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The Psychedelic Furs, pretty in nostalgia

L’an dernier, The Psychedelic Furs se sont rappelés à nos bons souvenirs en rééditant leur sept albums studio en vinyle. Sept albums hors desquels sera glanée la (quasi) totalité de la set-list proposée lors de leur passage à l’AB…

Et encore, en l’analysant de plus près, on se rend compte qu’elle revisitait principalement les quatre premiers opus du groupe, accentuant davantage le caractère nostalgique de la soirée. Et ce n’est pas la première partie signée Red Zebra qui allait inverser la tendance…

En effet, les Brugeois se sont contentés de déballer les hits de leurs débuts devant une assemblée qui avait clairement fait le déplacement pour se remémorer sa prime jeunesse. Officiant dans un style vocal proche de celui de John Lydon au sein de PiL, le leader barbu grisonnant Peter Slabbynck n’y est pas allé dans la demi-mesure en balançant un « Agent Orange » d’entrée de jeu. Sans surprise, « I Can’t Live In A Living Room » ravira les amateurs de soirées new wave, « Man Comes From Ape » verra le leader dévorer une banane et leur célèbre reprise de The Sound (« Winning ») bouclera un set d’échauffement consistent.

Et même excellent d’un point de vue acoustique, un aspect qui gâchera complètement la prestation de The Psychedelic Furs par après. De « Dumb Waiters » à « Heartbreak Beat », respectivement intro et final du set, un son brouillon et indigne de la réputation de l’AB relèguera la voix au second plan, noyée au milieu des autres instruments. Ils ont beau se retrouver à sept sur scène, un groupe comme King Gizzard & The Lizard Wizard gère nettement mieux la situation avec autant de personnel.

Parmi les musiciens, on retrouve notamment Mars Williams, le saxophoniste omniprésent (et un chouia envahissant) qui adore jouer de profil et Amanda Kramer, la claviériste au look Madonna gothique. Les deux guitaristes mis à part (dont le petit nouveau Paul Garisto) officiant du côté gauche de la scène, tout le monde arbore une paire de lunettes de soleil, les frangins Tim et Richard Butler en tête. Ce dernier, avec sa coiffure ébouriffée, ressemble de plus en plus à Ian McCullock, le leader d’Echo & The Bunnymen, avec qui il partage une voix désormais fragile, presque méconnaissable.

Même les titres plus calmes (« The Ghost In You », « Like A Stranger ») pâtissent de ce handicap qu’il compense toutefois par une présence énergique en arpentant la scène sans répit. En revanche, la communication avec le public se limitera à sa plus simple expression, refroidissant davantage l’atmosphère. Heureusement, les compositions phares du groupe font toujours mouche, du poppy « Love My Way » au méga tube « Heaven » en passant par le menaçant « Sister Europe » et l’excellent « President Gas », aux parties de saxo parfaitement dosées.

Sans oublier « Pretty In Pink », bien entendu, qui restera dans la postérité comme chanson phare du film du même nom signé Howard Deutsch au milieu des années 80. Pour la petite histoire, Molly Ringwald, l’actrice principale, était tombée raide dingue du titre lors de sa sortie initiale en 1981 et a insisté auprès du scénariste John Hugues pour baser une histoire autour de celui-ci.

Mais la bonne nouvelle de la soirée, c’est l’interprétation d’un nouveau titre, « The Boy Who Inventend Rock & Roll ». Malgré une intro pompée au « How Soon Is Now » des Smiths, il porte indéniablement la griffe des Furs. Une des rares compositions postérieures à la reformation du groupe en… 2002. Un nouvel album serait en préparation pour l’an prochain, on leur suggérerait bien de profiter de l’occasion pour engager un nouvel ingé-son…

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