SEIMS – 3 + 3.1
Pour les forts en maths, 3 + 3.1 = 6.1. Mais pour ceux qui sont forts en math rock, ʺ3 + 3.1ʺ est le nouvel album de Seims, ou plutôt une agglomération de ses deux derniers EPs ʺ3ʺ (2017) et ʺ3.1ʺ (2019). Mais comme ce groupe est australien et donc pas forcément connu sous nos latitudes, quelques présentations s’imposent.
Seims est le fruit de l’imagination de Simeon Bartholomew, qui gère cette formation depuis une dizaine d’années dans la région de Sydney. Ce groupe polymorphe peut aussi bien se résumer à quatre personnes en général (Simeon Bartholomew, basse et synthétiseurs ; Chris Allison, batterie ; Paul Meo, trompette et synthétiseurs et Sorcha Albuquerque, guitare) mais aussi au line-up de concert ou Sorcha Albuquerque laisse sa place à Sam Scheumack (guitare) et Kat Hunter (synthétiseurs et violon), sans parler d’effectifs beaucoup plus pléthoriques lors des enregistrements en studio (voir la composition du groupe en bas de page). Mais à la base, le grand patron, le penseur officiel du régime, c’est Simeon Bartholomew.
Comme nous le disions au début, ʺ3 + 3.1ʺ est la résultante des deux derniers EP de Seims, eux-mêmes successeurs des albums ʺSeimsʺ (2012) et ʺIIʺ (2015). Ces deux derniers EPs explorent le thème des couleurs, chaque titre portant un nom rappelant la palette des couleurs primaires. Il y a ʺCyanʺ, ʺMagentaʺ, ʺYellowʺ, ʺImperfect blackʺ, ʺAbsolute blackʺ, ʺTransluscenceʺ (plutôt gris) et ʺClarityʺ (carrément blanc). Oui, ce sont les couleurs des cartouches d’imprimante et on les retrouve illustrées sur la pochette.
Mais ʺ3 + 3.1ʺ n’a rien à voir avec un album à colorier, c’est un bel exemple de math rock (ou de rock progressif vraiment ultra balèze, si vous préférez) qui va déployer de longs morceaux presque tous instrumentaux, où la dynamique explosive spectaculaire (ʺCyanʺ, ʺMagentaʺ) va ensuite évoluer vers des atmosphères plus contrastées mais toujours fascinantes, que l’on peut résumer sur le titre ʺTranslucenceʺ. Accès de furie hyper technique, phases plus recueillies et planantes, on a dans ce disque d’excellents exemples de math rock, où on sent planer l’ombre de groupes comme Mars Volta, At The Drive-in, et si on veut pousser encore plus loin la doxa math-rock, Battles, The Physics House Band, 65daysofstatic, Adebisi Shank, Alarmist, et Three Trapped Tigers. L’album, qui avait démarré en apothéose avec ʺCyanʺ, se termine de la même façon avec ʺClarityʺ, au terme d’un voyage fabuleux où, des tympans à l’inconscient reptilien, de nombreuses fonctions corporelles et mentales ont été sollicitées.
Je ne suis pas loin de penser qu’en matière de math rock, Seims pourrait bien être le mètre-étalon, la référence suprême. A découvrir et surtout à suivre.
Le groupe :
Simeon Bartholomew – basses, guitars, synthés, piano, chant, programmation
Chris Allison – batterie et chant
Natalya Bing – violon
Darius Kaperonis – violon (morceaux 1 + 4)
Monique Mezzatesta – violon (morceaux 5 + 7)
Tim Mahony – violoncelle (morceaux 1 + 2 + 3 + 4)
Peter Hollo – violoncelle (morceaux 5 + 6 + 7)
Paul Meo – trompette (morceau 1)
Paul Murchison – trompette et trombone (morceaux 1 + 5 + 6 + 7)
Jochen Gutsch – trompette (morceaux 5 + 6 + 7)
Sam Sheumack – guitare modulée (morceaux 1 + 3)
Simon « Thanks » Dawes – guitare synthé (morceau 1)
Sorcha Albuquerque – guitare (morceau 7)
Louise Nutting – chant (morceau 4)
Chris Kearnes – chant (morceau 3)
L’album :
ʺCyanʺ (08:56)
ʺMagentaʺ (06:08)
ʺYellowʺ (12:24)
ʺImperfect Blackʺ (03:51)
ʺAbsolute Blackʺ (05:46)
ʺTranslucenceʺ (05:17)
ʺClarityʺ (03:55)
https://store.seims.net/album/3-31
https://www.facebook.com/seimsmusic/
Pays: AU
Bird’s Robe Records
Sortie: 2020/04/03