Indie Flash #8: Magasin 4, Octaves de la Musique, Roots & Roses, Ruben Block, Manic Street Preachers
Nul besoin de ratisser au peigne fin un parc national de Haute-Campine pour trouver une trace du nouvel Indie Flash. Ci-dessous, l’essentiel de l’actualité entre salle, festival, récompenses, escapade en solo et future sortie…
Commençons par la bonne nouvelle de la semaine et la confirmation d’un futur définitivement assuré pour le Magasin 4. Vous le savez, la salle alternative Bruxelloise par excellence, actuellement située au 51B de l’avenue du Port, sera prochainement démolie pour faire place à un ambitieux projet visant à redessiner radicalement les environs de Tours & Taxis. La saga, en cours depuis quelques années, vient donc de trouver un heureux épilogue. Si un accord de principe avait déjà été trouvé en juin 2018, des rebondissements concernant notamment la continuité des activités entre la démolition de l’endroit actuel et la reconstruction du nouveau étaient venus sporadiquement semer le doute. Ceux-ci ne sont pas encore tout à fait résolus, mais en bonne voie de l’être, semble-t-il. Le Magasin 4 troisième du nom s’érigera désormais à l’angle de l’avenue du Port et de la rue de l’Entrepôt et les frais de construction seront pris en charge par la Région Bruxelloise et la ville de Bruxelles. Les travaux devraient quant à eux débuter en 2023 pour une durée d’un an…
Les lauréats 2021 des Octaves de la Musique ont été dévoilés et, comme l’an dernier, c’est un groupe dont on suit le parcours depuis ses débuts qui a raflé le titre du meilleur album pop/rock de l’année. Let The Kid Go, l’impeccable premier opus d’Annabel Lee (ni plus ni moins notre album belge de 2020) succède ainsi au palmarès à celui de La Jungle, Past//Middle Age//Future. Mais il ne s’agit pas de nos seuls protégés à s’être distingués puisque les deux virtuoses de Glass Museum ont quant à eux remporté l’Octave du spectacle/concert de l’année. Une récompense amplement méritée par un groupe qui a notamment mis tout le monde d’accord lors de sa prestation aux Nuits du Botanique sur la scène Parc en octobre dernier. Parmi les autres lauréats, pointons Ozferti (musiques du monde), Le Motel (musiques électroniques) et Toine Thys (jazz).
Traditionnellement organisé le 1er mai, le festival Roots & Roses a, comme beaucoup d’autres, vu sa deuxième édition d’affilée purement et simplement annulée pour cause de Covid-19. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs ont planché sur un plan B et ont mis sur pied une Summer Edition de 3 jours qui se tiendra entre le 23 et le 25 juillet dans la cour de l’hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines. Au programme de cette édition particulière et Coronaproof, des artistes caractérisant l’ADN du festival, dont certains habitués. On pense ainsi à Black Box Revelation et Romano Nervoso, double tête d’affiche de la soirée d’ouverture. Mais aussi à Fifty Foot Combo, King Automatic et The Courettes. Parmi les novices, les prestations des Français de Delgres en mode blues créole, de la Haïtienne Leyla McCalla et des nerveux Bruxellois de Black Mirrors apparaissent comme incontournables. La jauge étant limitée, on vous conseille de ne pas traîner pour vous procurer vos précieux sésames. Toutes les infos se trouvent par ici.
En 2019, au terme de l’harassante tournée en support de “Colossus”, le cinquième album de Triggerfinger, Ruben Block et ses camarades ont décidé de faire un break. Le leader en a profité pour surfer sur la vague positive de la collaboration du trio avec Mitchell Froom (Suzanne Vega, Elvis Costello) et Tchad Blake (Tom Waits, Arctic Monkeys) pour leur confier les clés de son projet solo. Imaginées, conçues et enregistrées à Santa Monica en Californie, les compositions du leader grisonnant, bien que non étrangères à son environnement naturel, prennent une tournure plus retenue et moins brute, comme le montre “Lights”, son très réussi premier single officiel. En attendant la suite, le gaillard se produira à De Roma entre le 11 et le 22 juin pour dix concerts exclusifs complets depuis des lustres et destinés à soutenir financièrement la magnifique salle de Borgerhout qui a elle aussi souffert de la pandémie. Un projet qui lui tient particulièrement à cœur.
Les Manic Street Preachers viennent d’annoncer la sortie de leur quatorzième album. “The Ultra Vivid Lament” verra le jour le 3 septembre et débarquera trois ans après “Resistance Is Futile”. Entre-temps, le groupe a publié une version Deluxe remasterisée de “Gold Against The Soul”, leur deuxième plaque datant de 1993 alors que le leader James Dean Bradfield a enregistré “Even In Exile”, un excellent album solo inspiré par la vie (et la mort) de l’activiste Chilien Victor Jara sur des textes signés le poète Patrick Jones, qui n’est autre que le frère de Nicky Wire, l’excentrique bassiste des Manics. Composé au piano plutôt qu’à la guitare, le nouvel opus des Gallois bénéficiera de la patte de leur fidèle collaborateur Dave Eringa et abritera notamment des collaborations signées Mark Lanegan et Julia Cumming (la voix de Sunflower Bean). “Orwellian”, le single avant-coureur au contenu engagé, annonce la couleur.