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Beast in Black, Epica et Within Temptation à l’Orange Metalic Festival

Inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité, le Théâtre Antique d’Orange est devenu, depuis les années 70, un temple de la culture connu pour avoir accueilli les plus grands noms de l’opéra et du lyrique (grâce au célébrissime festival des Chorégies d’Orange), mais aussi ceux de la variété française (Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Christophe Mae…), de la pop-rock internationale, (The Police, The Cure, Mike Oldfield, Frank Zappa, David Gilmour, Hans Zimmer…) ou de la scène électro (David Guetta, Paul Kalkbrenner, Boris Brejcha…). Mais, hormis le passage historique d’Iron Maiden et Trust en 1981, le Théâtre Antique n’avait pas encore accueilli d’artistes majeurs de la scène metal, courant musical aussi riche que varié et immensément populaire malgré une exposition médiatique restreinte.

Adam Concerts et la Ville d’Orange ont donc eu l’idée d’organiser l’Orange Metalic Festival dont la première édition a attiré plus de 5000  spectateurs ce 16 août grâce à une affiche alléchante composée de trois valeurs sûres: Within TemptationEpica et Beast in Black. MusicInBelgium était justement dans la région et a donc pu assister à cette première édition de rêve pour les amateurs du genre.

À notre arrivée aux abords du Théâtre antique, une file gigantesque s’étire sur plusieurs centaines de mètres, confirmant d’emblée que les fans des trois groupes à l’affiche et les métalleux du Sud (et d’ailleurs) ont répondu à l’appel des guitares électriques. L’entrée unique ne suffit pas à canaliser les festivaliers et les organisateurs ont donc l’excellente idée d’ouvrir un second accès pour accélérer le mouvement. Dans l’enceinte du Théâtre règne une ambiance magique: le lieu est merveilleux et le public est visiblement en manque de concerts. Bref, tout est réuni pour passer une excellente soirée consacrant le mariage entre le passé historique du lieu et son actualité métallique du jour.

La soirée commence avec le groupe finlandais Beast In Black, fondé par Anton Kabanen (guitares et voix) après son départ de Battle Beast. Le groupe, composé aussi du bassiste Máté Molnár, du guitariste Kasperi Heikkinen, du batteur Atte Palokangas et de l’excellent chanteur Yannis Papadopoulos, est actuellement en tournée pour assurer la promotion de son 3e opus intitulé “Dark Connection” (2021) qui fait suite aux excellents “From Hell with Love” (2019) et “Berserker” (2017). Le groupe ne dispose pas d’énormément de temps pour chauffer le public mais s’y emploie avec une ardeur et une bonne humeur qui font plaisir à voir. Et le public qui n’attendait que cela suit comme un seul homme.

Au menu, un florilège de titres power metal entraînants: “Blade Runner“, “From Hell With Love“, “Beast in Black“, “Hardcore“, “Die by the Blade“, “One Night in Tokyo“, “Blind and Frozen” et “End of the World“. Dans le parterre, les festivaliers répondent au quart de tour aux sollicitations des Finnois: ça saute, danse et secoue la tête dans tous les sens. Les cheveux volent et les nuques sont mises à rude épreuve par des headbangings de folie. Autant dire que la bande à Anton a largement rempli son contrat.

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À peine le temps de se désaltérer et de saluer quelques amis métallurgistes qu’il est déjà temps d’accueillir Epica. La formation néerlandaise qui souffle cette année ses  20 bougies, est actuellement en tournée dans le cadre de l’Omega Tour 2022, du nom de l’album éponyme sorti en 2021. On comprend donc parfaitement ce qui a donné l’idée aux organisateurs d’inviter le célèbre groupe de metal symphonique en ce lieu illustre. Dans le public, l’enthousiasme monte encore d’un cran à l’arrivée sur scène d’Ariën van Weesenbeek (batterie, grunts), Mark Jansen (guitare rythmiqque et voix extrême), Coen Janssen (claviers), Simone Simons (chant), Isaac Delahaye (lead guitare et voix extrême) et Rob van der Loo (basse). Il faut dire que cette bande de copains est tout aussi en manque de concerts que le public. Ils ont donc envie d’en découdre et se donnent à 200%. Le public est aux anges et l’ambiance à son comble.

Au menu de ce set d’une grosse heure, l’intro “Alpha – Anteludium” suivi de “Abyss of Time – Countdown to Singularity“. Très à l’aise dans leur nouveau décor et des lumières spectaculaires, les protagonistes se font manifestement plaisir et le public est entièrement conquis. Grâce à un ingénieux système de rail, Coen parvient à se déplacer de  chaque côté de la scène avec son clavier. Rob se démène à la basse, enchaînant les poses les plus métalliques qui soient. Ariën est comme toujours très concentré derrière ses fûts d’une précision diabolique. Isaac et Mark s’éclatent, tant à la guitare qu’à la voix extrême, tandis que Simone régale ses fans par une prestation parfaite.

Suivent encore “The Essence of Silence“, l’inusable “Victims of Contingency“, l’épique “Unchain Utopia“, la somptueuse ballade “Cry for the Moon” (dont le clip a été visionné plus de 43 millions de fois !), le très récent mais déjà incontournable “The Skeleton Key” suivi de “Code of Life“. Le public en réclamant toujours plus, Mark et les siens enchaînent avec une autre pépite cultissime aux accents épiques: “Beyond the Matrixavant de conclure avec en apogée le classique des classiques: “Consign to Oblivion“. Mark, Simone et leurs comparses ont véritablement livré une prestation exceptionnelle dans un lieu qui l’est tout autant. Il se murmurait même dans le public que d’aucuns les auraient bien vus en tête d’affiche de cette soirée en terre orangeaise… Bref, un concert d’anthologie qui a laissé les fans rêveurs dans l’attente du concert anniversaire célébrant les 20 ans de carrière du groupe, qui se tiendra à guichets fermés le 3 septembre prochain aux Pays-Bas.

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Après une pause permettant aux techniciens et autres roadies de finaliser les derniers réglages, le public accueille comme il se doit les géants de Within Temptation à leur entrée en scène, à savoir le bassiste Jeroen van Veen, le claviériste Martijn Spierenburg et le batteur Mike Coolen tous trois légèrement en retrait et les guitaristes Ruud Jolie et Stefan Helleblad ainsi que la toujours aussi belle et talentueuse chanteuse Sharon den Adel. À l’arrière de la scène, un écran géant mêlant des compositions lumineuses et des projections. Sur scène, un light show formidable forme un écrin à une prestation très solide de ce géant du metal symphonique actif depuis 1996. Il faut dire que Within Temptation n’a jamais hésité à faire évoluer sa musique avec quelques incursions dans le rock alternatif. Quitte à faire grincer les dents de certains fans de la première heure, mais sans doute est-ce là le prix à payer pour s’inscrire dans la durée.

Le set commence avec le puissant “The Reckoning” sur lequel on peut aussi entendre Jacoby Shaddix (Papa Roach). Sharon aime les collaborations comme en atteste le second titre “Paradise (What About Us?)sur lequel elle partage le micro avec Tarja que l’on peut apercevoir en incrustation sur l’écran géant. Il ne faut pas oublier que le catalogue de Within Temptation regorge de tubes. Le groupe nous le rappelle d’ailleurs avec trois classiques de son répertoire à la suite, qui vont à nouveau faire monter d’un cran la température dans le public: “In the Middle of the Night“, le tubissime “Stand My Ground” (un des titres préférés de votre serviteur) et “Faster” qu’écouteront sans doute avec nostalgie les conducteurs bloqués dans les embouteillages à la rentrée…

Vocalement, Sharon est en pleine forme et ne ménage pas ses efforts sur scène. Entre les morceaux, elle n’hésite pas à haranguer le public qui répond à ses sollicitations avec beaucoup de spontanéité. Suivent ensuite “The Purge“, “And We Run” (enregistré avec Xzibit), le tout nouveau “Don’t Pray for Me” et “Shed My Skin” (enregistré avec Annisokay). Bref, ça envoie du lourd. Le titre suivant a  pris une signification particulière à la lumière de l’actualité des derniers mois. Durant le titre “Raise Your Banner” (enregistré avec Anders Fridén du groupe In Flames), Sharon agite un grand drapeau bleu et jaune aux couleurs de l’Ukraine sur le texte “raise your banner, fight your war“.

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Les festivaliers ne sont pas encore au bout de leurs surprises puisqu’ils ont encore droit à la sublime ballade “Angels” (près de 11 millions de vues sur YouTube), “Entertain You“, le tubissime “What Have You Done” (enregistré avec Keith Caputo) et le grand classique “Ice Queen“. Le groupe sort alors de scène pour revenir bien vite à l’assaut du Théâtre antique avec “Our Solemn Hour” et le plus récent “Supernova” et l’incontournable “Stairway to the Skies“.  Le groupe sort alors à nouveau de scène pour revenir faire un ultime rappel en forme de retour aux sources avec “Mother Earth” (plus de 18 millions de vues sur YouTube). Voilà qui clôture une prestation très grand cru du groupe néerlandais, avec un programme varié explorant toutes les époques de son répertoire.

À peine les dernières notes du concert ont-elles retenti que l’on peut sentir quelques gouttes tomber du ciel. Voilà qui rafraîchira un peu les esprits après une soirée de folie pour une première édition donc très réussie de ce nouveau festival de la scène métallique. Vivement la prochaine édition l’été prochain!

Texte: Hugues Timmermans
Photos © 2022 Hugues Timmermans

 

 

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