Une soirée soul avec Joy et teintée d’électro avec JUKE BOXES à l’AB Club
Ce 3 avril, j’ai assisté au concert de Joy aka Joy Simar qui n’est pas à confondre avec le groupe du même nom, celui de Marc Huygens, ancien chanteur de Venus. La prestation de Joy est suivie de celle du groupe Juke Boxes qui est là pour présenter son nouveau et premier album « King Dying ». La grande foule n’est pas présente dans la petite salle de l’AB Club et le public est plutôt clairsemé. La belle Joy est accompagnée de sa jolie voix soul et de sa guitare acoustique. Pour la circonstance, Daniel Dzidzonu est aux percussions. Ce multi-instrumentiste togolais est trompettiste de formation et a notamment tourné déjà aux côtés d’Oghene Kologbo, légendaire guitariste de Fela Kuti. Daniel se fait ainsi remarquer aux Pays-Bas et en Italie. Avec son précédent groupe 1060, Joy a déjà participé à l’émission Taratata de Nagui.
Le premier morceau est une intro jouée à capella avec tapotements sur guitare. Joy demande au public, déjà un peu plus nombreux, de l’accompagner d’applaudissements. Elle passe ensuite à une reprise du groupe Spearhead aka Michaël Franti : « Who Is She », reggae à souhait. La voix de Joy se prête très bien à ce type de musique. Elle a une voix douce et sensuelle, teintée d’afro, un peu comme Selah Sue. Joy a commencé bien avant Selah, mais n’a pas eu le succès escompté et c’est dommage pour elle, car elle le mérite bien. Elle passe à « Sexy Food Song » et « Boyfriend ». Sa voix devient plus soul et s’adapte aux percussions de Daniel qui accompagnent avec justesse. Le public commence à arriver et la salle se remplit. On passe à « All I Wanted », c’est de toute beauté. Il faut dire que j’adore ces artistes qui sont seuls sur scène à défendre leurs chansons, seulement accompagné de leur guitare ou d’une loop machine. Ici Joy est accompagnée d’un percussionniste. « Certainties » est une belle et douce ballade que Joy interprète seule à la guitare. Daniel s’écarte près de la table de mixage. La dernière chanson arrive déjà, « Chicken Grease ». Daniel s’était assoupi, il revient aux percussions. Il s’agit d’une reprise du chanteur américain de nu soul D’Angelo, extrait de l’album « Voodoo » paru en 1990. C’est, pour moi, un moment fort de cette première partie. C’est très groove et très soul. Joy a du talent et sait judicieusement choisir ses reprises qui sont de qualité.
Juke Boxes est un duo composé de Juliette Bosse (voix, guitare et claviers) et de Kevin Mahé, un jeune, bien sympathique portant casquette, qui officie de manière très efficace à la batterie, aux machines, au synthétiseur et aux choeurs. C’est également la seconde voix du groupe. Un album est sorti en 2008 sous le nom d’Arther, avant qu’ils ne deviennent Juke Boxes. Ils sont là pour défendre leur nouvel album « King Dying ». Ils sont accompagnés pour ce soir d’un guitariste additionnel, Jeff Dhont, qui va officier également au thérémine, instrument qui me fascine, et d’un bassiste du nom du Nicolas Castiaux qui va également jouer du synthétiseur.
« Soldier » démarre par une cacophonie de bruitages divers (sons de basse, caressée par un archet de violon). La voix de Juliette arrive tout en douceur et elle s’accompagne à la guitare. Elle change d’instrument pour passer au piano et entamer « Hang out », bien accompagnée de Kevin à la batterie. Le public commence à s’animer et applaudit chaudement. La chanson « Nunca Mas » est beaucoup plus musclée que sur l’album, surtout au début où Kévin accentue le côté plus rock et plus incisif. La montée en puissance va s’affirmer avec « The Alarm » pour continuer avec « Electro » où les synthétiseurs sont omniprésents et le son est beaucoup plus électronique. Avec « Crying Game », on retourne dans les années de gloire de la musique électronique. Le public ravi semble apprécier. Pour « Wasrz », les ampoules suspendues au plafond s’allument derrière les artistes. On revient dans la douceur. « Insensible » est beaucoup plus rock, mais cerise sur le gâteau, Jeff va s’exercer au thérémine, instrument utilisé aussi par Jon Spencer. Les chansons « Unsound » et « KingDying » sont plus rock et électriques. Elles terminent très bien ce concert. Le public ravi est content et applaudi les artistes qui reviennent après une brève pause pour un rappel, « Stop The Run », qui est un pur produit électro.
J’ai assisté à une belle soirée et j’ai découvert deux groupes aux sonorités différentes. Je ne connaissais pas du tout les groupes avant et j’ai apprécié. Merci les artistes et à la prochaine.