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Let us introduce you… Liminal Space

Si vous n’aviez jamais entendu parler de Liminal Space jusqu’à présent, rien d’anormal: il s’agissait d’un secret excessivement bien gardé. On peut toutefois désormais le conjuguer au présent car il a officiellement vu le jour ce samedi à l’occasion d’un try-out exclusif au KulturA.

On vous fera grâce de la définition scientifico-temporelle du nom pour se concentrer sur le projet musical né voici six mois d’un timing parfait. Catherine Gabelica et Jean-Paul Kasprzyk se connaissent depuis une dizaine d’années et savaient mordicus que leur complicité ne demandait qu’à s’exprimer. Mais tant leurs groupes respectifs (pointons entre autres Zero Sugar et Baglunch pour elle, Yew et Keep It Deep pour lui) que des vies bien chargées les empêcheront de réellement s’y consacrer, malgré quelques collaborations ponctuelles.

Jusqu’à un beau jour où les deux comparses se retrouvent à un moment-charnière de leur carrière et profitent de l’occasion pour se lancer corps et âme dans ce projet qui leur tient tellement à cœur. Suivent des mois de composition, de production et de création. Mais également de fous rires, de découvertes et de défis techniques. Deux geeks en studio dont le seul objectif était de présenter le fruit de leur labeur sur scène.

Ce qui les amène à cette date du samedi 28 janvier au KulturA, non sans une certaine appréhension car de leur prestation dépendait la suite de leurs aventures. Curieusement, calme et zénitude apparentes prévalaient au moment de lancer “The Trip”, titre d’intro qui placera d’emblée la barre à un niveau très élevé. Avec son texte déclamé à la manière rigide d’une Ka(t)e Tempest vénère juste ce qu’il faut, il verra la voix de Catherine parfaitement complémenter la guitare enivrante d’un Jean-Paul particulièrement à l’aise, ne se laissant pas décontenancer par un souci technique plus tard dans le set.

L’époustouflante dextérité de celui-ci impressionne, au même titre que la voix de la chanteuse désormais proche de celle de Geike Arnaert ou de Noémie Wolfs (Hooverphonic). Assurée et chaleureuse, elle se mue en véritable vecteur d’émotion que des beats (intégralement créés durant le processus de création) viennent avantageusement soutenir pour envoyer des morceaux comme “Physical” et “Away” dans des dimensions insoupçonnées au moment de pénétrer dans la salle.

Mais ce n’est pas tout. Le projet devait initialement prendre une direction acoustique et deux titres exploreront cette facette, générant des fortunes diverses. Ainsi, au délicat “Magic” succèdera “The Morning Sun”, un duo vocal moins convaincant car déséquilibré. On retiendra encore une cover du “Idioteque” de Radiohead dans une version aux angles plus arrondis que celle qui se trouvait sur le controversé “Kid” A des gaillards d’Oxford à l’aube du millénaire.

Tout se terminera sur une des compositions les plus travaillées et spontanées du set. “Unconditional Love” nous donnera des frissons, tant par son interprétation vocale que celle à la six cordes, d’une intensité sans pareil. Tout ceci dès la première écoute. Nul ne doute que le Bescherelle de Liminal Space se doit désormais d’inclure un chapitre au temps futur.

SET-LIST
THE TRIP
LETTING GO
PHYSICAL
MAGIC
THE MORNING SUN
AWAY
IDIOTEQUE
UNCONDITIONAL LOVE

Photos © 2023 Gilles Pousseur & Nadia Poncelet

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