SILVERSTAGE – Heart n’ balls
Avec un peu de retard nous arrive de Paris cette petite galette réalisée par un jeune groupe cultivant un amour immodéré pour la New Wave of British Heavy Metal des années 1979-80. Et tout cela est joué avec un telle sincérité et un amour véritable pour cette époque lointaine que nous ne pouvons nous empêcher de relayer ce premier album de Silverstage pour en faire une publicité qui, on espère, saura séduire les amateurs de heavy metal canal historique, celui qui n’était ni death, ni black, ni doom, ni speed et autres sous-chapelles compliquées.
Composé de Marianne G. Wolf (chant), Jayd The Bear (guitare et chœurs), Jeff Monaco (basse et chœurs) et Lilian Perrin (batterie), Silverstage ne va pas s’intéresser au métal des gens de son âge mais repartir vers le passé afin d’apporter sa petite brique au vieil édifice du heavy metal des années 80, celui des premiers albums de Saxon, des premiers Iron Maiden, de Tygers Of Pan Tang, Praying Mantis, Girlschool, Persian Risk, Diamond Head, Rock Goddess ou Heavy Pettin’. Et comme ces fiers soldats du riff sont français, on évoquera aussi avec nostalgie leurs compatriotes de Satan Jokers, Blasphème, Attentat Rock, Sortilège, ADX ou Vulcain qui excitèrent les tympans et secouèrent les murs des chambres de toute une génération d’adolescents boutonneux qui sont de nos jours de fringants quinquagénaires.
https://www.youtube.com/watch?v=ssDMS1y7StI
Alors, pourquoi des gens qui n’étaient pas nés en 1980, ou alors tout mômes, se replongent dans cette musique qui pourrait passer pour surannée, voire ringarde, aux oreilles de leurs contemporains imbibés de metalcore? On ne va pas gaspiller notre temps à chercher une réponse sociologique à ce phénomène et on va prendre les choses comme elles sont : c’est parfait que les nouvelles générations se penchent sur ce qui a contribué à forger le métal d’aujourd’hui et qu’elles redécouvrent les vieux maîtres sans qui rien ne serait possible à l’heure actuelle.
Nous passerons donc sur l’aspect un peu simpliste et rustique de ce premier album pour y découvrir au contraire une sincérité et un enthousiasme qui manquent à notre époque sophistiquée. Même la pochette de l’album respecte la laideur réglementaire des disques de métal du début des Eighties. Les gens de Silverstage ne se cassent pas la tête à faire dans du néo-metal progressif ou de l’anti-doom metal funéraire brutal et technique. Ils foncent bille en tête dans les mélodies simples, les riffs de base et les refrains mémorisables à l’instant pour nous envoyer un heavy metal qui, chant féminin oblige, rappellera furieusement Girlschool, Rock Goddess ou Shakin’ Street, ces groupes entièrement ou partiellement féminins qui révélaient que les filles en avaient aussi dans le pantalon et qu’elles savaient montrer les dents.
Avec son heavy metal direct et sans fioritures, Silverstage nous renvoie à l’époque cruciale où cette musique se construisait à grande vitesse et où toutes les audaces étaient permises. Après, les ramifications successives du genre et les comiques permanentés du hair metal viendraient placer le heavy metal dans des tiroirs bien propres mais Silverstage nous rappelle ce court moment de quelques années, 1979-1982, où tout s’est mis à bouillonner. Et rien que pour cela, ces braves archéologues du heavy metal s’en retrouvent immédiatement sympathiques.
Le groupe :
Marianne G. Wolf (chant)
Jayd The Bear (guitare et chant)
Jeff Monaco (basse et chant)
Lilian Perrin (batterie)
L’album :
ʺAll I needʺ (04:20)
ʺWant you deadʺ (05:52)
ʺRiseʺ (05:50)
ʺCome backʺ (03:56)
ʺFor the lightʺ (05:28)
ʺCan’t live withoutʺ (04:13)
ʺIf your love is painʺ (06:17)
ʺSilverstageʺ (02:04)
ʺBack from Caliʺ (03:36)
https://silverstage.bandcamp.com/album/heart-n-balls-4
https://www.facebook.com/Silverstage7/
Pays: FR
M & O Music
Sortie: 2020/01/24