Nouvelle Vague déferle à nouveau sur la Belgique

Toujours dans le cadre de la tournée célébrant son 20e anniversaire, le groupe Nouvelle Vague était de retour en Belgique cet automne, fort du succès de la soirée épique du 30 mai dernier au Cirque royal (lire notre article). Cette fois le groupe fondé par Marc Collin et feu Olivier Libaux en 2003 avait carrément prévu 4 dates dans notre plat pays: le 19 novembre au Depot à Louvain, le 20 novembre au Club Trix à Anvers, le 21 novembre au Cactus Club à Bruges et le 22 novembre au Reflektor à Liège. Music In Belgium a pu couvrir les deux premiers concerts de cette quadrilogie.

Nous voilà donc au Depot à Louvain. Peu de monde dans la salle. Trop peu même si l’on tient compte de l’absence de première partie. Pourtant, quelques minutes avant l’entrée en scène du groupe, la salle se remplit enfin comme par magie. Les musiciens prennent place et commencent à jouer une douce mélodie sur laquelle entreront en scène les deux vocalistes du jour, d’abord la Française Mélanie Pain et ensuite l’Australienne Phoebe Killdeer, qui font partie du noyau dur de l’équipe de chanteuses qui se relaient au sein de la formation.

Les lumières sont féériques et l’ambiance commence à monter tout doucement. Les quatre instrumentistes (batterie, guitare, claviers et contrebasse) s’activent à créer l’écrin musical de la soirée.

Sur scène, le groupe enchaîne les morceaux avec l’enthousiasme qu’on lui connaît, mais le public louvaniste est un peu timide. Qu’à cela ne tienne, Mélanie et Phoebe continuent sur leur lancée en n’hésitant pas à taquiner le public présent dans la salle. Manifestement, la musique plait au public, même si celui-ci n’est pas aussi expressif que d’habitude.

Au menu, un florilège de titres extraits de la discographie du groupe: « Nouvelle Vague » (2004), « Bande à part » (2006), « 3″ (2009), « Couleurs sur Paris » (2010), « Athol-Brose » (2016, EP sorti uniquement en version numérique), « I Could Be Happy » (2016), « Algo Familiar » (2017, EP sorti uniquement en version numérique) et le petit dernier « Should I Stay or Should I Go? » (2024).

La setlist présente d’importantes similitudes avec celle proposée au Cirque royal, mais comme les interprètes sont différentes, on a l’impression d’assister à une prestation fort différente. Tout commence en douceur avec Melanie qui entame une superbe version de « Love Will Tear Us Apart » (2004) de Joy Division. Elle est rejointe ensuite par Phoebe pour le « People Are People » (2024) de Depeche Mode. La suite du programme est une succession de tubes qui nous envoûtent encore autant qu’à la sortie de la version originale: « Only You » (2024) de Yazoo, « Making Plans For Nigel » (2004) de XTC, « This Is Not A Love Song » (2004) de Public Image Ltd, « Girls On Film » (2024) de Duran Duran, « What I Like Most About You is Your Girlfriend » (2024) de The Specials, « A Forest » (2004) de The Cure, « Marian » (de The Sisters of Mercy),  « Teenage Kicks » (2004) de The Undertones, « Should I Stay or Should I Go » (2024) de The Clash. On continue avec « Just Can’t Get Enough » (2004) de Depeche Mode, « She’s in Parties » (2024) de Bauhaus, « Guns Of Brixton » (2004) de The Clash, « Too Drunk To Fuck » (2004) de Dead Kennedys, une version gigantesque de « Shout » (2024) de Tears For Fears, « Friday Night Saturday Morning » (2004) de The Specials avant de finir en beauté avec le magnifique « I Melt With You » (2004) de Modern English. Malgré sa retenue, le public louvaniste en redemande et les artistes reviennent sur scène pour les rappels avec « Human Fly » de The Cramps, suivi de « This Charming Man » (2024) de The Smiths et en conclusion l’incontournable « In A Manner Of Speaking » (2004) de Tuxedomoon.

Une prestation impeccable sous des lumières de rêve devant un public conquis qui se lâche un peu plus en fin de soirée. Bref, un joli coup d’envoi pour ce passage en Belgique.

À notre arrivée au Trix à Anvers le lendemain, nous avons la surprise de retrouver la talentueuse Marine Quéméré en première partie. Ce n’est pas une inconnue puisqu’elle faisait partie des quatre chanteuses que le groupe avait choisi de faire monter sur scène pour le concert anniversaire de juin dernier au Cirque royal. Devant un public déjà assez nombreux, l’artiste nous présente une setlist reprenant des compositions extraites de ses deux EP: « Splash » (2015) et « Bande Annonce » (2024). Son timbre de voix très agréable est joliment mis en valeur dans un set en guitare-voix au cours duquel elle reprend notamment « Hélicoïdal« , « Les Vagues« , « Ektachrome » ou encore « Bande Annonce« . Un univers personnel dans lequel l’artiste partage ses sentiments et ses fragilités, dans des morceaux à savourer comme on sirote un cocktail dont on ne veut pas perdre la moindre saveur. Le public ne s’y trompe pas et réserve des applaudissements nourris à la jeune artiste.

Et nous voilà parés à suivre pour la deuxième fois le concert de Nouvelle Vague avec au chant Mélanie Pain et l’Australienne Phoebe Killdeer. Globalement la même setlist, mais une salle beaucoup plus chaude et réactive qui dope la prestation du groupe. Mélanie et Phoebe apprécient manifestement les réactions du public enthousiaste et l’ambiance particulièrement chaleureuse en cette soirée neigeuse. Du coup, le concert prend une autre ampleur. Nous sommes dans une autre dimension, comme si le pouvoir de la musique était décuplé par les réactions de la foule présente dans la salle club du Trix. Notons aussi l’intervention sur scène de Marine Quéméré sur le tubissime « Just Can’t Get Enough« . Preuve s’il en est que chaque concert est unique, avec sa propre dynamique.

Vu l’ambiance, nous regrettons de ne pouvoir assister aux deux autres concerts du groupe. Mais voici un petit aperçu vidéo de la prestation scénique de Nouvelle Vague à Bruges.

En conclusion, les reprises géniales de Nouvelle Vague continuent après plus de vingt ans à faire mouche à chaque concert. Espérons que le groupe poursuivra sa mission pendant de longues années encore. J’en connais en tout cas qui décomptent déjà les jours jusqu’à leur prochaine fois.

Accréditations: Nouvelle Vague
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2024 Hugues Timmermans