SMG Music Fest 2025: la tête dans les étoiles
Quel est le point commun entre Rock Werchter, les Lokerse Feesten, le Pukkelpop et le SMG Music Fest ? Outre le fait qu’ils soient désormais incontournables sur le calendrier des festivals, ils célèbrent cette année un anniversaire tout rond. Mais si le gâteau des premiers nommés s’affaisse sous le poids des bougies, celui de la seule kermesse punk du Brabant Wallon, comme ses organisateurs s’amusent à le dénommer, reste moelleux et savoureux.
Pour sa dixième édition, le SMG Music Fest ne déménage pas à Louvain-la-Neuve ou ailleurs, ne passe pas à deux jours ni à deux scènes et n’explose pas ses tarifs. Mais une surprise (de taille, visiblement) est tout de même prévue pour l’occasion… à condition de tenir jusqu’au DJ set. Festival authentique et attachant, il reste fidèle à la recette qui a assis sa renommée. Un chapiteau, une soirée, quatre groupes, une after, un prix d’ami. Le tout dans un environnement festif puisqu’il se déroule pendant la fête foraine de Sart-Messire-Guillaume.
Une formule gagnante, d’autant que la programmation fait l’objet d’une attention toute particulière. On croise d’ailleurs régulièrement des membres de l’équipe dans les salles de concerts ou les festivals de showcases à la recherche du groupe qui équilibrera l’affiche et rendra le public dingue. S’ils ont écumé la scène locale lors des premières éditions (It It Anita, La Jungle, Annabel Lee…), ils ont bien vite exploré les contrées internationales en exploitant notamment la filière hollandaise (Pip Blom, Personal Trainer, Tramhaus…) mais le Royaume-Uni (Sprints, Courting, Traams…), les Etats-Unis (Bodega, La Luz) et même l’Australie (Flyying Colours, RVG) connaissent désormais la campagne brabançonne.
Cette année, c’est un convoi exclusivement britannique qui débarquera au SMG. Une affiche pointue mais suffisamment accessible que pour satisfaire les spectateurs exigeants tout autant que les curieux ou les novices. À ce propos, celui qui risque de retourner le chapiteau et de provoquer des dommages collatéraux au plancher se nomme ELLiS-D. Le natif de Brighton qui officie derrière les fûts de Fat Dog en live et assure régulièrement leurs premières parties s’émancipe de plus en plus. Il a notamment remplacé Soccer Mommy au pied levé lors des récentes Nuits du Botanique alors qu’il avait passé la nuit précédente dans un bar de sa ville natale pendant le Great Escape. Sur scène, son énergie communicative le place au-dessus de la mêlée, sa voix saccadée et sa théâtralité captant l’attention. Mais il peut surtout compter sur un backing band dévoué qui le transporte littéralement. Pensez à du Talking Heads survitaminé.
Un SMG sans post-punk n’étant pas tout à fait un SMG, le slot sera occupé cette année par The 113 (à ne pas confondre avec les rappeurs du Val de Marne). Ceux-ci viennent en effet de Leeds et roulent leur bosse sur le circuit indie depuis quelques années déjà. Les murs du Kinky Star, théâtre de leur dernière prestation belge en mai dernier lors du Badlands, en transpirent encore. Pas étonnant avec la tension qu’ils dégagent et qui rappelle, toutes proportions gardées, leurs compatriotes de Deadletter. « To Combat Regret », leur premier EP, est sorti au printemps et on est prêt à parier un cruchon que « Backpedaler » sera l’un des hymnes de cette dixième édition.
Un peu plus tôt, les Londoniens de Dog Race auront dévoilé leur univers tout aussi sombre et paradoxalement euphorique. Quelque part entre les arrangements d’Arcade Fire, la basse sinistre de The Cure, la guitare cristalline d’Editors et l’intensité de King Hannah. Si la robe rouge portée sur scène par Katie Healy renvoie à ces derniers, sa voix lyrique assure une personnalité propre à un groupe dont on n’a certainement pas fini d’entendre parler. Ceux qui se trouvaient sous la Caverne au Dour Festival cet été savent de quoi on parle.
On le sait, le SMG a basé sa réputation sur des groupes à guitares mais cette édition anniversaire s’ouvrira par la prestation d’un duo plutôt atypique composé… d’une batteuse et d’un saxophoniste. Non, revenez, le premier album de O. (succuleusement baptisé « WeirdOs ») a été produit par le génial Dan Carey et publié sur son influent label Speedy Wunderground. Mieux, l’intensité qu’ils dégagent sur scène vous fera reconsidérer la musique instrumentale et pourrait vous hypnotiser via des compositions déstructurées et partiellement improvisées mais toujours harmonieuses et rafraîchissantes. D’autant qu’ils n’hésitent pas à se lancer des vannes entre les coups. Leur visite au Witloof Bar l’an dernier est encore dans toutes les mémoires.
Autre tradition, un prix défiant toute concurrence mais aussi à la carte. Car rendre la culture accessible à tous est une chose, payer les cachets en est une autre. Trois tarifs sont dès lors proposés en sachant qu’ils donnent simplement accès au chapiteau ce soir-là. Libre à vous de choisir celui qui vous semble le plus adéquat et de participer concrètement à la réussite de l’événement tout en assurant son avenir : l’étoile filante à 10 EUR, la comète à 15 EUR ou la supernova à 25 EUR. Et si vous voulez décrocher la lune pour pas un rond, on vous offre des places via notre concours.
La dixième édition du SMG Music Fest se déroulera le vendredi 12 septembre à partir de 19h à Sart-Messire-Guillaume, du côté de Court-Saint-Etienne, à une dizaine de kilomètres de Louvain-la-Neuve. Infos, détails et tickets via le site officiel du festival. Un conseil, ne traînez pas, les précédentes éditions ont affiché complet bien avant le jour J…