiment surprenant d’y retrouver une formation telle que Kisu Min, dont les activités artistiques marient musique, culture(s) et engament politique et social.
Kisu Min est un groupe Rock Alternatif constitué de trois filles et d’un garçon. Son patronyme signifie ‘Embrasse-moi’ en Espéranto. Le langage international créé au 19e siècle par son compatriote Ludwik Zamenhof n’est d’ailleurs pas la seule manifestation de l’amour du groupe pour les langues étrangères, puisque contrairement aux artistes groupes polonais dont nous recevons les albums à chroniquer, Kisu Min s’exprime dans la langue de Shakespeare (NDR : et même un peu dans la nôtre sur le titre « Je Suis » qui ouvre sa nouvelle plaque).
Cette nouvelle plaque, puisque nous en parlons, s’intitule « Rudolf Steiner House« . C’est le second album du groupe. Comme « City Of The Revolution« , celui qui l’a précédé en 2023, il est paru sur le label Antena Krzyku.
Rudolf Steiner était un penseur autrichien né en 1861 et mort en 1925, fondateur de l’anthroposophie, une doctrine spirituelle ayant touché plusieurs domaines et notamment l’éducation, avec la ‘pédagogie Steiner-Waldorf’ qui, d’après ce que nous avons compris, visait à éduquer les générations futures pour préserver l’humanité (NDR : ce qui ne semble pas vraiment gagné, si nous en jugeons par la situation actuelle). Contrairement à nous, les membres de Kisu Min n’ont pas encore renoncé à guérir le monde et leur nouvel album (inspiré par une visite de la maison londonienne de Steiner) est le reflet de leurs réflexions sur des thèmes aussi variés que la montée du radicalisme, les guerres, l’exil, l’environnement, l’emprise de l’intelligence artificielle et quelques autres encore.
Malheureusement pour les amateurs de décibels que nous sommes (mais tant-mieux, probablement, pour le reste du monde), Kisu Min n’a pas choisi la colère musicale pour exprimer ses divers questionnements socio-politiques. Son style musical, qu’il décrit comme « une forme de rock alternatif », marie des atmosphères feutrées et des mélodies pop à une voix douce et charmeuse, soutenue par un mélange de guitares post-punk, de couches de synthés atmosphériques et de lignes de basse énergiques.
Un message fort, délivré en douceur, donc, parce qu’après tout, il ne faut pas toujours hurler pour se faire entendre.
- « Je Suis » 03:58
- « A.I.A. (To Thoughts Of Mother Earth) » 03:33
- « Nothing But The Heart » (04:45)
- « Rudolf Steiner House » (03:13)
- « Lullaby » (04:10)
- « Rainbow Dash » (03:05)
- « Not Your Girl » (03:13)
- « A. Noir » (03:42)
- « Priestess Of My Own » (04:00)
- « RLS » (03:59)
- « Uncanny Valley » (03:37)
- « Doomsday » (04:01)
- « Woland » (03:15)
Le groupe
- Basia Ciupińska – Chant, guitare, synthés
- Ola Sobańska – Guitare solo, chœurs
- Agata Pyziak – Batterie, percussions
- Michał Szafarz – Basse, chœurs
Pays: PL
Label : Antena Krzyku / Promo Five Roses Press
Sortie: 2025/09/29