DEPRAVITY – Grand malevolence
Près de 35 ans après son apparition, comment le death metal peut-il toujours impressionner et percuter les tympans de plein fouet ? En étant joué par Depravity, par exemple. Ce groupe australien signe ici son deuxième album, après un ʺEvil upheavalʺ (2018) qui avait tout ravagé avec force et brutalité. Il faut dire que les musiciens Ainsley Watkins (basse), Louis Rando (batterie), Lynton Cessford (guitare), Jarrod Curley (guitare) et Jamie Key (chant) avaient déjà une solide expérience du bruit glanée dans de nombreux groupes de la scène métallique extrême australienne.
C’est un groupe au line-up inchangé qui revient ici pour une deuxième vague d’assaut sur ce ʺGrand malevolenceʺ, toujours couvert par le label Transcending Obscurity qui avait signé le groupe pour son premier album. On prend donc les mêmes et on recommence, toujours dans la terreur sonore la plus totale avec de nouveaux morceaux quasiment plus terrifiants que ceux du précédent opus. Il va falloir retenir le nom de Depravity comme synonyme d’un pourvoyeur d’un death metal parmi les plus brutaux, avec suffisamment d’élégance dans la maîtrise instrumentale pour élaborer des morceaux époustouflants.
J’ai à peine appuyé sur le bouton de lecture de ma machine à musique que les tableaux accrochés au mur de mon bureau ont déjà été soufflés. ʺIndulging psychotic thoughtsʺ vient de faire son entrée dans la pièce et il est rapidement suivi par ses petits copains ʺGrand malevolenceʺ, ʺInvalid majestyʺ ou ʺCantankerous butcherʺ qui vont posément semer le carnage le plus total. On reste stupéfait devant la performance technique du batteur Louis Rando, qui marque des rythmiques à 4000 coups à la minute et est capable de tous les retournements de tempos. Le couple de guitares envoie du riff taillé à même la rocaille des montagnes les plus dures, expulsant des tonalités diaboliques dans toutes les directions. Ces gratteux hyper-speedés lâchent au passage quelques trames pas piquées des hannetons, avec des suites de notes qui donnent parfois un petit côté progressif à certains passages, vite rattrapés cependant par la féroce brutalité du death metal. De son côté, le bassiste sera capable d’en faire tout autant, dévalant son manche avec une rapidité et une dextérité qui laissent pantois.
Ce disque se fraie donc un passage dans la chair de l’oreille interne à coups de masse cloutée et connaît de grands moments avec ʺTrophies of Inhumanityʺ, ʺCastrate the perpetratorsʺ ou l’inhumain ʺGhosts in the voidʺ qui termine le disque dans la dévastation ultime. Les auditeurs qui ont survécu à cet holocauste métallique pourront noter le nom de Depravity dans leurs carnets car avec un deuxième album de cette trempe, les types n’ont pas eu seulement eu qu’un coup de chance avec leur premier disque. Ils savent jouer du death metal.
Le groupe :
Ainsley Watkins (basse)
Louis Rando (batterie)
Lynton Cessford (guitare)
Jarrod Curley (guitare)
Jamie Key (chant)
L’album :
ʺIndulging Psychotic Thoughtsʺ (04:08)
ʺGrand Malevolenceʺ (03:25)
ʺInvalid Majestyʺ (04:17)
ʺCantankerous Butcherʺ (04:43)
ʺTrophies of Inhumanityʺ (05:03)
ʺCastrate the Perpetratorsʺ (05:02)
ʺThe Coming of the Hammeringʺ (05:34)
ʺBarbaric Eternityʺ (03:04)
ʺHallucination Aflameʺ (03:51)
ʺEpitome of Extinctionʺ (04:36)
ʺGhosts in the Voidʺ (05:24)
https://www.facebook.com/Depravitydestroy
Pays: AU
Transcending Obscurity
Sortie: 2020/12/04