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Excursion métallique chez nos voisins luxembourgeois


Samedi 1er juillet 2017. Le début des vacances scolaires coïncide traditionnellement avec un événement musical festif organisé chez nos voisins luxembourgeois. Depuis quelques années en effet, la charmante cité de Diekirch organise un festival de musique thématique gratuit. En 2015, c’était la musique métal qui était à l’honneur et plus particulièrement le métal à voix féminine. Ayant beaucoup apprécié la première édition 2015, je décide de retenter le coup puisque c’est à nouveau le volet « métal » du festival qui est à l’honneur cette année. Idéal pour commencer mes vacances d’été à quelques kilomètres seulement au-delà de Bastogne, dans cette petite ville réputée pour ses boissons houblonnées. Sur le trajet, un petit crachin me fait craindre le pire pour l’affluence de ce soir. Le festival a beau être gratuit, la pluie est rarement synonyme d’affluence monstre et au vu de la fiche de ce soir, ce serait dommage que le public se laisse décourager par la météo. Une fois arrivée sur place, je remarque immédiatement quelques visages connus venu d’Allemagne, des Pays-Bas, de France, de Suisse et même de Belgique… Le ciel semble toujours hésiter entre fin crachin et temps couvert mais sec. Le public est encore relativement peu nombreux, mais les groupes en début d’affiche attirent rarement les foules.

Grave erreur, car le premier groupe de la soirée n’est autre que Elysian Gates, groupe de métal luxembourgeois découvert ici même en 2015 et que j’ai eu l’occasion de suivre dans son parcours depuis lors, notamment lors des Battles pour le festival FemME 2016. Composé de Noémie LEER au chant, Thierry SADLER aux claviers, Sue SCARANO et Guy CHRISTEN à la guitare, Kim SOSSON (qui a fait un aller et retour de 2000 km depuis son lieu de vacances) à la basse et Christian PRAUS aux fûts, le groupe défend toujours son album «Crossroads» sorti en 2016.


Après un rapide sound-check, Elysian Gates ouvre la soirée en fanfare avec un set aussi énergique qu’efficace. Noémie et les siens réussissent le pari de mettre l’ambiance dans le public qui commence à se faire plus nombreux. Depuis la première fois que je l’ai vu sur scène, le combo luxembourgeois a considérablement gagné en cohésion. Les musiciens sont nettement plus à l’aise sur scène et tout est beaucoup mieux en place. Noémie a une voix magnifique qui sert admirablement les compositions mélodiques du groupe et qui a ce petit côté polymorphe qui lui permet de passer allègrement du grunt au chant clair et inversement. Elle incarne parfaitement le répertoire du groupe que je ne me lasse pas de réentendre. Une excellente entrée en matière donc. Pour les fans, notez que Elysian Gates assure la première partie de Iced Earth ce 13 juillet à Esch-sur-Alzette et que le groupe sera présent aux Gentse Feesten le 22 juillet prochain.


Le groupe suivant nous vient en droite ligne d’Autriche et n’est pas non plus un inconnu sur la scène de Diekirch puisqu’il faisait partie lui aussi de la programmation de l’édition 2015. Je veux bien sûr parler du groupe de power métal symphonique Visions of Atlantis dans sa version rebootée fin 2013. Membre fondateur du groupe, Thomas Caser (batterie) est entouré sur scène de Clémentine Delauney (Serenity, Melted Space) et Siegfried Samer (Dragony) au chant, Werner Fiedler à la guitare, Chris Kamper au clavier et Mike Koren à la basse.


Sur scène, les membres de Visions of Atlantis se donnent corps et âme à leur musique. Ils revisitent les grands classiques du répertoire de la première époque, notamment le magnifique «Winternight» chanté à la mémoire de Nicole Bogner, chanteuse originale du groupe, décédée au début 2012. N’allez pas en déduire pour autant que la prestation des Autrichiens est placée sous le signe de la tristesse ou de la mélancolie. Bien au contraire, ils font preuve sur scène d’un enthousiasme énorme, n’hésitant pas à entamer quelques pas d’une gigue délirante. Très à l’aise devant le public luxembourgeois, le groupe ira même jusqu’à proposer en exclusivité deux morceaux entièrement inédits qui figureront sur le prochain album (et dont l’un n’a même pas encore de titre). Clémentine et Siegfried insisteront cependant pour que le public n’enregistre rien de ces nouveaux morceaux et il faut bien les comprendre puisqu’il y va de leur gagne-pain.

Petit aperçu du concert avec la captation du titre «Passing Dead End»:

Globalement, Visions of Atlantis livre une prestation d’un excellent niveau: les musiciens accomplissent un magnifique sans-faute, tandis que Clémentine nous ravit avec sa voix aux accents très classiques et que Siegfried comment encore quelques petites fautes de justesse qu’il compense cependant par son enthousiasme communicatif et sa bonne humeur. Parallèlement à l’enregistrement du nouvel album, le groupe se produira dans le cadre de plusieurs festivals grands festivals cet été.


À l’heure où les héros de la soirée vont bientôt monter sur scène, la place de Diekirch qui accueille le festival est à présent bien remplie, ce qui est une prestation au vu de la météo. Il est encore tombé quelques gouttes pendant le set d’Elysian Gates, mais cette fois-ci ça y est, nous sommes au sec pour de bon. Pour en revenir à la tête d’affiche de la soirée, cette fois encore les organisateurs ont fait appel au groupe néerlandais Delain. Excellent choix s’il en est quand on voit à quel point le groupe progresse et commença réellement s’imposer sur la scène métal mondiale.


Alors que retentissent les premières notes de l’intro «The Monarch», les lumières éclairent faiblement la batterie ou je ne reconnais pas la silhouette de Ruben Israel et pour cause. Ce dernier n’ayant pas pu se libérer, l’intérim est assuré ce soir par son prédécesseur, l’excellent Sander Zoer qui n’hésite pas à reprendre du service pour dépanner les copains et que les fans du groupe sont manifestement heureux de retrouver derrière les fûts. Déboulent sur scène Martijn Westerholt (claviers), Otto Schimmelpenninck (basse et voix), Timo Somers (guitare et voix) et Merel Bechtold (guitare rythmique) qui enchaînent immédiatement avec l’intro de «Hands Of Gold». Les acclamations s’élèvent du public pour saluer l’entrée en scène de la talentueuse Charlotte Wessels.

Et nous voilà parti pour un set d’enfer, l’ambiance monte immédiatement de plusieurs crans avec le très efficace «Suckerpunch», suivi de «The Glory and the Scum». Malgré un refroidissement, Charlotte est très en voix et surtout en pleine forme pour chauffer le public. Il faut dire qu’avec des titres comme «Get the Devil Out of Me», il y a matière à donner envie de danser.


Réduire la musique de Delain à des titres purement dansants serait une grave erreur. Pour preuve The Hurricane est un morceau tout en nuances dans un registre un peu plus inhabituel pour la formation néerlandaise. «Fire with Fire» permet de revenir à l’actualité du groupe avec un nouvel extrait de l’album «Moonbathers». La connivence entre les membres du groupe fait plaisir à voir. Merel, Timo et Otto forment avec Charlotte et Martijn une véritable bande de copains qui s’éclatent sur scène pour le plus grand plaisir des nombreux spectateurs présents ce soir.

Les fans de la première heure ne sont pas oubliés puisque la cette liste contient des titres comme «Pristine» et «Sing to Me». Pour ma part, il y a un morceau qui m’a fortement impressionné quand j’ai chroniqué le dernier album à cause de son intro que je trouve particulièrement réussie sur le plan vocal. Je veux bien sûr parler de l’excellent «Danse Macabre».


Ma soirée décidément bonne puisque le morceau suivant un autre de mes morceaux préférés, – celui-ci de l’avant dernier album («The Human Contradiction»): «Here Come the Vultures». La bande à Martijn embraie avec son cultissime «The Gathering», suivi de l’excellent «Army of Dolls». Le public semble conquis et manifeste sa joie à grand renfort de cris de joie, d’applaudissements, de head banging et de sautillements et de danses au rythme des tubes qui s’enchaînent.

Pour les rappels, Charlotte et les siens reviennent offrir en bonus au public reconnaissant quelques minutes supplémentaires de bonheur avec «Mother Machine», «Don’t Let Go» et le morceau devenu l’hymne du groupe, «We Are the Others».

Delain est vraiment un groupe avoir sur scène pour la qualité de sa musique mais aussi pour l’énergie que le groupe dégage et parvient à communiquer à son public. Chaque concert est une grande fête, magnifiquement servie par des musiciens de talent (on ne soulignera jamais assez la virtuosité de Timo à la guitare). Le seul petit point négatif sera le côté « préparé » ou « joué » de certaines parties du jeu de scène. Mais ce petit bémol est largement compensé par la qualité d’ensemble du concert.

Le groupe sera en tête d’affiche du festival FemME en septembre prochain et partira en mini tournée européenne fin octobre.

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