Oscar mate Gengahr au Bota
Soirée découverte à la Rotonde du Botanique ce samedi 24 octobre avec la venue conjointe de deux jeunes pousses du rock indie britannique en provenance de Londres, Gengahr et Oscar. Ils s’étaient déjà produits en Belgique cet été à l’occasion du Pukkelpop et le second nommé n’en garde pas un excellent souvenir. Il est vrai qu’ouvrir la Main Stage en plein cagnard à midi n’est pas tâche aisée et cela s’était remarqué. Ce soir, en revanche, le jeune Oscar Scheller, personnage attachant, accessible et souriant, a fait plus que se défendre. Il a en effet gagné en confiance et cela a tout à fait transcendé sa prestation.
Il faut dire que ses compositions parfaitement taillées pour une voix délicieusement ténébreuse font instantanément mouche. D’autant que le groupe qui l’accompagne met en avant des influences britpop au travers de guitares judicieusement dosées et d’arrangements entêtants (« Good Things », « Sometimes »). Et si l’on vous dit que l’imparable « Beautiful Words » n’est même pas la plus réussie, on vous laisse imaginer ce qui nous attend lorsque son premier album sortira le 26 février prochain. À l’écoute de « Breaking My Phone », son nouveau single, on a le droit de se montrer confiants (et impatients).
Après une première partie de cet acabit, la tâche s’annonçait rude pour Gengahr. Ils avaient toutefois l’avantage de jouer en tête d’affiche (il s’agit de leur première tournée dans ce rôle) et les spectateurs à la moyenne d’âge assez jeune et essentiellement néerlandophones s’étaient surtout déplacés pour eux. Ils ont sorti leur premier album, « A Dream Outside », juste avant l’été mais la production un peu trop léchée nous avait laissés sur notre faim. Quid dès lors du live ?
Entamé avec « Dizzy Ghosts », leur set allait montrer une facette nettement plus rugueuse qu’en studio. Ils n’hésitent en effet pas à faire rugir leurs guitares et à en sortir des sons dont Matt Bellamy, le leader de Muse, serait fier. On pense ici à l’excellent « Heroine » ou à « Embers » alors que les riffs indie de « Tired Eyes » (une nouvelle composition) apportent une certaine diversion.
Le tout est chapeauté par la voix particulière de Felix Bushe, un leader à la large carrure qui respire la confiance. Tantôt soul tantôt plaintive, elle constitue à la fois la force de Gengahr mais également sa faiblesse. Si elle rend certains titres groovant ou sexy (« Where I Lie », « Bathed In Light »), elle finit par se montrer énervante car forcée et moins originale que celle de Jonathan Higgs, le chanteur d’Everything Everything avec qui on pourrait tisser un lien vocal.
On se retrouve donc avec un groupe qui finit par tourner en rond avec trop peu d’éclairs que pour rehausser la prestation, même si un titre comme « Fade To Black » sort aisément du lot en plus d’être curieux (lorsque le guitariste joue du mélodica à travers le micro incorporé à son instrument notamment). Retenons encore « Powder », l’efficace titre truffé de guitares à la Suede qui mettra un terme au set principal.
Les rappels taperont sur le même clou pour un résultat mitigé. « Lonely As A Shark » débutera de façon pseudo acoustique avant de virer vers un final musclé alors que « She’s A Witch » oscillera entre idées lumineuses et intérêt relatif. À moins que ce ne soit l’effet Oscar…