Steve Hackett fait revivre le Lamb Lies Down On Broadway
Initialement annoncé au Cirque Royal, le concert de Steve Hackett à Bruxelles prévu le 2 juillet dernier a finalement eu lieu à l’AB qui s’est donc transformée le temps d’un soir en Mecque des fans de musique prog et des nostalgiques de Genesis. Et il faut bien dire que tous les ingrédients étaient réunis pour attirer un public nombreux. Ce n’est en effet pas tous les jours que notre belle capitale accueille un guitariste de légende pour son grand retour sur scène en 2024. De plus, il était annoncé qu’à l’occasion du 50e anniversaire de l’album ‘The Lamb Lies Down On Broadway’, Steve Hackett et son groupe présenteraient sur scène les meilleurs titres de cet album emblématique de Genesis. Il n’en fallait pas plus pour créer l’événement.
La salle de l’AB se remplit bien, certainement compte tenu de la date et du fait que certains sont déjà en vacances. Finalement, la salle sera quasi comble. Bref, les amateurs de grands moments guitaristiques sont venus en masse. Aujourd’hui âgé de 74 ans, mais toujours en pleine forme, Steve Hackett est et reste l’un des musiciens les plus talentueux et innovants de sa génération. Son jeu de guitare intemporel et complexe est un élément-clé des grands classiques de Genesis parus dans les années 70. Aux côtés du maestro, on retrouve Roger King aux claviers, Nad Sylvan au chant, Jonas Reingold à la basse, Rob Townsend aux claviers et au saxophone, et Craig Blundell à la batterie. Le public est chaud. La soirée s’annonce mémorable.
Pour cette tournée, l’artiste a choisi de jouer un set assez long (25 titres) en deux parties: la première consacrée à sa carrière solo et la seconde au répertoire de Genesis.
Le premier set commence en douceur avec « People of the Smoke« , premier extrait du nouvel album « The Circus and the Nightwhale » sorti le 16 février dernier. Un problème technique contraindra cependant à recommencer ce morceau après une poignée de secondes. Après ce petit faux départ géré avec un grand professionnalisme, le public est donc plongé dans ce nouvel album avec un rendu en live particulièrement fidèle à la version studio. Le maître continue en enchainant avec deux autres titres du nouvel opus, « Circo Inferno » et « These Passing Clouds« . Avec une trentaine d’albums studio à son actif, il fallait aussi s’attendre à quelques joyeux de cet immense répertoire. Le public bruxellois a ainsi eu droit à l’excellent « The Devil’s Cathedral » (extrait de l’album « Surrender of Silence » de 2021), avant de remonter le temps jusqu’en 1979 avec « Every Day » (extrait de l’album « Spectral Mornings« ) et même en 1975 avec « A Tower Struck Down » (du mythique album « Voyage Of The Acolyte« ).
Arrive ensuite « Basic Instincts« , morceau dans lequel on reconnaît notamment des éléments de la Suite Nr. I de Bach et du « Voodoo Child » de Jimmy Hendrix. Pour suivre, « Camino Royale » (de l’album « Highly Strung » de 2007) avec en prime un solo de saxo. Pour finir cette première partie prog de haute voltige, le maestro nous gratifie encore de la 2e partie de « Shadow of the Hierophant » (1975).
Après une pause d’une vingtaine de minutes arrive le moment très attendu d’attaquer la page génésienne de la soirée. Ce deuxième set commence par « The Lamb Lies Down On Broadway » (tiré de l’album éponyme) suivi de sept autres extraits du même double album: « Fly on a Windshield« , « Broadway Melody of 1974« , « Hairless Heart« , le cultissime « Carpet Crawlers« , « The Chamber of 32 Doors« , « Lilywhite Lilith« , « The Lamia » et « It« . Le public exulte à chaque titre. La fête continue avec « Dancing With the Moonlit Knight« , « The Cinema Show » et « Aisle of Plenty » (de l’album « Selling england by the Pound » de 1973). Ce dernier morceau qui clôture le 2e set est aussi le moment où Rob, dont c’est l’anniversaire, est surpris par l’arrivée sur scène d’un gâteau d’anniversaire qui lui est apporté alors que résonnent à l’arrière-plan quelques notes de « Firth of Fifth« .
Pour les rappels, le public de l’AB aura encore droit à la version complète de « Firth of Fifth » (un de mes morceaux préférés d’entre tous) et l’excellent « Los Endos » avec un fabuleux solo de batterie.
De l’avis général, le maestro affiche encore une forme impériale et la magie du prog et de Genesis opère toujours et même plus que jamais. Les fans décomptent déjà jusqu’au prochain concert dans notre plat pays.
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2024 Hugues Timmermans