DELIVERANCE – Holocaust 26 : 1-46
Les Parisiens de Deliverance nous reviennent cette année avec leur deuxième album ʺHolocaust 26: 1-46ʺ, qui fait suite à un premier ʺCHRSTʺ de 2017, où Etienne Sarthou et ses sbires proféraient leurs préoccupations évangéliques au sujet de Notre-Seigneur. Ici, ils continuent de persister dans les affaires bibliques avec un titre bricolé à l’image des livres de l’Ancien Testament, où un chapitre sur l’Holocauste viendrait se glisser quelque part dans le Pentateuque ou juste après le Cantique des Cantiques. Mais il n’y a rien de tel dans l’écriture sainte et l’holocauste en question serait plutôt ici du domaine de l’avenir, quand le sludge révolté et le postcore rageur de Deliverance vient porter un regard sans illusion sur le devenir de l’humanité.
Etienne Sarthou (guitare, aussi dans Freitot, AqME et ex-Grymt), Pierre Duneau (chant, également dans Memories Of A Dead Man), Sacha Février (basse, du Mystery Tattoo Club) et Fred Quota (batterie, ex-Abrahma) ont composé ici six nouveaux morceaux épais et étouffants, dont le plus court en durée fait quand même sept minutes et trois secondes. Je vous laisse imaginer la teneur de la suite. Avec son chant caverneux, ses rythmes de pachyderme rhumatisant et ses ambiances à faire passer une messe noire pour un gala de majorettes californiennes, ʺHolocaust 26: 1-46ʺ (ne me demandez pas ce que signifient ces chiffres, mon service de décryptage est resté sec là-dessus) assène un sludge metal désespéré et titanesque. De gigantesques ondes de guitares font tout trembler sur leur passage (ʺThe gyresʺ, ʺSancte Johannesʺ) et servent d’exutoire à un chant de goule coassant des paroles aussi incompréhensibles qu’effrayantes. Dans cet ensemble monstrueux, ʺHolocaust for the oblateʺ se présente comme une oasis de calme et de tranquillité, avec son petit côté planant, mais cela finit quand même par sombrer sous des avalanches de décibels ursidés et inquiétants.
Il y a incontestablement de quoi flipper en rafale devant une telle manifestation de dégoût pour l’humanité, magnifiquement traduit en musique par un des groupes les plus pertinents de la scène sludge/postcore hexagonale. L’album a été enregistré par Etienne Sarthou aux studios Mains d’œuvres et la mastérisation en a été faite par le légendaire Magnus Lindberg de Cult Of Luna. On comprend dès lors pourquoi le son de cette galette est aussi magnifiquement impitoyable.
Le groupe :
Etienne Sarthou (guitare)
Pierre Duneau (chant)
Sacha Février (basse)
Fred Quota (batterie)
L’album :
ʺSaturnineʺ (07:41)
ʺGod in Fursʺ (09:38)
ʺThe Gyresʺ (07:36)
ʺSancte Iohannesʺ (07:03)
ʺHolocaust for the oblateʺ (08:47)
ʺMakbenachʺ (08:28)
https://www.facebook.com/deliveranceband
Pays: FR
Deadlight Records
Sortie: 2020/02/21