Kissin’ Dynamite: Back at Trix With A Bang
Anvers, le 1er novembre 2024. Nous arrivons vers 19h00 devant le temple trixien de la musique où deux concerts ont lieu simultanément ce soir. La file de gauche, presque exclusivement composée de jeunes filles, se masse en attendant l’ouverture des portes donnant accès au Club. Elles sont visiblement impatientes d’aller applaudir Bradley Simpson, leader du groupe britannique The Vamps, producteur et multi-instrumentaliste qui fait sa première tournée en solo. Notre file nous conduit vers la grande salle pour un programme résolument plus rock avec à l’affiche une belle brochette de groupes rock.
La soirée commence avec le quatuor allemand Airstrike que l’on peut classer dans la catégorie ‘New Wave Of Classic Rock‘. Composé de quatre amis proches qui partagent une passion commune pour le rock ‘n’ roll et la musique énergique, le groupe a vu le jour en 2017 et s’est fait connaître au niveau local. En 2021, le groupe accueille en son sein le chanteur péruvien Julio Noriega qui va contribuer à renforcer l’identité musicale du groupe, notamment grâce à ses excellentes performances en live. Nous étions donc très curieux de les découvrir sur la scène du Trix.
Le groupe compte déjà deux albums à son actif: « Red Born Reborn » sorti en 2023 et « S*x Sells » qui a suivi en septembre dernier. Ce sont donc des titres de ces deux albums qui composent la setlist: « Soul Right » (2024), « Rollin‘ » (2023), « Promised Land » (2024), la sublime pépite et le potentiel grand classique « Beyond the way » (2023) , « One in a million » (2023) et « Motor Ride » (2024). Julio Noriega a une voix parfaite pour incarner ces titres de rock classique remis au goût du jour. Ces morceaux sont pleins de peps et dégagent une belle énergie. Le chanteur y est pour beaucoup, même si les musiciens ne sont pas en reste! Il s’essaiera même à quelques paroles en français pour remercier le public encore très clairsemé pour cette première partie. Les absents ont toujours tort, dit le proverbe. Ce soir, c’était encore plus le cas que jamais et les retardataires ne peuvent que regretter d’avoir loupé l’occasion de découvrir un groupe très dynamique qui réussit le pari de faire du neuf avec du vieux, pour le plus grand bonheur de nos tympans friands de bons riffs de guitare et de titres rock bien catchy.
La foule n’est toujours pas fort compacte à l’entrée en scène du deuxième combo de la soirée, le groupe de hard rock britannique Massive Wagons, qui vient faire découvrir au public du Trix son répertoire exquis de titres hard rock aux accents punk assez prononcés. Le résultat est une prestation hypervitaminée, véritable débauche de mouvements sur scène et déferlement musical. Selon les sources que nous avons pu consulter, ce serait après avoir assisté à un concert du groupe australien de rock Airbourne à Manchester que le guitariste Adam Thistlethwaite et le chanteur Barry Mills auraient décidé de se mettre à écrire du hard rock en 2009. Le groupe se compose aussi du batteur Alex Thistlethwaite (le frère d’Adam), du bassiste Adam Bouskill et du second guitariste Stephen Holl. En octobre 2022, le groupe sort son 5e album intitulé « Triggered! » qui se classera à la 6e place des charts au Royaume-Uni.
La scène du Trix, qui n’est pourtant pas petite, semble à peine suffire pour contenir la débauche d’énergie du groupe sur scène, et surtout de son chanteur tatoué Barry. C’est un tsunami hardrock aux accents punk qui déferle sur le public qui participe à la fête avec une fougue qui compense largement le manque d’affluence à cette heure de la soirée. Au menu, une dizaine de titres plus punchy les uns que les autres: « Missing on TV » (extrait de l’album « Earth To Grace » qui sortira le 8 novembre 2024), le très remuant « Generation Prime » (2022), « Fun While it Lasted » (2024), le presque Motorheadien « Sleep Forever » (2024), le très actuel « Fuck the Haters » (2022), « The Good Die Young » (2024), le très radiophonique « Night Skies » (2024), « House of Noise » (extrait de l’album « House of Noise » de 2020), le véritable hymne hard rock « Bangin in Your Stereo » (2020) et « In It Together » (2020). Autant vous dire qu’à en croire nos yeux et nos oreilles durant cette prestation d’anthologie, l’album « Earth To Grace » a tout ce qu’il faut pour faire un carton auprès des amateurs de rock survitaminé flirtant parfois avec le thrash.
Cette setlist très solide a largement convaincu le public présent ce soir qui n’a pas ménagé ses efforts pour contribuer à ambiancer la salle en répondant massivement aux injonctions du chanteur. Quelle belle fête! En tout cas un album à découvrir de toute urgence et un groupe à suivre car il n’a pas fini de faire parler de lui!
Une brève pause pour boire une bière et nous remettre de nos émotions et l’aventure continue avec les héros de la soirée: Kissin’ Dynamite. Pour le coup, la formation originaire de la Souabe en Allemagne n’est pas inconnue au bataillon puisque nous les avons découverts en 2009 lors d’un festival à Andernach où le jeune groupe (fondé en 2007 après avoir joué du blues pendant trois ans sous le nom de Blues Kids) assurait la promotion de son premier album « Steel of Swabia » sorti en 2008, sur la même scène que des géants comme Axxis, Doro, Udo ou encore Gotthard. Nous les avons ensuite revus aux Pays-Bas en 2012 sur la tournée de promotion de leur 3e album (« Money, Sex and Power« ) qui succédait à « Addicted to Metal » (2010). Les albums se sont ensuite succédé avec « Megalomania » en 2014, « Generation Goodbye » en 2016 et « Ecstasy » en 2018. C’est d’ailleurs en 2019, quelques mois avant le début de la pandémie que nous les avions vus pour la dernière fois, c’était à l’Aéronef à Lille. Ont encore suivi « Not the End of the Road » en 2022 (qui s’est hissé à la 2e place des charts allemands) et le tout récent « Back With A Bang » sorti en juillet dernier. Autant dire que nous étions impatients de retrouver le groupe sur scène. Quel bonheur de les accueillir en Belgique.
La salle n’est remplie qu’à 65-70%, mais l’ambiance est là. Les deux premiers groupes ont magnifiquement chauffé le public. Quand les lumières s’éteignent dans la salle, on voit apparaître les musiciens sur scène dans un superbe décor, magnifiquement mis en lumière. Le quintet KD se compose toujours de ses membres d’origine, à l’exception du batteur. L’on retrouve donc Andreas Braun et Jim Müller aux guitares, le charismatique Hannes Braun au chant,Steffen Haile à la basse et Sebastian Berg qui remplace Andreas Schnitzer à la batterie depuis 2021. Sur scène, le groupe savoure l’accueil enthousiaste que lui réserve le public belge qui, s’il n’a peut-être pas été le plus nombreux de la tournée, fait néanmoins partie des plus réactifs et brille par sa participation enthousiaste. Les métallurgistes teutons semblent réellement émus par l’accueil qui leur est réservé et se donnent à fond pour remercier le public.
Et les tubes vont se succéder tout au long de leur set : « Back With a Bang » (2024), « DNA » (2014), « No One Dies a Virgin » (2022), « I’ve Got the Fire » (2018), « My Monster« , « I Will Be King » (2012), « Heart of Stone » (2018), « Queen of the Night » (2024), « The Devil Is a Woman » (2024), « Only the Dead » (2022), le tubissime « Six Feet Under » (2012) qu’un producteur voulait retirer de l’album et qui est devenu un méga-hit, le très reboostant « The Best Is Yet to Come » (2024), « Not the End of the Road » (2021), un mini-set acoustique avec « Not a Wise Man » (2024) et le début de « You’re Not Alone » (2018) qui marque aussi le retour en électrique sur la grande scène pour le grand final avec « Raise Your Glass » (2024).
Beaucoup de communication entre Hannes et le public belge, beaucoup d’émotion et de bonnes vibrations. Bref, un des meilleurs concerts de l’année 2024 en ce qui nous concerne. Il n’y a plus qu’à espérer qu’un des concerts de la tournée a été enregistré en vue de la sortie d’un live pour nous permettre de revivre ce concert exceptionnel et pour le partager avec celles et ceux qui n’ont pas été de la fête.
Accréditations: Mike de Coene (Hard Life Promotion)
Texte: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2024 Hugues Timmermans