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Rolling Blackouts Coastal Fever from down under

L’été a démarré sur les chapeaux de roue à l’Orangerie du Botanique grâce aux Australiens de Rolling Blackouts Coastal Fever. Après deux reports (mars puis septembre 2021), ils ont enfin pu montrer de quel bois il se chauffaient à un public particulièrement réceptif.

Et sur ce coup-là, la première partie signée leur compatriote Stella Donnelly n’y a sans doute pas été étrangère. Ce souriant petit bout de femme à l’enthousiasme communicatif va mettre tout le monde d’accord en un rien de temps et ses quarante minutes sur scène vont filer comme l’éclair. Accompagnée notamment de Marcel Tussie (le batteur du groupe principal qui a donc enchaîné deux sets ce soir) et d’un guitariste complice, elle défendra avec conviction des compositions à l’environnement coloré dont le phrasé chanté-parlé renvoie vers Kate Nash ou Lily Allen.

Chanteuse, guitariste mais aussi acrobate et chorégraphe, la jeune trentenaire s’apprête à donner un successeur à “Beware Of The Dogs”, son premier effort dans lequel la majorité de la set-list sera puisée. “Flood” arrive le 26 août chez Secretly Canadian et elle en a profité pour en dévoiler l’un ou l’autre extrait, le ravageur single “Lungs” et la délicate plage titulaire en tête. Mais c’est le catchy “How Was Your Day” qui en a fera chanter plus d’un. Elle sera de retour le 18 novembre à la Rotonde pour le présenter officiellement, on vous conseille vivement de ne pas la louper…

Si les deux dernières années n’ont été simples pour personne, demandez aux Australiens ce qu’ils en pensent, eux qui ont connu les confinements les plus stricts de l’ère Covid-19. Les cinq Rolling Blackouts Coastal Fever ont donc particulièrement trouvé le temps long. Il s’agit sans doute d’une des raisons pour lesquelles “Sideways To New Italy”, publié en juin 2020, a rapidement été suivi des enregistrements d’“Endless Rooms”, leur troisième album paru le mois dernier chez Sub Pop.

Une pléthore de compositions inédites en live nous attendaient donc mais c’est avec un de leurs classiques, le rafraîchissant (et pas seulement pour le titre) “An Air Conditioned Man”, qu’ils vont initier les festivités ce soir. Le sautillant “She’s There” et “Read My Mind”, la face B d’un single isolé de 2019, vont les poursuivre en crescendo. La spécificité du concept Rolling Blackouts ? Alimenté par trois compositeurs guitaristes, celui à la base du morceau prend le lead, soutenu par les deux autres. Ainsi, Fran Keany, Joe White et Tom Russo se partagent la vedette tout au long du set. Diversité au programme et pas une once d’ennui à l’horizon.

Outre le précité Marcel Tussie derrière les fûts, l’intenable bassiste Joe Russo qui joue bien souvent dos au public complète la formation. Tout ce petit monde se produit devant une immense banderole à l’effigie du groupe et sur laquelle on retrouve l’oiseau ornant la pochette de “Talk Tight”, le premier EP de 2016. Ils n’en joueront aucun extrait mais après deux autres titres de “Hope Downs”, dont l’excellent et très R.E.M. au demeurant “Talking Straight”, ils vont enfin se lancer dans l’exploration de leur récente nouvelle plaque.

Le retenu “Dive Deep”, sur lequel Tom Russo chante davantage qu’il ne parle sur des nappes de guitares entêtantes, plantera le décor. En effet, on a l’impression que les musiciens voulaient compenser leur arrêt forcé par une énergie décuplée, remarquée également sur “My Echo” avec un Fran Keaney presque vénère. Entre les deux, les harmonies caractéristiques émaillant le très réussi “Blue Eye Lake” vont instantanément s’incruster dans l’oreille.

Les connexions liant le groupe à Stella Donnelly étant établies, cette dernière viendra prêter main forte sur deux titres. C’est déjà elle qui a (entre autres) posé sa voix en studio pour les chœurs de certaines plages, et son intervention va transcender “Caught Low”. En revanche, le pourtant impeccable “Bounce Of The Bottom” semblera moins percutant sur scène que sur disque malgré une partie de synthés signée de ses doigts magiques.

Une ultime nouvelle composition mise à part (“The Way It Shatters”) soutenue par un clavier eighties, la fin du set fera la part belle à “Sideways To New Italy”, passé injustement inaperçu l’été dernier pour les raisons que l’on sait. Le nerveux “Cars In Space” (pour lequel les vocaux sont équitablement partagés, une fois n’est pas coutume, entre Fran et Tom) et la vibe positive émaillant tant “Falling Thunder” que “Cameo” lui rendront justice.

Dans la foulée, tant pour la clôture du set principal que pour le rappel, ils se plongeront dans “The French Press”, le EP qui les a propulsés sur le devant de la scène en 2017. Une version speedée de “Fountain Of Good Fortune” va tout d’abord amener l’intensité à son paroxysme, bien aidé par des stroboscopes aveuglants. Quant à l’impeccable “French Press”, il se démarquera notamment grâce à un final démentiel. Ou comment sortir de l’Orangerie des étoiles plein les yeux.

SET-LIST
AN AIR CONDITIONED MAN
SHE’S THERE
READ MY MIND
TALKING STRAIGHT
MAINLAND
DIVE DEEP
BLUE EYE LAKE
MY ECHO
CAUGHT LOW
BOUNCE OFF THE BOTTOM
CARS IN SPACE
THE WAY IT SHATTERS
FALLING THUNDER
CAMEO
FOUNTAIN OF GOOD FORTUNE

FRENCH PRESS

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