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UNVERKALT – L’origine du monde

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Un groupe grec qui prend un nom allemand et qui donne à son premier album un titre français, voilà ce qui s’appelle du cosmopolitisme. Pourtant, les gens d’Unverkalt sont des Grecs pur jus, avec à bord Demetria Kv (chant), Jon Toussas (basse), George Stamkos (guitare), Themis Fad Ioannou (guitare), Yannis Dimitriou (batterie). Ces musiciens se sont associés à partir d’autres formations où ils évoluaient chacun de leur côté et c’est ainsi qu’en novembre 2019, Unverkalt voit le jour.

Cette naissance tombe à point juste à la veille de la grande épidémie qui a renvoyé tous les secteurs de l’activité humaine, surtout la musique, entre les quatre murs de foyers confinés. Que faire, quand on ne peut pas travailler normalement en studio pour élaborer un disque ? On le fait tout simplement chez soi, grâce aux possibilités de la technique qui, fort heureusement, était au point pour ce genre d’exercice. Ainsi, Unverkalt a pu sortir son premier album sur les plateformes d’écoute du Net et nous pouvons ainsi en faire un peu de publicité sur notre webzine, dans la dématérialisation la plus totale.

Car cela vaut la peine de prêter une oreille à ce premier album, qui cultive un post-rock et un métal expérimental qui emprunte à la fois au gothique et au doom metal. Unverkalt nous invite à traverser un univers sonore qui lui est personnel, caractérisé par le chant haut perché de la vocaliste Demetria Kv. Celle-ci possède une voix pointue mais qui n’irrite pas, sans doute parce qu’elle est soigneusement insérée dans le mixage qui donne également un large espace aux guitare et à la rythmique. Le groupe développe ainsi de longues plages en mid-tempo, où le format des six minutes semble être la règle. Il y a donc de quoi étendre des compositions mélancoliques et fortes qui touchent directement l’âme par le truchement du chant plaintif et gracieusement désespéré.

Les compositions complexes et versatiles s’avèrent rapidement immersives, Unverkalt émettant une force certaine tout en économisant son énergie. C’est la lenteur qui profite de la puissance des instruments pour créer un effet profond, tout en gravité et en tristesse majestueuse. On est ainsi happé par de belles structures comme ʺLes fleurs de la vanitéʺ, ʺRemnants of the worldʺ, ʺSolitude IIʺ ou ʺWretched manʺ, sans doute le morceau les plus poignant de cette sélection.

Sombre et chagrin, très cohérent dans son style, cet album peut être comparé à un croisement entre Paradise Lost et Lacuna Coil. C’est du beau boulot de la part d’un groupe venant d’un pays qui n’a pas toujours l’exposition qu’il mérite en matière de métal. À découvrir, en espérant que ce premier album d’Unverkalt engendrera une petite dynastie à l’avenir.

Le groupe :

Demetria Kv (chant)
Jon Toussas (basse)
George Stamkos (guitare)
Themis Fad Ioannou (guitare)
Yannis Dimitriou (batterie)

L’album :

ʺThe Proemʺ (3:43)
ʺThe Boundaryʺ (6:09)
ʺLes fleurs de la vanitéʺ (6:33)
ʺRemnants of the Worldʺ (6:13)
ʺSolitude IIʺ (6:30)
ʺWretched Manʺ (6:57)
ʺBelow the Surfaceʺ (6:35)
ʺPlague of Corruptionʺ (5:18)
ʺJuvenileʺ (6:21) (titre bonus)

https://unverkalt.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/Unverkalt/

Pays: GR
Autoproduction
Sortie: 2020/11/20

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