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Django Django à l’AB, this is Wor !

Contrairement à leur visite de décembre 2015 où ils y avaient joué l’avant-dernière date de leur tournée, les Londoniens de Django Django ont cette fois entamé leur visite des salles européennes par l’Ancienne Belgique ce lundi 5 mars. Un détail qui a toute son importance… Mais avant, place à Man Of Moon, groupe encore relativement inconnu par ici qui commence à faire parler de lui outre-Manche malgré une discographie maigrichonne (un single en 2015 et un EP l’année suivante). Monté sur scène au son du « Ghost Rider » de Suicide, le duo originaire d’Édimbourg constitué d’un chanteur guitariste à la voix rocailleuse et d’un batteur cogneur va balancer des compositions nerveuses mais plus subtiles que celles de Death From Above ou Royal Blood par exemple.

Si l’environnement sombre et glacial renvoie par moments à Black Rebel Motorcycle Club ou à The Jesus & Mary Chain, la structure imprévisible et l’audace rythmique de certains titres les rendent particulièrement riches. Mention spéciale à l’hypnotique « Sign » qui verra le chanteur attraper une basse dont le groove sera le seul lien visible avec les hôtes de la soirée. Bien vite un album.

« Marble Skies », la troisième plaque de Django Django, est arrivée fin janvier et explore des territoires certes moins expérimentaux qu’Alt-J à qui ils ont souvent été comparés mais en gardant toujours le dancefloor en point de mire. L’impeccable plage titulaire en est sans doute la meilleure illustration et la parfaite introduction du concert de ce soir qui démarrera sur les chapeaux de roue en enchaînant par la suite un intense « Shake & Tremble » à un sautillant « Tic Tac Toe », le tout sans le moindre répit.

Fidèles à leur réputation, ils accordent une attention toute particulière au visuel, toujours simple et efficace. Cette fois, ils ont installé à l’arrière de la scène trois sortes d’immenses hublots dans lesquels seront diffusées des animations et qui dans le même temps reflèteront les ombres des musiciens à l’exception du batteur Dave Maclean, positionné un rien trop bas. Devant lui, le chanteur et guitariste Vincent Neff, particulièrement à l’aise, est entouré du bassiste Jim Nixon et du claviériste geek Tommy Grace, affairé derrière son immense console lorsqu’il n’agite pas toutes sortes de gadgets dont des tambourins gigognes.

Très en forme et enjoués, ils n’hésiteront pas à généreusement plonger dans leur nouvel album qui constituera la majorité du début du set, parsemé de clins d’œil aux années 80. Ainsi, « Surface To Air » (chanté en studio par Self Esteem) incorpore en live quelques mesures vocales du « Rapture » de Blondie tandis que la version d’« In Your Beat » lorgne du côté du « Just Can’t Get Enough » de Depeche Mode. Mais le mélodieux « Sundials » et sa surprenante intro au piano virant ensuite vers la piste de danse sera à n’en point douter un des sommets de la soirée. Finalement, seule la version de « Further » se révèlera plus faible que sur le disque.

Bien entendu, leur premier album sorti en 2012 reste une tuerie et les spectateurs se déchaîneront sur les classiques « Default » et « Life’s A Beach » alors que le bordélique « Wor » mettra un terme au set principal d’urgente manière, ponctué par la réverb à l’infini des remerciements du chanteur au milieu d’un brouhaha de chants dignes de supporters de foot.

Mis à part un ultime nouveau titre (« Champagne », peut-être pas encore tout à fait au point), les rappels poursuivront dans la même veine. « Storm » et « Silver Rays » vont en effet voir leur énergie décuplée sur scène et achever de nous convaincre que leur prestation de 2015 n’était qu’un incident de parcours.

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