Un été sans festivals…
Le couperet est officiellement tombé lors de la conférence de presse de Sophie Wilmès ce mercredi en début de soirée. Les événements de masse tels que les festivals ne pourront être organisé avant le 31 août inclus. Redoutée par les uns et attendue par les autres, cette mesure a toutefois le mérite de clarifier les choses.
Il est vrai que le report du Durbuy Rock Festival et des Nuits du Bota à la rentrée avait déjà annoncé la couleur, tout comme l’annulation pure et simple du Roots & Roses de Lessines. Mais ces événements arrivant traditionnellement tôt dans la saison, il était permis de penser que les festivals d’été seraient épargnés, à quelques têtes d’affiche près (Pearl Jam à Werchter notamment).
C’était sans compter sur une pandémie plus tenace qu’escomptée. Si le déconfinement s’amorce effectivement le 4 mai, il ne le sera que timidement et progressivement selon une stratégie encore à déterminer. Une stratégie qui rimera entre autres avec masques, testing massifs et distanciation sociale. Une chose semble acquise, tout le monde ne sera pas lâché dans la nature le premier lundi de mai…
Dans ces conditions, il était de plus en plus malsain de laisser les grosses machines que sont les festivals d’été poursuivre la mise en place de leurs événements respectifs sous la menace d’une épée de Damoclès. Cette décision va dès lors permettre à ceux-ci de limiter la casse (même si, ne nous voilons pas la face, les pertes financières atteindront des montants astronomiques) tout en évitant d’annuler de manière unilatérale avec toutes les conséquences que cela engendre.
Suite à l’annonce de cette mesure, les communiqués n’ont pas tardé à pleuvoir. Le Dour Festival a été l’un des premiers à officialiser la nouvelle de manière sobre (“C’est le cœur lourd que nous devons accepter que l’été 2020 se déroulera sans le Dour Festival”) ajoutant qu’il s’agissait de “la seule décision raisonnable à prendre” et de terminer sur une note positive (“Nous serons de retour pour vous faire danser en 2021”).
Esperanzah! parle d’“un été sans festival comme un vide abyssal” via un texte d’une sincérité désarmante mettant à l’honneur l’ensemble des intervenants (artistes, quidams, programmateurs, bénévoles, associations…) inhérents à ce type d’organisation. Mais aussi et surtout le public, “VITAL pour la survie du festival”. Ici aussi, on a déjà le regard tourné vers l’avenir puisque le rendez-vous est pris pour 2021 (“Une édition du feu de Dieu pour fêter ce monde d’après”).
“It will be a summer without Rock Werchter“, “een zomer zonder Cactus Festival“, “Lokerse Feesten 2020 wordt geannuleerd”, “un été sans Francofolies de Spa“, quelques phrases qui barrent désormais la page d’accueil des sites web correspondants. Même celui du Pukkelpop (qui n’avait pas encore annoncé le moindre nom) affiche désormais un “NO PKP 20 – STAY SAFE” de rigueur.
De son côté, le Graspop se voit contraint de reporter d’un an son vingt-cinquième anniversaire tandis que la Farewell Edition du Suikerrock se déroulera finalement en 2021. Rock Zottegem, Rock Herk, le Micro Festival et le BSF, pour n’en citer qu’une poignée, n’ont pas encore communiqué officiellement mais gageons qu’ils ne tarderont pas.
Quelle que soit la teneur des messages, ils se rejoignent invariablement sur le point sanitaire : lavez-vous les mains, gardez vos distances, restez chez vous, prenez soin de vous et des autres. En n’oubliant pas de souligner le travail remarquable du monde médical et du personnel de première ligne. Si les festivals sont de retour l’an prochain, ce sera aussi grâce à eux…
Photo © 2019 Olivier Bourgi