SECRET SPHERE – Lifeblood
C’est un événement qui se produit ici dans la vie de Secret Sphere, combo power metal mélodique italien qui poursuit tranquillement mais sûrement sa carrière entamée en 1997 : le retour du chanteur original Roberto Messina, après neuf ans d’absence. Il faut croire que le contrat signé en 2016 avec Frontiers Music et ayant déjà engendré l’album ʺThe nature of timeʺ en 2017 a rassuré considérablement le chanteur au point qu’il efface de sa mémoire les divergences musicales qui avaient entraîné son départ du groupe et revienne dans le giron de ses camarades Aldo Lonobile (guitare) et Andrea Buratto (basse), les membres fondateurs.
Il faut admettre que Roberto Messina passait pour indéboulonnable, avec les nombreux albums enregistrés par Secret Sphere qu’il avait survolés de sa voix altière : ʺMistress of the shadow lightʺ (1999), ʺA time nevercomeʺ (2001), ʺScent of human desireʺ (2003), ʺHeart & angerʺ (2005), ʺSweet blood theoryʺ (2008) et ʺArchetypeʺ (2010). En 2012, c’était Michele Luppi qui avait repris le micro sur ʺPortrait of a dying heartʺ, puis ʺThe nature of timeʺ. Mais quand le roi revient revendiquer son royaume, le remplaçant n’a plus qu’à disparaître et ce retour de Roberto Messina revient donner du baume au cœur de ses anciens compagnons. Pourtant, le précédent album avec Michele Luppi était loin d’être décevant mais quand le passé ressurgit, l’envie de retrouver la fougue d’autrefois est plus forte que tout.
Et le jeu a été bien calculé puisque les Italiens signent ici un neuvième album riche en énergie, en compositions épiques et fières, travaillées en profondeur par des guitares puissantes et volontaires et enlevées par la voix princière de Roberto Messina. Ça démarre comme une pub pour produits du terroir avec l’instrumental gréco-romain ʺShaping realityʺ, prélude à une succession de coups fumants, comme ʺLifebloodʺ, ʺThe end of an egoʺ ou les fantastiques ʺAgainst all the oddsʺ ou ʺThank youʺ. Les chœurs sont impériaux, les arrangements babyloniens et le plaisir de jouer dégouline de partout. Le rythme reste haletant d’un bout à l’autre du disque et on peut encore citer les athlétiques ʺThe violent onesʺ ou ʺSolitary fightʺ pour compléter le tableau d’un album tout en muscles. Comme les gens de Secret Sphere commencent néanmoins à attraper de l’âge, ils terminent leur disque avec deux ballades qui permettent de souffler un peu et de se remettre les cervicales en place après une bonne séance de gymnastique.
En bref, vous prenez deux bonnes doses de Sonata Arctica, une dose de vieux Helloween mûri en fût, vous ajoutez une dizaine de pilules de Viagra et vous obtenez un mélange détonnant qui donne envie de sauter partout et de mouliner les bras dans des exercices d’air guitar qui renouvèleront l’air de la maison plus sûrement qu’un ventilateur géant.
Le groupe :
Roberto Messina (chant)
Aldo Lonobile (guitare)
Andrea Buratto (basse)
Gabriele Ciaccia (claviers)
Marco Lazzarini (batterie)
L’album :
ʺShaping Realityʺ
ʺLifebloodʺ
ʺThe End Of An Egoʺ
ʺLife Survivorsʺ
ʺAliveʺ
ʺAgainst All The Oddsʺ
ʺThank Youʺ
ʺThe Violent Onesʺ
ʺSolitary Fightʺ
ʺSkywardsʺ
ʺThe Lie We Loveʺ
https://www.facebook.com/secretsphere
Pays: IT
Frontiers Music
Sortie: 2021/03/12