Nuits du Bota 2021: la sélection de Music in Belgium (part 1)
Cette année, la rentrée rime avec des Nuits du Botanique en version XXL puisqu’elles s’étendront du 8 au 26 septembre. Dix-huit soirées pour fêter le retour du public dans le complexe de la rue Royale mais aussi et surtout celui de la culture dans des conditions quasi normales…
Car pour pénétrer sur le site et profiter des concerts comme dans le monde d’avant, il faudra montrer patte blanche et présenter un Covid Safe Ticket qui vous dispensera du port du masque et des distanciations sociales. Une sérieuse bouffée d’oxygène, d’autant que la programmation se veut, une fois encore, éclectique, audacieuse et pertinente malgré les contraintes liées à la situation actuelle.
Les festivités débuteront donc le mercredi 8 septembre avec d’emblée deux points d’orgue. This Is The Kit aka Kate Stables tout d’abord, qui viendra enfin défendre à la Rotonde “Off Off On”, son cinquième album sorti voici quasi un an. Un album dont la genèse est à chercher du côté de The National (elle seconde Matt Berninger sur trois titres d’“I Am Easy To Find” et a accompagné le groupe en tournée). Une expérience qui a littéralement boosté sa confiance et ses facultés artistiques. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la première partie sera assurée par Turner Cody, dont le récent “Friends In High Places”, publié sur le label de Nicolas Michaux (“Capitane”), a récolté bon nombre de louanges. Le Liégeois qui en a assuré la production sera également sur scène au sein du backing band de l’Américain baptisé The Soldiers Of Love.
Un peu plus loin, à l’Orangerie, Emily Loizeau présentera en primeur des extraits d’“Icare”, son cinquième album qui arrivera dans les bacs la semaine suivante. Et lorsque l’on sait qu’il a été supervisé par le célèbre John Parish (PJ Harvey dont elle est une grande admiratrice, Aldous Harding), on ne peut que se montrer curieux. D’autant que la marque de fabrique du Maître se fait entendre via notamment des guitares qui viennent tutoyer le piano de la Franco-Britannique.
Le lendemain à la Rotonde, place à l’expérimentation et au mysticisme via la luth magique de Jozef Van Wissem pour une prestation forcément magnétique. Mais Fleur De Feu, en ouverture de la soirée, devrait également valoir le détour. Il s’agit du dernier projet en date de Dominique Van Cappellen-Waldock (la voix de Baby Fire), mis en place suite au décès d’un proche pendant le confinement. Le but est de se souvenir de ceux qui n’ont pas eu droit à une cérémonie d’adieu digne de ce nom suite aux restrictions imposées par les mesures sanitaires lors du pic de la crise. Une sorte de recueillement spirituel basé autour du feu et de rythmes chamaniques qui devrait en retourner plus d’un…
Pas de Nuits du Bota sans créations et celle prévue le vendredi 10 septembre sur la scène Parc respire bon l’exclusivité tout en s’annonçant grandiose. Les deux espiègles Juicy vont en effet s’entourer d’un orchestre composé de quatorze cordes et de cuivres, histoire de revisiter un répertoire plutôt axé pop urbaine. Une manière de démontrer que leurs compositions jalonnées d’artifices reposent sur des fondations solides. Des frissons en vue tout comme à l’Orangerie où les cultissimes New Yorkais d’Elysian Fieds envoûteront sans frémir leur auditoire. Au programme de la soirée, des extraits de “Transcience Of Life”, leur dernier album-concept qui transpose les textes de Cao Xueqin, poète chinois du XVIIIème siècle en compositions mélancoliques à souhait. Ou lorsque deux univers se complètent parfaitement…
Pour leur retour sur le devant de la scène, les Girls In Hawaii ne se produiront pas une mais deux fois sur la scène Parc (les 11 et 12 septembre). Et pour les avoir vus pas plus tard que le week-end dernier dans le cadre des Summer Nights Fever de Lessines, attendez-vous à des versions musclées et plus prenantes que jamais de leurs nombreux classiques. Mais également à une nouvelle composition indiquant qu’une suite à “Nocturne” serait à l’ordre du jour. Les deux soirs, la première partie sera assurée par watchoutforthegiants, déjà présents l’an dernier lors de la soirée 62TV en support de Jawhar et qui en profiteront pour dévoiler quelques extraits de “Quality Content”, leur imminent premier album.
Comme bon nombre de ses pairs, Robin Proper-Sheppard a dû se montrer patient. “Holding On / Letting Go”, le septième album de Sophia, était prévu pour avril 2020, juste avant les Nuits du Bota. Il est finalement sorti à l’automne et c’est presqu’un an plus tard qu’il va enfin pouvoir être présenté officiellement à l’Orangerie, le samedi 11 septembre. Le Berlinois d’adoption a bien donné quelques concerts çà et là mais en solo et en acoustique tout en refusant de jouer le moindre nouveau morceau, afin d’en réserver la primeur pour les Nuits avec son groupe (augmenté d’un violon et d’un saxophone). D’après ce qu’il nous a confié à Leffinge au début de l’été, ses jeunes loups seraient particulièrement affamés…
Un autre événement prévu l’an dernier et déjà considéré à l’époque comme un des sommets du festival se tiendra finalement le lundi 13 septembre à l’Orangerie. La soirée de l’excellent label Born Bad Records promet en effet de détruire tout sur son passage. Si les guitares cinglantes et les atmosphères glaciales de Vox Low en tête d’affiche ne souffrent d’aucune discussion, les deux autres groupes vaudront assurément le coup d’oreille. Les compositions faussement pop du Villejuif Underground emmené par notre troubadour australien préféré Nathan Roche feront ainsi écho aux sonorités revival Madchester plus vraies que nature de Bryan’s Magic Tears. “Will The Flies In Deauville Drop?” interrogent les premiers, “Vacuum Sealed” leur répondent les seconds, titre du très attendu successeur de “4 AM” prévu pour la mi-octobre.
Le même jour, à la Rotonde, Antoine Flipo sera à la barre de sa création. Le claviériste de Glass Museum avait déjà eu l’occasion de jouer par trois fois en solitaire lors de soirées spéciales au Musée entre les confinements et n’avait pas seulement étalé toute sa dextérité devant son piano. Il a en effet complété son jeu en triturant son instrument pour en sortir des sons peu conventionnels. Un penchant classico-électro bricolé tant visuel que musical dont Nils Frahm s’est notamment fait une spécialité. Une nouvelle facette du gaillard à découvrir en primeur lors de ces Nuits…
Infos, programmation complète et tickets par ici.
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À suivre…