DR. LIVING DEAD! – Crush The Sublime Gods
« Crush The Sublime Gods » est déjà le troisième album de ce Dr. Living Dead! dont, je n’avais pourtant jamais entendu parler. À y regarder de plus près, le groupe Thrash/Crossover suédois, formé à Stockholm en 2007, semble pourtant avoir créé un petit ‘buzz’ au sein de la génération renaissante des thrashers, moshers, slammers et autres skaters. Le look particulier des membres du gang n’est probablement pas étranger à cette adulation juvénile. Comment ne pas être intrigués (ou amusés) par ces quatre gaillards, attifés de masques de tête de mort en caoutchouc et coiffés de bandanas enfoncés à mi-yeux, dans un style qui évoque chez votre serviteur le souvenir de salles de concerts envahies par des hordes de clones semi-aveugles du suicidaire Mike Muir.
En râleur compulsif, je suis quand-même un peu septique au moment de démarrer cette chronique. Car s’il suffisait de porter un masque pour avoir du talent, les affreux Slipknot auraient écoulé des millions d’albums ! Vous sourcillez et je vous comprend. Il est vrai, après tout, que Slipknot vous a vendu des millions d’albums. Mais vous n’êtes pas raisonnables, non plus !
Vous l’avez compris, j’endosse une nouvelle fois le costume du headbanger archaïque ; celui qui n’aime pas les jeunes, qui ne jure que par les eighties et qui vitupère dès que l’on associe les affreux qualificatifs ‘Neo’, ‘Nu’, ‘Moderne’ ou ‘Contemporain’ au poétique mot ‘Métal’.
Dr. Living Dead! me pose un véritable dilemme : les aimer ou ne pas les aimer ? telle est la question ! Certes ces gars-là sont jeunes, mais avec eux le Thrash et le Crossover bastonnent comme en 87 et les termes ‘mosh’ et ‘slam’ retrouvent enfin leur sens. L’éponyme « Crush The Sublime Gods » évoque l’Anthrax d’« Among The Living », tandis que « Civilized To Death » est décliné avec un zeste de folie dévastatrice qui rappelle le meilleur de Nuclear Assault. D.R.I., S.O.D. et, surtout Suicidal Tendencies sont les autres noms qui défilent tour à tour lorsque s’enfile ces quarante-six minutes de riffs et de groove.
Tout cela aurait pu être parfait si le bon Dr. Mania (Chant) n’avait pas souffert d’un important trouble de la personnalité : une ‘Mike Muirette’ aigüe semble le pousser à s’identifier au chanteur de Suicical Tendencies. Si le bandana était un amusant symptôme, le mimétisme vocal, quant à lui, est carrément dérangeant. Sur des titres tels qu’« Another Life », « No Way Out », « TEAMxDEADx « ou « Force Fed », le clonage est si parfait que l’on n’est franchement pas loin du plagiat. Surtout qu’emportés par l’organe de leur meneur, les musiciens du groupe ne se privent pas pour emprunter quelques idées de riffs au furieux Rocky George.
Dr. Living Dead! est au Thrash/Crossover ce qu’Iznogoud est à la bande dessinée. Et si le rusé vizir imaginé par Goscinny voulait être ‘ calife à la place du calife’, notre toubib mort-vivant tient absolument à être Suicidal Tendencies à la place de Suicidal Tendencies. De là à en déduire que le déguisement ne sert qu’à cacher un petit manque de personnalité il n’y a qu’un pas. Franchissons-le ensemble ! Ou pas.
L’album (46’02) :
- Final Broadcast (1’52)
- Crush The Sublime Gods (4’41)
- TEAMxDEADx (2’44)
- Eternal Darkness Of The Fucked Up Mind (3’24)
- Buck$ (2’22)
- Civilized To Death (3’58)
- Another Life (3’03)
- Force Fed (5’29)
- Scanners (3’14)
- Salvation (3’10)
- No Way Out (2’57)
- Triggerkiller (3’03)
- Wake Up… Join The Dead! (6’05)
Le groupe :
- Dr. Toxic : Guitares, chœurs
- Dr. Rad : Basse, chœurs
- Dr. Mania : Chant
- Dr Slam : Batterie
Pays: SE
Century Media
Sortie: 2015/02/23