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The Kills, in the name of God (Games)

Sur la liste des retours les plus inattendus (et bienvenus) de l’année dernière, celui des Kills figure en bonne place. Alison Mosshart et Jamie Hince ont en effet brisé un silence discographique de sept ans en publiant « God Games », leur sixième album. Un excellent prétexte pour une tournée qui est passée par la grande salle de l’AB sans surprise pleine à craquer.

Ils ont embarqué dans leur tour bus Picture Parlour, quatuor majoritairement féminin (à l’exception de l’énergique batteur) originaire de Manchester et désormais officiant depuis Londres. Cela dit, tant la voix puissante de Katherine Parlour que sa guitare et celle de sa camarade Ella Risi confèrent un son très américain à des compositions musclées déjà bien en place. On pense notamment à Alabama Shakes et à Patti Smith même si on cautionnera moins les solos dégoulinants un peu trop mis en avant. Vu la hype qui les précède (Colin Greenwood de Radiohead et Courtney Love sont fans), ils ne devraient pas tout de suite disparaître des radars.

La dernière fois que les Kills ont joué en Belgique, c’était dans cette même salle en 2018 (lire notre chronique ici). Ils terminaient alors la tournée promotionnelle en support de l’excellent « Ash & Ice » sorti deux ans auparavant. Depuis, à l’exception de « Little Bastards », compilation de faces B et de raretés publiée en 2020, ils se sont montrés plutôt discrets. Chacun de leur côté, Alison Mosshart et Jamie Hince ont entre-temps participé à divers projets et ont fini par se retrouver pour enregistrer « God Games », une sixième plaque produite par le célèbre Paul Epworth présentant des contours davantage électroniques.

Ils débuteront toutefois leur set par un extrait de « Keep On Your Mean Side », l’album par lequel tout a commencé voici plus de vingt ans qu’ils avaient notamment défendu un étage plus haut en juin 2003. « Kissy Kissy » n’a absolument rien perdu de sa fougue et de ses sonorités crasseuses amplifiées par l’utilisation de deux guitares. Alison manie en effet également la six cordes même si son passe-temps favori, à l’instar de Grian Chatten (Fontaines D.C.) sera d’arpenter inlassablement la scène en formant des cercles plus ou moins larges. Le reste du temps, sa critinière blonde virevolte au souffle continu d’un ventilateur.

Des riffs de guitares saccadés annoncent l’arrivée de « URA Fever », partage vocal d’un duo à la complicité intacte et au jeu de séduction toujours aussi suggestif. « Love And Tenderness », à l’instar d’un excellent premier extrait de « God Games » ? La question reste (et restera sans doute) posée. Une chose est cependant sûre, contrairement à leur dernière visite, ils sont seuls sur une scène illuminée par six spots perchés tout en haut de pylônes.

Jamie, en plus d’assurer le show et la structure des morceaux, s’occupe des parties électroniques via une console à sa droite. De temps à autre, il place quelques chœurs (« 103 ») même si tout le monde sait qu’il ne s’agit pas de son point fort… Une sorte de clavier positionné à l’arrière de la scène attire notre attention et permettra à Alison de s’amuser sur un impeccable « Baby Says ». Lors des rappels, ce sera au tour de Jamie de s’aventurer dans le coin pour magnifier un « Blank » retenu.

Le God Games Tour porte parfaitement son nom puisque la set-list s’articulera principalement autour de ce nouvel album dont le traitement live, plus rugueux, correspond davantage à leur univers que les versions polies enregistrées en studio. On retiendra notamment « Going To Heaven », envoûtant et percutant à la fois, le langoureux « New York » et le soutenu « Wasterpiece » exécuté de magistrale manière. Quant au carré « Kingdom Come », il générera quelques pogos parmi les premiers rangs… et un chaleureux hug sur scène.

Au rayon des classiques du groupe, une version presqu’industrielle de « Hard Habit To Break » permettra à Jamie de se déchaîner en domptant des machines fofolles. Une somptueuse pleine d’anticipation de « Black Balloon » nous donnera des frissons avant qu’Alison ne devienne incontrôlable sur un captivant « DNA » et que l’hymne « Doing It To Death » ne fasse grimper la température d’un cran. Juste après, un « Future Starts Slow » complètement dingue bouclera le set principal dans une ambiance survoltée.

On s’attendait à ce que les rappels démarrent dans la même veine mais ils choisiront de les entamer par le précité et délicat « Blank » qui verra Alison se produire sur un tabouret de bar. Ils termineront ensuite l’exploration de « God Games » via deux derniers titres empreints de dub, « Better Days » et « My Girls My Girls » qui manquent peut-être encore de bouteille pour illuminer ce moment du set. Surtout à l’écoute de « Sour Cherry » qui refermera les débats en mode brouillon et volume dans le rouge. Finalement, c’est comme ça qu’on les aime…

SET-LIST
KISSY KISSY
URA FEVER
LOVE AND TENDERNESS
103
GOING TO HEAVEN
BABY SAYS
NEW YORK
WASTERPIECE
KINGDOM COME
HARD HABIT TO BREAK
GOD GAMES
TELEPHONE RADIO GERMANY INTERLUDE
BLACK BALLOON
DNA
LA HEX
DOING IT TO DEATH
FUTURE STARTS SLOW

BLANK
BETTER DAYS
MY GIRLS MY GIRLS
SOUR CHERRY

Organisation : Live Nation

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