Ghislain Dejardin, un luthier passionné !
C’est ma seconde visite, dans un atelier de lutherie, avec cette fois, une belle rencontre avec Ghislain Dejardin, ébéniste de formation, et luthier pur autodidacte, qui me reçoit dans son antre si je puis dire, situé dans la région de Stoumont (Roua plus précisément). C’est lors d’un concert de Ghalia Volt, à la Ferme Madelonne, que je fais la connaissance de cet véritable artiste, qui a cette occasion, a apporté sur scène, l’une de ses créations. Un magnifique instrument, à la forme peu banale, que la guitariste/chanteuse belge (mais qui vit beaucoup aux US), aura prise en mains, le temps d’une ou deux chansons !
J’avais promis, lors de ce concert, d’aller à la rencontre du luthier, c’est donc chose faite, avec cet entrevue de près d’une heure où, Ghislain m’a parlé de son parcours, de sa véritable passion pour la guitare, passion qui s’est déclenchée lors d’un salon, justement dédié à cet instrument où, il a pu percevoir le panel de sons, que l’on pouvait concevoir selon le jeu, et aussi l’instrument. D’où cet intérêt, pour la matière, ou plutôt les matières, les diverses essences de bois utilisées, la conception de la caisse de résonnance, la conception du manche, le type de cordes…métalliques ou en nylon. Et bien d’autres choses encore, qu’il a appris sur le tas, pour pouvoir réparer, entretenir, et surtout concevoir des guitares. La passion semble aussi forte, pour la réalisation d’une guitare acoustique, que d’une guitare électrique, idem pour leur réparation respective, l’enrichissement est là, puisque les techniques diffèrent…il y a toujours quelque chose à apprendre ! Moi aussi, j’apprends des choses, comme l’utilité de ses languettes de bois, fixées à l’intérieur du corps, d’une guitare acoustique, qui va déterminer la tonalité des sons. Une architecture qui varie, selon le style de jeu, que l’on souhaite développer des sons propres au folk, ou plutôt au flamenco.
Ghislain passe en revue ses diverses machines, me montre son logiciel, qui lui permet de concevoir en 3D, mais aussi, son impressionnante collection de bois, dont certains ont déjà de nombreuses années de séchage, garant d’un bois stabilisé, qui permettra la conception d’un corps ou d’un manche de qualité.
Petit à petit, il a mis au second plan, son travail d’ébéniste, pour crescendo, s’adonner à sa grande passion, la lutherie qui aujourd’hui, occupe 4/5 de son temps, gardant une journée pour la conception des meubles, histoire de mettre financièrement, du beurre dans les épinards ! Si la majorité de son travail consiste à réparer et à entretenir des guitares, il lui arrive aussi de modifier un instrument, à la demande d’un client. Enfin, côté réalisation pure, il tient une moyenne de 6 guitares conçues par année. Voilà un bien beau métier, que dis-je, une très belle passion, qui fait corps avec mon amour de la musique. Rencontrer un luthier, c’est aussi percevoir une autre facette, dans le cheminement de la conception d’un son, d’une mélodie…
Un grand merci pour l’accueil, une belle découverte, qui m’a appris bien des choses !