PAUL DI’ANNO’S WARHORSE – Warhorse
Paul Di’Anno s’en est allé ce lundi 21 octobre 2024, en emportant avec lui une partie de ma jeunesse. Comme beaucoup d’entre vous, probablement, j’ai connu mes premiers émois métalliques en 1981, en découvrant l’album « Killers » d’Iron Maiden. La prestation du vocaliste y était si magistrale que beaucoup de fans de la première heure, le considèrent encore comme LE vocaliste le plus emblématique de la vierge de fer (NDR : et ce, même si le dieu vivant qui lui a succédé n’a pas cessé de faire des miracles vocaux au cours des quatre décennies qui ont suivi).
Si l’on prend en compte la longévité du groupe de Steve Harris, la carrière de Paul Di’Anno au sein d’Iron Maiden a été plutôt brève. En seulement trois années, le vocaliste su marquer les esprits en posant ses vocaux enragés sur les purs chefs d’œuvres métalliques que sont « Iron Maiden » (1980) et « Killers » (1981) et en laissant un témoignage important de son époque sur le mini LP culte « Maiden Japan » de 1981. Après avoir été relevé de ses fonctions au sein de l’entreprise Harris & Co en septembre ’81, Paul Di’Anno n’a jamais renoncé à sa passion musicale ; multipliant sans relâche les groupes et les projets. Tout d’abord avec Gogmagog (NDR : un projet de courte durée au sein duquel il partageait la scène un ex-Whitesnake (Neil Murray), un ex-Iron Maiden (Clive Burr), un futur Iron Maiden (Jannick Gers) et un ex-Def Leppard (Pete Willis) et qui n’a, malheureusement, enregistré qu’un EP 3 titres en 1985), puis avec des projets plus personnels comme Battlezone, Di’Anno et Killers, avec chacun desquels il a mis en boite plusieurs albums au cours des dernières décennies, ou encore au sein de Praying Mantis, qu’il a rejoint en compagnie d’un autre Iron Maiden (Denis Stratton) en 1990, le temps d’une tournée immortalisée sur un album live plutôt rare intitulé « Live At Last ».
Parfois nommé Paul Di’Anno’s Warhorse, Warhorse était l’ultime projet du vocaliste londonien. Ce groupe, qu’il avait créé en 2021 avec l’aide des guitaristes croates Hrvoje Madiraca et Ante Pupačić Pupi – rencontrés à Zagreb alors qu’il se remettait d’un traitement destiné à le faire sortir de la chaise roulante à laquelle il était cloué depuis sept ans – existait en parallèle avec le projet solo appelé Paul Di’Anno avec lequel, depuis la fin des années 90, il partageait ses souvenirs glorieux de la vierge de fer avec les fans du monde entier.
Après l’EP digital « Stop the War« , disponible depuis mars 2024 sur toutes les plateformes, Warhorse avait publié son premier album « Warhorse » mi-aout, via le label BraveWords Records qui, à l’époque, nous en avait fait parvenir un promo digital.
Diminué physiquement, mais pas vocalement, Paul Di’Anno y proposait dix titres d’un Heavy Metal de tradition, acéré et entrainant, flirtant parfois avec le Thrash Metal, sur lequel il semblait avoir retrouvé sa hargne d’antan. Plutôt bien produit (NDR : malgré un budget qui était sans doute loin d’atteindre le montant alloué aux réalisations discographiques actuelles de ses anciens collègues), « Warhorse » faisait la part belle aux riffs musclés et aux duels de guitare de Hrvoje Madiraca et Ante Pupačić Pupi (NDR : tous deux ex-membres du groupe Thrash Metal croate Rapid Strike) ainsi, bien sûr, qu’aux vocaux atypiques de Paul Di’Anno; mélange râpeux de rage métallique et de gouaille punk. Notons également, pour la petite histoire, que la majeure partie des lignes de basse avaient été enregistrée par la jolie Becky Baldwin qui, à l’heure actuelle, est la bassiste officielle de Mercyful Fate.
Outre les huit compositions personnelles du groupe, l’album était enrichi de deux covers surprenantes ; l’une de l’amusant classique « Tequila » du groupe The Champs, proposé, bien sûr dans une version métallique valant largement son pesant de Doritos ; l’autre, plus surprenante, du hit « Precious » de Depeche Mode, à peine plus musclée que l’originale, et sur laquelle Paul Di Anno faisait preuve d’un surprenant savoir-faire mélodique.
« Warhorse », au final, est une très bonne surprise et, avec le recul, j’ai un peu honte de ne pas m’y être intéressé deux mois plus tôt. S’il est un peu trop tard pour dire à l’artiste que nous avons apprécié sa dernière œuvre, il nous reste l’éternité pour y jeter un coup d’oreille. L’album se découvre en streaming et s’acquiert sur toutes les plateformes via ce Lien. N’hésitez pas à rendre hommage à Paul Di’Anno en (re) découvrant sa musique.
- “Warhorse” (3’51)
- “Get Get Ready” (4’30)
- “Go” (2’54)
- “Stop The War” (3’30)
- “The Doubt Within” (3’24)
- “Here Comes The Night” (3’50)
- “Tequila” (2’21)
- “Forever Bound” 4’20)
- “Precious” (4’17)
- “Going Home” (3’29)
Le groupe
Paul Di´Anno – Chant
Hrvoje Madiraca – Guitares
Ante Pupačić Pupi – Guitares
Les invités
Becky Baldwin – Basse (1, 2, 3, 4, 6, 9)
Petar Šantić – Batterie (2, 3, 4, 6, 8, 10), Bass (10)
Joe Lazarus – Batterie (1)
Andro Banovac – Choeurs (6, 7, 8, 9, 10)
Danijel Stojan– Batterie (5)
Nikolina Belan – Choeurs (9)
Pour écouter l’album en streaming ou l’acquérir :
Pays: GB/HR
BraveWords Records BWRLCD001
Sortie: 2024/08/16