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ANGELUS APATRIDA – Angelus Apatrida

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L’avantage d’avoir commencé son groupe tout jeune, c’est qu’on est encore dans la trentaine au moment de fêter les vingt ans de l’aventure. C’est le cas d’Angelus Apatrida, qui fête cette année ses vingt ans d’existence et qui marque le coup avec un septième album tout simplement magnifique.

Angelus Apatrida, c’est sans doute le meilleur groupe de thrash metal de toute l’Espagne. Le combo mené depuis toujours par Guillermo Izquierdo (chant et guitare), José Izquierdo (basse), David Alvarez (guitare) et Victor Valera (batterie) bénéficie donc de cette unité et cette fraternité qui tiennent ses membres comme les cinq doigts de la main. Les types se connaissent jusqu’à la télépathie et fonctionnent aujourd’hui comme une machine de guerre parfaitement huilée.

Ils ont partagé les joies et les peines, les moments d’euphorie et d’abattement et ils s’en sortent toujours. Ces temps-ci, c’était plutôt les moments d’abattement et de frustration qui avaient pris le dessus. Après son album ʺCabaret de la guillotineʺ, Angelus Apatrida avait l’intention de réaliser un EP, histoire de continuer le flux créatif qu’il avait trouvé sur cet album. Mais la crise de la COVID-19 est venue confiner tout ce petit monde dans ses quartiers, avec l’impossibilité de se défouler sur scène. Ces moments difficiles ont du bon, car ils ont inspiré le chanteur Guillermo Izquierdo comme jamais. Celui-ci a assisté impuissant aux misères de son peuple, aux disputes politiques qui créent des tensions entre la Catalogne et Madrid. Bref, tout partait en quenouille, mais c’était l’occasion de coucher toute cette colère sur la partition et de composer de nouveaux brûlots pour un nouvel album qui allait par conséquent devenir un long format.

Et à l’issue de ce processus Angelus Apatrida arrive avec un nouvel album éponyme qui – je pèse mes mots – est le plus brillant de toute sa carrière. Il faut d’ailleurs se demander pourquoi un groupe qui a déjà baptisé six albums précédents n’a pas choisi de nom pour son nouveau-né, préférant y mettre son nom propre. Il y a deux sortes d’albums éponymes : le tout premier ou celui qu’on veut présenter comme un nouveau départ. Ici, c’est vraiment un nouveau départ que prend Angelus Apatrida, avec un thrash metal plus mûr, plus ambitieux et plus ample. Les musiciens du groupe ont fait une découverte majeure pour eux : ils ont accordé leurs guitares en ré, ce qui change du tout au tout par rapport aux disques précédents. Ces sonorités toutes neuves ont de plus été parfaitement captées par le producteur Christopher “Zeuss” Harris (Rob Zombie, Overkill, Hatebreed, Municipal Waste, Shadows Fall, excusez du peu…) qui a concocté un mix en béton armé.

Il en résulte un album qui va nous empêcher de retomber du plafond du premier au dernier titre. Tout ici est parfait, de l’enchaînement des titres qui tiennent en haleine de bout en bout, en passant par des combinaisons de riffs à couper le souffle et des solos de gratte qui laissent pantois. Le chant de Guillermo Izquierdo est équilibré entre vociférations altières et engueulades ulcérées. Mais surtout, le grand truc dans cet album, c’est le souffle continu qui fait surfer les compositions sur un tapis magique qui déroule tout avec grandeur. Les solos s’enchaînent aux parties rythmiques avec une aisance incroyable, faisant courir les titres dans une cavalcade sans fin. Aucune baisse de rythme ne vient briser l’allant, aucune ballade débile ne vient nous casser les noix en plein milieu d’album. Ici, ça bastonne à jet continu, dans une splendeur de violence et de classe. La rigueur métallique d’Exodus, la folie de Pantera, les ambiances sombres de Metal Church, on retrouve un peu tout ça dans cet album époustouflant qui allie en même temps les vieilles combines du thrash metal des années 80 et une vision plus moderne.

Il va falloir peut-être déjà conclure qu’on tient ici le meilleur album de thrash metal de l’année, alors qu’on est seulement en février. Mais ça, ce n’est vraiment pas un problème, on aura encore plus de temps pour l’écouter et prendre son pied. Il paraît que Metallica prépare un nouvel album pour 2021. Ah ! Ah ! Ah !

Le groupe :

Guillermo Izquierdo (chant et guitare)
José Izquierdo (basse)
David Alvarez (guitare)
Victor Valera (batterie)

L’album :

ʺIndoctrinateʺ (05:39)
ʺBleed the Crownʺ (04:26)
ʺThe Age of Disinformationʺ (04:42)
ʺRise or fallʺ (03:36)
ʺChildhood’s Endʺ (03:49)
ʺDisposable Libertyʺ (04:21)
ʺWe Stand Aloneʺ (04:11)
ʺThrough the Glassʺ (05:41)
ʺEmpire of Shameʺ (04:17)
ʺInto the Wellʺ (05:47)

https://www.facebook.com/angelusapatrida

Pays: ES/SP
Century Media
Sortie: 2021/02/05

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