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Les Nuits 2023: la sélection de Music in Belgium (part 3)

Les Nuits ont donc débuté dimanche au Bozar et se poursuivent ce soir à l’Eglise des Dominicains avec Sarah Davachi. Jeudi, ce sera au tour du Botanique d’accueillir la toute grande foule et de marquer le réel départ de cette trentième édition. En attendant, voici notre dernier volet destiné à aiguiller vos choix à travers la pléthorique affiche.

Une affiche que l’on caractériserait également d’éclectique, à l’image de la soirée du jeudi 4 mai aux écarts de style assez marqués en fonction des salles. Du plus expérimental au plus extrême, le Grand Salon verra Everything Falls Apart explorer les facettes insoupçonnées d’une contrebasse dopée au régime électronique. La Rotonde, via Bothlane, mettra la batterie d’Alain Deval (The Brums) au centre de la scène pour une expérience hypnotique orientée dancefloor. Il viendra y présenter “Money Ruins The World”, un hallucinant deuxième EP sorti tout récemment chez Luik Music. Enfin, à l’Orangerie, les biens nommés La Dispute emmèneront une soirée post-hardcore plutôt musclée aux côtés de leurs compatriotes Pool Kids et Oceanator. Red alert…

Le lendemain, les Bruxellois de Echt! fêteront la sortie de leur nouvel album qui n’aura que quelques heures lorsqu’ils grimperont sur la scène de l’Orangerie. Délicieusement baptisé “Sink-Along”, il amplifie leur coolitude electro-jazzy aux contours hip-hop groovants qui ne laisse personne indifférent. Rappelez-vous notamment leur impeccable support pour Glass Museum aux Nuits 2020 et leur lumineux set au Dour Festival l’an dernier.

Les curieux auront sans doute envie d’aller jeter une oreille à la Rotonde pour le post-punk bidouillé et diablement prenant de Courting. On ne peut que les encourager tant leur premier album, “Guitar Music”, se veut addictif. Mais aussi et surtout pour découvrir Maruja en première partie. Ces gars de Manchester ont sans peine retourné le Rotown de Rotterdam à midi, au troisième jour du Festival Left Of The Dial grâce à un math-rock jazzy urgent rappelant furieusement les délires de Black Midi, l’aspect intello en moins.

Le samedi 6 mai, direction le Grand Salon pour une triple affiche indie passionnante. Tout en haut, Anna B Savage présentera “InFlux”, un deuxième album fraîchement sorti chez City Slang qui renvoie par moments au génie d’Anna Calvi en plus profond et introverti. Elle sera attendue de pied ferme puisqu’elle avait été contrainte d’annuler sa venue au Witloof Bar en toute fin de pandémie. Le slowcore captivant de Deathcrash et les atmosphères délicatement inquiétantes de Kathryn Joseph (signée chez Rock Action, le label de Mogwai) introduiront parfaitement la soirée.

Journée chargée le lendemain puisqu’à 10h du martin, Laurence Mekhitarian et Vardan Hovanissian initieront les petites têtes blondes à la musique contemporaine dans le cadre du cycle Bota Kids. Deux heures plus tard, quelques privilégiés auront l’immense privilège de découvrir en avant-première “Brûlée”, le deuxième album de Cabane, récent et passionnant projet de Thomas Jean Henry. Comme pour le précédent, il s’est entouré d’un casting de choix (Kate Stables, Sam Genders, Sean O’Hagan…) et sa méticulosité a fait le reste.

En soirée, l’Orangerie sera à n’en point douter une fois encore ensorcelée par David Eugene Edwards, personnage fascinant à la pléthorique et aventureuse discographie. Il n’a curieusement pas tourné “Silver Sash”, l’album de Wovenhand sorti l’an dernier mais s’embarque pour une tournée sous son propre nom. Attendons-nous à un condensé de sa carrière entamée voici presque trente ans au sein de 16 Horsepower.

Au Grand Salon, les Liégeois de Dan San se rappelleront à nos bons souvenirs. “Grand Salon”, c’est également le titre de leur troisième album qui arrive ce vendredi 28 avril, soit un peu plus de sept ans après “Shelter” qui les avait consacrés bien au-delà de nos frontières. Cette date au Bota sera la première d’une série de cinq destinées à célébrer la chose qui, au vu des deux singles avant-coureurs, devrait leur permettre de franchir un nouveau palier. Déjà présents aux Nuits 2021, Neptunian Maximalism sera cette fois à la tête d’une création ambitieuse basée à la fois sur l’improvisation et des influences indiennes. Quelque chose nous dit que ces deux variantes greffées à l’univers déjà singulier du groupe fera des étincelles.

Le lundi 8 mai, retour à une programmation plus calme et une délocalisation ponctuelle à l’Eglise Notre-Dame de Laeken pour November Ultra. L’ex-chanteuse d’Agua Roja officie désormais en solo et cela ne lui réussit pas trop mal puisqu’elle a été désignée révélation féminine lors des dernières Victoires de la Musique. L’endroit devrait convenir à ses compositions mais surtout à son incroyable voix. On vous conseille en outre d’arriver bien à l’heure pour la première partie signée Sura, pétillante demoiselle dont le premier album, “Roar”, vous emmènera dans des contrées insoupçonnées. Un voyage multilingue que la membre Las Lloronas connait sur le bout des doigts. La release à la Rotonde en décembre dernier était d’ailleurs un modèle du genre.

La fin des Nuits sera consacrée à des performances plus contemporaines en compagnie notamment de Stéphane Ginsburgh le 10 mai au Grand Salon. Ceci dit, n’hésitez pas à foncer sur la création que l’Ensemble Musiques Nouvelles sous la direction de Jean-Paul Dessy vous réserve le mercredi 12 mai. Au programme, trois concertos (violoncelle, piano et violon) et une pièce pour ensemble à cordes inspirée du titre “La Solassitude” de Stromae. Il faudra y être pour le croire…

Les Nuits 2023 se déroulent jusqu’au 12 mai. Infos, affiche complète et tickets par ici. Pensez à l’incontournable Botacarte qui vous donne droit à une réduction de 3 EUR sur le prix plein, même le soir du concert… si celui-ci n’est pas complet bien entendu.

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