DUTTON, Paul – Parallel spark
Avec son look de chevelu et barbu ressemblant à Jerry Garcia de Grateful Dead, on imagine mal Paul Dutton trempant dans autre chose que le rock psychédélique. Ce garçon originaire d’Ashbury Park dans le New Jersey gagne sa vie en tant que prof de guitare à la Lake House Music Academy mais il pratique également son art sur scène et dans les studios. Il a été notamment repéré en accompagnement de l’auteur-compositeur-interprète Joshua Barnhart et du groupe country alternatif Strange Pilgrim. Mais ici, il se lance en tant qu’artiste solo avec son premier album ʺParallel sparkʺ.
Ce disque est aussi une affaire de famille puisque Paul Dutton l’a composé en étroite collaboration avec son frère Michael Dutton, guitariste chanteur qui anime également le groupe Spirit Fox. Si Michael Dutton aime à se mettre en avant sur scène en jouant les joyeux drilles, son frère Paul est beaucoup plus réservé, ayant pris le temps de digérer ses passions pour le rock psychédélique des Sixties, le heavy rock Seventies le post-punk Eighties et le grunge des Nineties. Quand on traîne sur ses épaules quatre décennies d’influences musicales, il faut un peu de temps pour les malaxer de la façon la plus pertinente possible.
Cette macération est arrivée à son terme avec le premier album solo de Paul Dutton, un ʺParallel sparkʺ qui règle la circulation entre ces quatre influences. L’homme a égrené son album par petits bouts sur la Toile en publiant plusieurs singles depuis septembre 2019. Il a commencé par l’inédit ʺLucy furʺ, une petite ballade folk rock, puis a lâché les titres ʺCollectiveʺ, ʺWalls of lightʺ et ʺPantheonʺ entre septembre 2019 et février 2021. Ces trois derniers morceaux se retrouvent sur ʺParallel sparkʺ qui fournit l’occasion de se promener à nouveau dans les grands thèmes sonores du rock américain.
Les routes de Californie s’ouvrent à nous avec le titre introductif ʺWalls of lightʺ, une dégoulinante de guitares cristallines rappelant à la fois le Grateful Dead et les Byrds. Même son éclatant sur la plage titulaire ʺParallel sparkʺ, chantée en duo avec le guitariste Brett Hammond et qui fait penser à de petits maîtres du rock psychédélique de la grande époque, comme les Wizards From Kansas, par exemple. ʺLong lastingʺ est la chanson la plus riche du lot, avec un début psychédélique gentil qui ne paie pas de mine, prélude à une charge heavy rock marquée par la solidité de la rythmique et un jeu de guitare allant chercher du son aussi bien dans le space rock que dans le grunge. Les voix angéliques en contrepoint finissent de faire de ce morceau un grand moment de rock puissant et évocateur.
Le reste de l’album va continuer la tête haute avec de belles incursions dans du folk rock spatial (ʺLover’s dreamʺ), une utilisation judicieuse de l’orgue sur ʺPantheonʺ, le mid-tempo amer de ʺBitter hellish truthʺ, les magnifiques harmonies vocales de ʺCollectiveʺ et le folk zeppelino-byrdsien de ʺTwelve yearsʺ. Ajoutons à cela une très belle pochette dans le plus pur style psychédélique et on obtient un très bel album qui gratifiera aussi bien l’ouïe que la vue.
Deux grands noms du rock hantent les rues d’Ashbury Park : Bruce Springsteen et Southside Johnny & The Ashbury Jukes. Paul Dutton pourrait bien poser le pied sur la troisième marche du podium s’il continue dans la voie qui fait l’excellence de son premier album.
Le groupe :
Paul Dutton (guitare et chant)
Michael Dutton (guitare et chant)
Brett Hammond (guitare et chant)
L’album :
ʺWalls of Lightʺ (04:35)
ʺParallel Sparkʺ (05:41)
ʺLong Lastingʺ (05:35)
ʺLover’s Dreamʺ (03:39)
ʺPantheonʺ (04:58)
ʺBitter Hellish Truthʺ (05:55)
ʺCollectiveʺ (03:30)
ʺTwelve Yearsʺ (03:53)
https://pauldutton.bandcamp.com/album/parallel-spark
https://www.paulduttonmusic.com/
Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2021/06/25