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AKKU Quintet – Départ

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Dans ce groupe figure un nom qui n’est pas inconnu à ceux qui connaissent le groupe jazz suisse Sonar. Manuel Pasquinelli, le batteur, partage en effet son temps entre Sonar et AKKU Quintet, qu’il a créé en 2010. Basé à Berne, ce groupe continue l’exploration d’un jazz-rock minimaliste riche en intensité. Dans AKKU Quintet, Pasquinelli a réuni Michael Gilsenan (saxophone ténor), Markus Ischer (guitare), Maja Nydegger (piano, claviers) et Andi Schnellmann (basse).

Jusqu’à présent, le quintet en est à son quatrième album. ʺStages of sleepʺ (2013) avait l’originalité de décrire les cycles du sommeil, traduits en musique. Les spécialistes du genre recommandent aussi ʺMoleculesʺ (2015) et surtout ʺAeonʺ (2017) qui trouvait AKKU Quintet à son maximum d’inspiration.

Le nouvel album est également riche en idées et en compositions finement travaillées. Tenus par une grande discipline de groupe, les membres interagissent au millième près et emmènent l’auditeur dans de longues péripéties jazz (ʺLargoʺ et ses quinze minutes, ʺDépartʺ et ses onze minutes). On reconnaît la patte de Sonar ou du mythique pianiste jazz-funk zurichois Nik Bärtsch.

Le groupe cultive avec science l’art du rythme hypnotique, des changements de rythmes, des mélodies fines et de la progression régulière vers des apogées toujours parfaitement maîtrisées. Par exemple, ʺMade in Chinaʺ commence effectivement à la façon orientale avec ses petits cliquetis de xylophone mais bifurque assez rapidement vers des envolées jazz-rock. ʺBreezeʺ est le petit morceau court qui apporte une ventilation mélodique toute en douceur avant les plus complexes ʺDépartʺ et ʺCyanʺ. ʺDépartʺ est l’exemple type du style d’AKKU Quintet : un démarrage quasi atonal de saxophone donne le ton aux autres instruments, qui pénètrent peu à peu dans le morceau, toujours guidés par un saxophone de plus en plus imprévisible. La montée vers une intensité marquée se fait en douceur, pas à pas, et chaque étape est savamment calculée pour contribuer au final à la cohérence du morceau. Le passage ou les percussions prennent le relais, en solo d’abord, puis en association avec le saxophone, est tout simplement fascinant. Même remarque pour “Cyan”, qui trouve sa grâce dans une grosse pulsion de basse soutenant les percussions et le saxophone et qui se diversifie ensuite sur des interactions entre guitare, piano et batterie.

Pour moi qui ne connaissais pas ce groupe, AKKU Quintet est une découverte, et c’est une excellente découverte.

Le groupe :

Manuel Pasquinelli (batterie)
Michael Gilsenan (saxophone ténor)
Markus Ischer (guitare)
Maja Nydegger (piano, claviers)
Andi Schnellmann (basse)

L’album :

Largo (14:35)
Made In China (07:16)
Breeze (03:44)
Depart (10:52)
Cyan (07:07)

https://akkuquintet.bandcamp.com/album/depart
https://www.facebook.com/akkuquintet/

Pays: CH
7media Records
Sortie: 2019/05/17

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