SVNTAX ERROR – Message

Nous retrouvons ici le label australien Bird’s Robe, qui est en pleine fièvre de la célébration de son dixième anniversaire. À cette occasion, le label réédite plusieurs de ses premiers disques, comme The Nerve ou Super Florence Jam, qui nous ont déjà occupés dans ces pages. Mais ici, ce n’est pas un groupe ancien dont il va s’agir, mais du premier album d’un groupe appelé Svntax Error. Il n’est pas le seul à s’appeler comme ça, on trouve des Syntax Error un peu partout dans le monde, en France, en Allemagne, aux États-Unis, en Pologne et même en Turquie avec un groupe de hardcore. Ce nom est sans doute populaire à cause de son apparition récurrente sur nos écrans d’ordinateur, la science informatique étant encore loin d’être parfaitement au point. Mais attention, le groupe dont on va parler ici se dote d’une petite distinction puisqu’il se fait appeler Svntax Error (avec un v) et non Syntax Error.

Svntax Error est australien et s’est formé à Sydney en 2016. Ben Aylward (guitare et chant), Ben Eadie (batterie), Matthew Syres (guitare et thérémine) et Peter Yates (basse) sont à l’origine de ce quatuor qui se consacre à du rock expérimental, à la croisée des chemins entre Mogwai, The Cure, Nick Cave et The Dirty Three. Après cinq années passées à arpenter les planches des clubs de sa région et à hypnotiser son public avec force pédales d’effets, explorations sonores et hululements de thérémine (cette fameuse machine à ondes qui émet des sons de plus en plus aigus à mesure que l’on s’approche d’elle), Svntax Error se présente au monde avec son premier album ʺMessageʺ.

On est rapidement placé en apesanteur dès le début des sept titres qui composent cet album, un instrumental de près de huit minutes qui donne le diapason de l’ensemble. Svntax Error parsème son disque de moments flottants et tendus, où la guitare et la thérémine agissent en binôme. On sent en effet les longs effilochages de guitare qui font penser à Cure, mais aussi à Pink Floyd pour son petit côté progressif. Les années 1990 ne sont pas non plus absentes avec ces fragrances shoegaze qui peuvent aussi faire penser à My Bloody Valentine. On parlait des Cure (ʺDepth chargedʺ) mais l’autre grosse influence Eighties semble provenir des Young Marble Giants (ʺThe unknownʺ et son rythme pressant).

Ce sont les longs morceaux de huit à neuf minutes qui permettent le mieux au groupe de déployer ses ailes cristallines et de venir frôler doucement nos tympans, avec ces vols spatiaux et tranquilles que sont ʺFrom sea to skyʺ ou ʺUnder the iceʺ. Une fois tout là-haut, entre le ciel et la glace, il ne nous reste plus qu’à nous laisser engourdir par les dernières caresses morphiques des guitares, qui posent sur nos yeux le grand voile du sommeil au cours d’un hallucinant final tout en rêverie tourmentée (ʺThe four distressed waves of sleepʺ).

Les choses se terminent finalement assez abruptement car on se sentait bien tout en haut de la stratosphère, en train de rêvasser. Il va falloir redescendre dans les réalités de ce dur monde avec une échelle de corde car les gens de Svntax Error ont si bien fait monter leur album dans les hauteurs qu’ils n’ont pas prévu de chemin pour revenir sur terre. C’est ballot mais ça montre bien le génie de ces garçons qui préfèrent tout sacrifier au tutoiement des anges.

Le groupe :

Ben Aylward (guitare et chant)
Ben Eadie (batterie)
Matthew Syres (guitare et thérémine)
Peter Yates (basse)

L’album :

ʺEsoteric Transmissionsʺ (07:44)
ʺTime in Reverseʺ (09:12)
ʺThe Unknownʺ (03:42)
ʺFrom Sea to Skyʺ (08:38)
ʺDepth Chargedʺ (03:31)
ʺUnder The Iceʺ (09:50)
ʺThe Four Distressed Waves of Sleepʺ (08:02)

https://svntaxerror.bandcamp.com/album/message
https://www.facebook.com/svntaxerror/

Pays: AU
Bird’s Robe Records
Sortie : 2021/08/13