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Escapade concertique au Zik-Zak avec Angra


En ce jeudi 22 mars, mon escapade concertique du jour m’amène sur le territoire de la charmante localité de Virginal (Ittre) où le Zik-Zak accueille une affiche de choix pour les amateurs de métal à tendance mélodique.

Les portes ouvrent un peu plus tard que prévu. Il semblerait que les groupes ont pris du retard à la suite d’un fâcheux concours de circonstances (un des guitaristes a manifestement dû faire un détour par la case «hôpital» après s’être fait piquer par un arachnide local irascible n’aimant pas la musique). Finalement, après une succession de problèmes techniques perceptibles depuis le public (nous avons même eu droit à une brève coupure de courant), la soirée peut enfin commencer avec Avelion, un groupe venu d’Italie pour nous proposer des extraits de son album «Illusion of Transparency» sorti en 2017.


La formation transalpine est composée de William Verderi (chant), Oreste Giacomini (claviers et programmation), Leonardo Freggi (guitare), Danilo Arisi (basse) et Alessandro Ponzi (baterie). Malgré toute la difficulté d’être le premier groupe à monter sur scène dans un planning désorganisé, Avelion nous joue six morceaux: «Fading Out», «Burst Inside», «Echoes and Fragrance», «Waste My Time», «Never Wanted», «Derailed Trails of Life» et «Falling Down». Une musique que je qualifierais volontiers de métal progressif d’excellente facture, agrémenté de quelques consonnances électro. Mais plutôt une bonne surprise en ouverture de programme.


Le groupe suivant n’est pas un inconnu au bataillon puisqu’il s’agit de Halcyon Way, formation américaine de métal (heavy et progressif) et de hardrock, basée à Atlanta, qui en est déjà à son troisième passage en Belgique, le premier en terre wallonne. Côté effectif, on a toujours Steve Braun au chant, Jon Bodan à la lead guitars et aux voix death, Max Eve à la guitare rythmique, Skyler Moore à la basse et aux voix death, ainsi qu’Aaron Baumoel à la batterie. Comme à leur habitude, les Américains déboulent sur scène avec une mécanique parfaitement rôdée et livrent une prestation irréprochable. L’interaction entre les membres du groupe témoigne de la bonne entente entre les protagonistes et j’avoue avoir eu du mal à réfréner quelques mouvements de headbanging au son des riffs de guitare endiablés (ce qui n’est pas conseillé quand on essaie aussi de faire des photos…)


Courte leçon d’histoire. En 1988, le groupe Queensrÿche sort le meilleur album de sa carrière, un album conceptuel intitulé «Operation : Mindcrime». En 2012, le chanteur Geoff Tate est viré du groupe. S’ensuit un retentissant procès pour déterminer qui possède les droits sur le nom Queensrÿche. En 1984, Tate fonde un nouveau groupe de métal progressif qu’il appelle «Operation: Mindcrime» et signe sur le label Frontiers Records pour une trilogie: «The Key» (2015), «Resurrection» (2016) et «The New Reality» (2017). Les fans de ces albums en seront ce soir pour leurs frais, mais ils ne perdront pas au change, bien au contraire!


En effet, ce soir Geoff Tate fait un cadeau merveilleux à ses fans puisqu’il interprète dans son intégralité le mythique album de 1988 qui a donné son nom au groupe. La totalité des 14 morceaux de cet album de légende: «I Remember Now», «Anarchy-X», «Revolution Calling», «Operation: Mindcrime», «Speak», «Spreading the Disease», «The Mission», «Suite Sister Mary» (avec Emily, la fille de Geoff dans le rôle de Sister Mary), «The Needle Lies», «Electric Requiem», «Breaking the Silence», «I Don’t Believe in Love», «Waiting for 22», «My Empty Room» et le cultissime «Eyes of a Stranger». Aucun titre ne manquait à l’appel… Autant vous dire que j’en ai vu des yeux remplis d’émotion et de bonheur!


La tête d’affiche de la soirée était – il ne faut quand même pas l’oublier – le groupe de métal brésilien Angra, composé de Rafael Bittencourt (guitare et voix), Kiko Loureiro (guitares et claviers), Felipe Andreoli (basse, clavier), Fabio Lione (chant), Bruno Valverde (batterie) et Marcelo Barbosa (guitare). Le groupe donne ce soir en Belgique le premier concert de la tournée mondiale qui en comptera une grosse centaine au total. Dire que la machine est rôdée serait ici un euphémisme. Les musiciens débitent les notes avec une précision diabolique tandis que la voix de Fabio Lione fait mouche, surtout dans les aigus.


Après être entrés en scène au son de «Dr. Tyrell’s Death» de Vangelis, le groupe interprète successivement: «Travelers of Time» (pour la première fois en live), «Nothing to Say», «Angels and Demons», «Newborn Me», «Time», «Acid Rain», «Final Light», «Insania» (pour la première fois en live), solo de batterie, «Lisbon» (pour la première fois en live depuis 2015) et «Waiting Silence», avec en rappel «Rebirth» et «Carry On / Nova Era». Comme en 2013 à bord de la croisière 70000 Tons Of Metal, je suis subjugué par le savoir-faire et la virtuosité technique des exécutants. Mais est-ce l’effet cumulé de la fatigue et de l’heure tardive à laquelle le concert a débuté, je ne parviens pas à savourer pleinement la prestation du groupe et l’aspect technique me semble faire un peu d’ombre à la musicalité. Mais je pousse sans doute un peu le bouchon, comme Maurice dans la publicité… Loin de moi l’idée de faire la fine bouche car on ne peut que se réjouir d’assister à un spectacle d’un tel niveau.

Encore merci au Zik-Zak de nous avoir proposé une si belle affiche et à très bientôt pour de nouvelles aventures concertiques !

Photos © 2018 Hugues Timmermans

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