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VALERIE SOLANAS, The – The return of Jesus Christ

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Revoici The Valerie Solanas, dont c’est toujours un plaisir de découvrir la musique très personnelle et magnifiquement habitée par le talent et l’inspiration de ses quatre musiciens. Nous avions déjà eu affaire à ʺAmazonsʺ en 2014 et nous avions raté ʺVoodoo glueʺ en 2016, pour des raisons incompréhensibles. Promis, je prendrai bientôt ma boussole et mon coupe-coupe et je partirai à la recherche de cet album qui manque à ma collection.

En attendant, on peut se rattraper avec cette nouvelle livraison de The Valerie Solanas, toujours géré par Michaël Brijs (chant et flute), Tom Tiest (guitare), Filip Vandebril (basse) et Diederik Van Remoortere (batterie). Les quatre Flamands ont choisi de baptiser leur nouvel album ʺThe return of Jesus Christʺ. OK, libre à eux ; s’ils pensent que le monde moderne montre suffisamment de signes permettant de conclure que le retour du Sauveur est pour très bientôt, c’est leur droit. Vu la situation mondiale actuelle, j’aurais plutôt tendance à penser que le Seigneur a encore retardé son retour. Peut-être compte-t-il revenir sur terre en prenant un train de la SNCB…

Mais quand on écoute ce nouvel album, on comprend que Jésus a déjà certainement fait son retour dans les cerveaux des musiciens de The Valerie Solanas, c’est toujours un début. Le groupe a concocté ici une série de chansons lumineuses, paradisiaques, faisant descendre du paradis les âmes des grands psychédélistes des Sixties, avec solos hendrixiens (ʺI can’t grow upʺ), élucubrations homériques à la Doors (ʺThe statuetteʺ), petits titillements soul à la Sam Cooke (ʺLonely housewivesʺ). La voix grave de Michaël Brijs enrobe des structures rythmiques soyeuses et envoûtantes sur un ʺMasqueradeʺ qui doit quelques arriérés de solde à Tom Waits ou Nick Cave. Le groupe prend le temps de développer ses parfums musicaux à l’occasion de morceaux aux durées conséquentes (souvent six ou huit minutes). Une petite odeur d’Arcade Fire flotte parfois aussi de ci de là.

The Valerie Solanas maintient ces ambiances feutrées et expressives sur le reste du disque, avec le primesautier et ondulant ʺWinter blossomʺ, le langoureux ʺWalk me throughʺ, un ʺ4th dimensionʺ qui, comme les autres chansons, développe des paroles non dépourvues d’un certain humour absurde, ou le final ʺKind to loveʺ qui met en lice un piano légèrement bluesy et rêveur, prompt à déclencher des élans d’émotions. Cette fin très dans l’ambiance d’un bar jazz enfumé, avec le chant légèrement désespéré en avant-poste, est une conclusion très touchante pour cet album habité, sensuel et amusant. The Valerie Solanas chatouillent ici une grâce touchante.

Pays: BE
Green l.f.ant Records
Sortie: 2019/02/09

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