Hot Chip = Hit Chip
En prélude à un nouvel album annoncé pour le jour de l’été, les Londoniens de Hot Chip reprennent du service. Ils sont passés par l’Orangerie du Botanique dans le cadre d’une mini tournée de remise en jambe.
Il est vrai que la dernière fois qu’ils sont passés dans le coin, c’était sous le chapiteau des Nuits en 2015, quelques jours avant la publication de « Why Make Sense? ». Depuis, ils ont vaqué à leurs occupations, pour la plupart toujours en rapport avec la musique. Joe Goddard a ainsi enregistré un album solo qu’il est venu présenter à l’AB Club, Alexis Taylor en a publié deux (dont un atypique au piano) alors qu’Al Doyle a pris part à la résurrection de LCD Soundsystem.
« A Bath Full Of Ecstasy », leur septième plaque, arrivera dans les bacs d’ici deux mois et s’ils vont en présenter l’un ou l’autre titre, le concert de ce soir va surtout leur permettre de retrouver leurs automatismes. Dommage qu’il ait été introduit par un DJ set branchouillard et sans grand intérêt de leur pote Pete Fowler qui lancera ses disques depuis la table de mixage. Pour peu, on aurait bien été jeter une oreille à Cherry Glazerr au Witloof Bar en attendant…
Juste avant 21h, le « Life’s What You Make It » de Talk Talk résonne dans les haut-parleurs et annonce l’arrivée imminente du groupe. Comme on le verra plus tard, il ne s’agira pas du seul hommage de la soirée. Entamé avec « Huarache Lights », le set verra dans un premier temps la tribu se mettre en place. Surélevés à l’arrière de la scène, les quatre barbus se tiennent à proximité de machines et de câbles, à l’instar des trois autres à l’avant-plan.
La bonne nouvelle, c’est qu’une basse et une guitare feront leur apparition, Alexis Taylor s’amusant même à suivre à la lettre les instructions du bottleneck avec sa bouteille de bière. Ce dernier arbore une combinaison (un rien trop grande pour lui) calquée sur le visuel coloré du futur album, à base de traces de peinture que l’on retrouve également sur sa chevelure blonde. Visiblement, leurs costumes de scène ne sont pas encore tout à fait prêts vu que certains ne portent que la veste alors que Joe Goddard, lui, a plutôt choisi l’option salopette de garagiste.
Cela n’empêchera pas « One Life Stand » et « Night & Day », dans un environnement flashy, de faire grimper la température dans la foulée, malgré un petit souci de micro admirablement géré par le leader. Ceci dit, on était surtout impatients de découvrir les nouvelles compositions et celles-ci souffleront le chaud et le froid. D’un côté, l’imparable « Spell » coche toutes les cases pour devenir un classique alors que de l’autre, « Melody Of Love » semble encore un peu trop téléphoné. Entre les deux, le single avant-coureur « Hungry Child » (introduit en français avec une pique concernant le Brexit) se pare de breaks efficaces au milieu de nappes synthétiques électro-house dansantes.
Pour le reste, c’est une véritable machine à tubes qui a déferlé sur l’Orangerie. « Flutes » et sa chorégraphie basique en guise de clin d’œil, l’hypnotique « And I Was A Boy From School » au pitch affolant et un « Over And Over » très rock sur lequel tant Joe Goddard qu’Owen Clarke (le claviériste à gauche de la scène) deviendront aussi speedés que les effets stroboscopiques. Et tout cela avant qu’une version kilométrique de « Ready For The Floor » n’achève le set principal dans une ambiance de feu.
Les rappels débuteront avec le second hommage de la soirée et une version hyper puissante du « Sabotage » des Beastie Boys dédié à la mémoire d’Adam Yauch (MCA), disparu voici bientôt sept ans. Le tout se terminera sur un dense, travaillé et envoûtant « I Feel Better » qui n’a rien perdu de sa fraîcheur. Nul ne doute que le jour du solstice d’été, ils seront dans le bain…