WATAIN – The Wild Hunt

« The Wild Hunt », le cinquième album de Watain est un phénomène ambigu, une aberration commerciale, ce que H.P. Lovecraft (NDR et accessoirement Metallica auraient appelé « The Thing That Should Not Be » : « la chose qui ne devrait pas être » ! Imaginez qu’à sa sortie, le 19 août de cette année, le nouvel opus de cette formation Black Métal luciférienne s’est hissé directement à la toute première place des charts suédois et, qu’à ce jour, (NDR chronique rédigée le 29 août) il y trône encore fièrement devant les nouveaux opus de quelques stars de la pop et du rock nordique comme, par exemple, Agnetha Fältskog (l’ex-chanteuse blonde d’ABBA). C’est un peu comme si, chez nous, Enthroned avait éjecté Christophe Maé de sa place réservée sur le parking de l’Ultratop à grand coups de pompes cloutées dans la raie du fondement.

Comment il fallait s’y attendre, bien planqués derrière les écrans qui encombrent leurs cavernes de glace, les ayatollahs de la presse underground black métal hurlent à la trahison et excommunient Watain pour son hérésie. En creusant un peu la face obscure de la toile, on peut lire quelques chroniques venimeuses pas franchement flatteuses pour l’intégrité de Watain. Déjà que le groupe avait vendu son âme en signant chez Century Media (NDR : qu’un chroniqueur de la presse extrême qualifie de ‘label connu pour sa merde grand public de mauvaise qualité’ ; ce qui n’est pas vraiment sympa pour Bork Nagar, Marduk, Necrowretch, Triptycon et les autres signatures extrêmes du label), mais en plus, voilà que E (aka Erik Danielsson) se met à chanter d’une voix fluette ! Et sur un slow en plus ! (NDR : rassurez-vous, le slow en question (« They Rode On ») est quand même plus proche des efforts mélancoliques de Tiamat que d’un ‘casse braguette’ signé Scorpions). De son côté, Watain ne se laisse pas démonter par ceux qui confondent ‘intégrité’ et ‘intégrisme’. Dans une interview, Danielsson affirme : ‘Je pisse sur les pseudo-artistes qui adaptent leur musique pour élargir leur audience. Cette chanson particulière exprime seulement notre manière d’être brutalement personnels et honnêtes envers nous-mêmes’.

Ceci étant dit, pour l’oreille velue de quelqu’un qui, comme votre serviteur, apprécie le genre sans se prétendre expert, « The Wild Hunt » n’est rien d’autre qu’un bon album de Black Métal. La plaque est assez sombre, malsaine et vociférante pour trouver sa place dans la discothèque de n’importe lequel des adorateurs du Grand Cornu ; pour autant, bien sûr, qu’il fasse preuve d’un peu de tolérance envers la production sonore de qualité, la non-linéarité des compositions, les quelques soli de guitare mélodiques et l’utilisation parcimonieuse de chant clair.

L’album (62’49) :

1. Night Vision (3’39)
2. De Profundis (4’33)
3. Black Flames March (6’21)
4. All That May Bleed (4’36)
5. The Child Must Die (6’04)
6. They Rode On (8’43)
7. Sleepless Evil (5’38)
8. The Wild Hunt (6’21)
9. Outlaw (5’07)
10. Ignem Veni Mittere (4’39)
11. Holocaust Dawn (7’07)

Le groupe :

• E : Chant
• P : Guitares
• H : Batterie
• Set : Guitares (Live)
• A : Basse (Live)

Pays: SE
Century Media
Sortie: 2013/08/19