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ALBERTA CROSS à la Rotonde: Bien plus qu’une voix…


Après avoir joué au Pukkelpop en août et sorti le mois suivant « Broken Side Of Time », un album qui a loupé d’un cheveu la tête du Dynatop3, Alberta Cross s’arrêtait pour la première fois à Bruxelles, et plus particulièrement à la Rotonde du Botanique ce jeudi 26 novembre 2009. Et comme aucune première partie n’était prévue au programme, on s’est donc directement retrouvé dans le vif du sujet lorsque les cinq natifs chevelus de Brooklyn (New York) sont montés sur scène aux alentours de 20h20. En effet, pas de round d’observation, le chanteur guitariste Petter Ericson Stakee (coiffé d’un élégant chapeau melon), le bassiste Terry Wolfers, le guitariste Sam Kearney, le batteur Austin Breede et le claviériste Alec Higgins ont directement embrayé avec la plage d’ouverture de l’album, « Song Three Blues ».


Sans artifice et privilégiant un jeu de lumière discret, ils ont ainsi installé leur univers, genre de folk blues psychédélique dont les influences se retrouvent principalement dans les 70’s, un peu comme les Kings Of Leon de la première époque auquel « Taking Control » fait irrémédiablement penser. Même si personnellement, je les compare volontiers à The Shining (un groupe qui comprenait notamment Simon Jones et Simon Tong, respectivement bassiste et claviériste de The Verve) dont l’unique album, « True Skies », est sorti en 2002.

En tout cas, ici, ce qui saute à l’oreille, c’est la voix criarde très caractéristique de Petter Ericson Stakee, un peu comme si Stevie Nicks avait fricoté avec Robert Harvey (le chanteur de The Music). Et comme il l’utilise à bon escient, cela devient un régal pour l’oreille, à défaut des yeux car à l’instar de ses compagnons de scène, on ne peut pas dire qu’il véhicule l’archétype de la rock star qui s’emballe les groupies à tour de bras… Autrement dit, voici un groupe dont l’image passe au second plan. Tout bénéfice pour la musique.

Du point de vue de la set-list, toutes les plages de « Broken Side Of Time » ont été jouées ce soir, dont un « Leave Us And Forgive Us » qui fait la part belle aux claviers, un émouvant « Ghost Of City Life » et un très psyché « The Thief & The Heartbreaker ». Ils ont également interprété des extraits d’EPs plus anciens, « Ramblin’ Home » et « Lucy Rider ». Cela dit, ce sont les trois derniers titres du set principal qui ont fait la différence et enchanteront un public assez calme jusque là.


D’abord, la plage titulaire de l’album, qui va démarrer crescendo avant d’alterner explosions sonores (soutenues par des flashes stroboscopiques) et parties plus calme. Le tout conduira à un final d’une intensité rare. Ensuite, « Rise From The Shadows », sans guitare mais avec un clavier au son d’orgue magistral, annoncé comme un morceau gospel mais qui, en y réfléchissant, sera tout aussi rock que les autres, avec peut-être même plus d’émotions. C’est avec le très prenant « ATX », un hit en puissance, guitares en avant et claviers divins que le groupe quittera la scène, en laissant le public pantois.

Ils auraient d’ailleurs peut-être mieux fait d’en rester là, car ni « Low Man » (un autre ancien morceau), ni « City Walls » n’ont réussi à atteindre les sommets d’intensité de la fin du set principal. On ne leur en tiendra toutefois par rigueur, d’autant plus que les cinq bonhommes se sont rendus très disponibles après la fin de leur set, se tenant personnellement derrière le stand de merchandising. Peut-être pas d’image, mais une proximité et un sens du contact qui font plaisir à voir. Sans oublier que ce sont de sacrés musiciens…

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Photos © 2009 Olivier Bourgi

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