STRYPER – Even the devil believes
Toujours protégé par les grâces de la Vierge Marie, des anges et tous les saints, le groupe heavy metal chrétien Stryper continue de défendre les vertus de l’Evangile à coups de riffs et à se poser en pionnier du genre dans l’histoire du heavy metal. Quand ses collègues métalleux chantent le diable et l’enfer à tous les coins de refrains, le groupe californien monté par les frères Sweet en 1983 se cache derrière l’archange Saint-Michel pour pourfendre le démon et pousser les amateurs de heavy metal aux vertus théologales plutôt qu’aux sept péchés capitaux. Le cas de Stryper n’est pas unique dans le heavy metal mais c’est bien ce groupe qui a été un des premiers à populariser cette approche dissonante dans ce genre habituellement sulfureux. De nos jours, Stryper a semé bien des graines puisque le christianisme est défendu dans à peu près tous les sous-genres du métal : du thrash metal au metalcore en passant même par le death et le black metal, qui s’appelle unblack metal pour les groupes chrétiens qui ont le toupet d’évoluer dans ce genre habituellement le plus antichrétien de tous.
Mais Stryper reste le pape du métal chrétien depuis près de quarante ans et son bilan est impressionnant avec treize albums, dont les plus récents (depuis la reformation en 2005 après un break commencé en 1992) sortent à la cadence d’environ un tous les deux ans. Michael Sweet (chant et guitare), son frère Robert Sweet (batterie), Oz Foxx (guitare) sont dans le coup depuis les débuts, le bassiste Tim Gaines ayant finalement cédé sa place à Perry Richardson en 2016, après des allers et retours dans Stryper.
Et ces garçons sont toujours habités par la foi, non seulement celle pour Notre-Seigneur Jésus-Christ mais aussi cette du heavy metal, avec ce dernier opus ʺEven the devil believesʺ qui regorge d’énergie à revendre. Le titre de l’album est fort judicieux. Oui, le diable croit en Dieu, sinon il ne passerait pas son temps à lutter contre lui. Mais si le diable croit en Dieu, Stryper croit au métal efficace. Les bigots en cuir ont particulièrement bossé dur pour cette nouvelle livraison musicale, enfilant les chapelets pour obtenir les grâces de Saint Eloi, le patron des forgerons, entre autres. Et le miracle se produit avec ce ʺEven the devil believesʺ qui semble avoir guéri les membres paralytiques des vénérables Stryper. Les doigts retrouvent leur agilité sur les guitares, les muscles se bandent à nouveau pour frapper les peaux de batterie et les cordes vocales de Michael Sweet semblent avoir ressuscité.
Stryper se retrouve ainsi comme Samson détruisant les temples impies, avec une force de frappe retrouvée et des idées nettoyées à sec, faisant à nouveau résonner les trompettes de Jéricho sur les superbes ʺBlood from aboveʺ, ʺMake love great againʺ ou le nerveux ʺLet Him inʺ, traversant la Mer Rouge au galop sur le musclé ʺDo unto othersʺ et le martial ʺEven the devil believesʺ, transformant l’eau en whisky sur les solides ʺHow to flyʺ et ʺDividerʺ ou faisant venir à lui les petits enfants sur la ballade ʺThis I prayʺ.
Tous les agnostiques ou ceux que ça fatigue de réciter le Credo de Nicée en latin pourront donc trouver une façon récréative de louer le Seigneur en écoutant à nouveau les patrons du métal chrétien qui reviennent ici comme le Messie. Mais attention : pas de headbanging avant la prière du soir.
Le groupe :
Michael Sweet (chant et guitare rythmique)
Robert Sweet (batterie et percussions)
Oz Fox (guitare et chant)
Perry Richardson (basse et chant)
L’album :
ʺBlood From Aboveʺ
ʺMake Love Great Againʺ
ʺLet Him Inʺ
ʺDo Unto Othersʺ
ʺEven The Devil Believesʺ
ʺHow To Flyʺ
ʺDividerʺ
ʺThis I Prayʺ
ʺInvitation Onlyʺ
ʺFor God & Rock ‘N’ Rollʺ
ʺMiddle Finger Messiahʺ
https://www.facebook.com/Stryper/
Pays: US
Frontiers Music
Sortie: 2020/09/04