DEATH TRIBE – Desert experiment – Beyond pain and pleasure
Si Anthony Assaker, alias Anthony Kaoteon, a quitté son Liban natal pour résider aux Pays-Bas, c’est qu’il a une bonne raison. Il y a quelques années, alors qu’il jouait dans un club de Beyrouth avec son premier projet Chaoteon (un duo, en fait), la police libanaise a débarqué armes à la main et a embarqué les musiciens pour les mettre au trou et les interroger façon médiévale pendant des jours. Motif : le combo était soupçonné de satanisme à cause de la consonance étrange de son nom. Ça ne rigole pas, au Liban, et s’il fallait que les mêmes lois s’appliquent eu Europe, les prisons déborderaient de chevelus au visage peinturluré en blanc et noir, sous prétexte qu’ils jouent dans des groupes de black metal.
Cet incident regrettable a fait comprendre à Anthony Kaoteon (à l’orthographe légèrement modifiée) qu’il valait mieux se trouver un point de chute plus sympathique pour pouvoir continuer à exercer ses activités de multi-instrumentiste dans le métal extrême. Avant d’atterrir en Hollande, le brave Anthony a d’abord transité par Dubaï où il a eu l’idée de composer son premier album sous le nom de Death Tribe. Echaudé par la violence qu’il avait subie pour des idées, Kaoteon avait de la colère à revendre et il a couché sur la partition tous ses sentiments sombres et sa frustration, parlant de mort et de destruction à tous bouts de champ.
Sur ce premier album ʺDesert experiment – Beyond pain and pleasureʺ, Anthony Kaoteon passe par toutes les couleurs de la rage métallique avec du death metal technique, du heavy metal ou du groove metal. Il manipule la guitare et un peu de chant et se fait aider par toute une kyrielle d’invités de passage. C’est ainsi qu’on trouve à la basse Linus Klausenitzer (Obscura, Alkaloid, Kaoteon), à la batterie Mattias Landes (Dark Fortress, ex-ReVamp) et divers chanteurs comme Walid Wolflust (Kaoteon), Serge the Slave (Aramaic), Adnan Mryhij (Svengali), Youmni Abou el Zahab (Ascendant) et JM Elias (Damage Rite, Svengali). Walid Wolflust est le camarade de Kaoteon qui jouait avec lui au Liban, tandis que les autres chanteurs sont tous issus de groupes métal des Emirats Arabes Unis, qui ne doivent pas rigoler tous les jours en défendant leurs goûts musicaux dans une monarchie islamique.
Autant dire que ça gueule fort et que ça joue brut sur cet album qui envoie neuf chansons de death bien burné en pleine face. Le style de Death Tribe est assez conventionnel dans le genre et il ne faut pas s’attendre à trouver de la nouveauté ici. Mais des titres comme ʺHollowʺ, ʺBeyond pain and pleasureʺ, le monstrueux ʺNeurotic breakdownʺ, l’infernal ʺPsychopatheticʺ ou le rageur ʺNarcissic bastard nationʺ vomissent des décibels vengeurs et violents. L’ensemble est dense et les tentatives de terreur sur les tympans et sur l’inconscient sont quand même bien efficaces.
Vilain, teigneux mais aussi habité d’une grande sincérité métallique, ce premier album de Death Tribe est un hurlement lancé en direction de toutes les forces autoritaires qui cherchent à faire plier l’être humain. Que les dictateurs politiques ou religieux se le tiennent pour dit : avec Death Tribe, ça ne passe pas.
Le groupe :
Anthony Kaoteon (guitare et chant)
Linus Klausenitzer (basse)
Mattias Landes (batterie)
L’album :
Hollow (04:10)
Beyond Pain and Pleasure (03:41)
Implode Explode (04:25)
Neurotic Breakdown (05:25)
Psychopathetic (03:09)
Death Blues (03:41)
Narcissist Bastard Nation (04:14)
Nuclear Hate (03:52)
Face the Facts (03:35)
https://deathtribeofficial.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/DeathTribe.Official/
Pays: NL
Autoproduction
Sortie: 201902/22