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RUSSELL (Jack)’S GREAT WHITE – Great Zeppelin II – A tribute to Led Zeppelin

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Décidément, la mode des albums de reprises bat son plein en ce moment. Deep Purple vient de sortir son ʺTurning to crimeʺ, reprenant divers groupes et artistes, Enuff Z’Nuff a réalisé un album entièrement dédié à des morceaux des Beatles et voici le Great White de Jack Russell qui se fend d’un disque de reprises de Led Zeppelin, exercice périlleux par excellence. En effet, quand on s’attaque au groupe qui eut dans les années 70 le meilleur guitariste, le meilleur batteur, le meilleur chanteur et le meilleur bassiste de l’époque (et peut-être encore jusqu’à aujourd’hui), on a intérêt à avoir un équipage capable de relever le défi.

Mais d’abord, pourquoi parlé-je du Great White de Jack Russell et non pas de Great White tout court ? Simplement parce que Great White, groupe hard FM américain qui fit les beaux jours des années 80, est entré un jour dans la catégorie des groupes divisés entre deux leaders à la suite de disputes juridiques (comme Wishbone Ash, par exemple). Le genre de groupes dont l’histoire est à peu près aussi compliquée que le système fédéral belge. Pour résumer, il y eut un jour un groupe Great White, prospère de 1984 jusqu’au début des années 2000, où les membres principaux étaient unis. Puis le chanteur Jack Russell obtint en 2002 l’autorisation par le groupe Great White de monter un projet parallèle appelé Jack Russell’s Great White. Le plus drôle, c’est que Jack Russell est retourné ensuite dans le Great White officiel et qu’il y est resté jusqu’en 2012. Mais en 2010, il tombe malade et est hospitalisé pour plusieurs mois. Le groupe lui trouve un successeur, Terry Ilous, qui va chercher à s’installer définitivement, tout en contestant à Russell le droit d’utiliser le nom de Great White pour son projet parallèle. Suite à un procès, Jack Russell obtient néanmoins l’autorisation de reprendre à son profit le nom de Great White, parallèlement au premier Great White. Vous suivez toujours ? Là-dessus on rajoute un peu de clarté dans la confusion ou un peu de confusion dans la clarté en précisant que certains musiciens du Great White historique sont aussi allés jouer chez le Great White de Jack Russell, comme le guitariste Mark Kendall (retourné depuis dans Great White) ou le bassiste Tony Montana (démissionnaire du premier Great White en 1992 et réfugié chez Jack Russell en 2013).

On se retrouve donc avec deux Great White, et celui de Jack Russell a commencé sa discographie assez tardivement, avec un premier album ʺHe saw it comin’ʺ en 2017, suivi de l’assez pauvre ʺOnce bitten acoustic bytesʺ en 2020. Pour continuer dans la facilité, Jack Russell s’est dit que ce serait bien de profiter de la pandémie confinatrice mondiale pour se faire un petit album de reprises de Led Zeppelin, comme ça, en père peinard. Sauf que cette idée avait déjà été trouvée par le premier Great White, au cours d’un live de 1998 (ʺGreat Zeppelin : A tribute to Led Zeppelinʺ), où c’était d’ailleurs Jack Russell qui officiait comme chanteur.

Donc, cette idée de reprendre du Led Zeppelin reste quand même un peu celle de Jack Russell, sans tentative de pomper encore une fois les idées des autres. Il faut aussi éviter les doublons avec le premier album de reprises en choisissant de nouveaux titres du Zep n’ayant pas encore été joués par Great White. Facile, dans la mesure où le premier album de reprises allait chercher des morceaux pas toujours en vue, comme ʺIn the Lightʺ, ʺLiving Loving Maid (She’s Just a Woman)ʺ, ʺTangerineʺ, ʺGoing to Californiaʺ, ʺD’Yer Makerʺ, ʺAll My Loveʺ, ʺWhen the Levee Breaksʺ ou ʺThe Roverʺ. Seuls ʺImmigrant songʺ et ʺStairway to heavenʺ représentaient les incontournables du groupe de Page et Plant.

Sur cette nouvelle édition, on va donc taper dans le reste de la discographie zeppelinienne, et par conséquent ramasser quelques titres plus importants qui n’étaient pas dans le ʺGreat Zeppelin 1ʺ. Jack Russell a sélectionné des classiques du ʺLed Zeppelin Iʺ (ʺGood times, bad timesʺ, ʺCommunication breakdownʺ), ʺLed Zeppelin IIʺ (ʺWhole lotta loveʺ, “Moby Dickʺ, ʺHeartbreakerʺ et ʺLivin’ lovin’ maidʺ, qui fait son retour), “Led Zeppelin IV (avec évidemment ʺStairway to heavenʺ, qui revient aussi pour cause d’inévitabilité, plus ʺMisty mountain hopʺ, moins connu), ʺHouses of the holyʺ (ʺDancing daysʺ, ʺNo quarterʺ) et ʺPhysical graffitiʺ (ʺKashmirʺ, ʺHouses of the holyʺ, ʺTrampled underfootʺ et ʺThe roverʺ, qui revient aussi en deuxième semaine). Allez, encore un troisième volet de ce genre et Jack Russell aura couvert quasiment la totalité des morceaux de Led Zeppelin, à moins qu’il ne soit obligé de mettre de côté les chansons volées par le Zep lui-même à Willie Dixon ou Jake Holmes.

On se retrouve ainsi avec un florilège de très bonne facture, au son impeccablement produit et à l’esprit original respecté de près, avec un Jack Russell très en voix. Dans cet aspect, l’album de reprises de Jack Russell et de son Great White ne fait pas forcément preuve d’une grande originalité, ses reprises restant gentiment dans l’ombre de leurs modèles. Mais néanmoins, il n’y a pas non plus de trahison et la vigueur du Zeppelin demeure intacte au travers de ces reprises, ce qui constituera un bon moment de plaisir facile mais sincère et frais. Si on veut s’éloigner un moment des versions originales écoutées des milliers de fois, cet album constituera une alternative sympathique. Mais il ne sera pas question, bien évidemment, qu’il surpasse les albums originaux de Led Zeppelin. Imagine-t-on un peintre qui repeindrait la Joconde et qui ferait mieux ?

Le groupe :

Jack Russell (chant)
Tony Montana (guitare rythmique, claviers et chœurs)
Robby Lochner (guitare et chœurs)
Dicki Fliszar (batterie et chœurs)
Dan McNay (basse et chœurs)

L’album :

ʺWhole Lotta Loveʺ (05:32)
ʺGood Times, Bad Timesʺ (03:10)
ʺMisty Mountain Hopʺ (05:00)
ʺDancin’ Daysʺ (03:49)
ʺNo Quarterʺ (10:10)
ʺKashmirʺ (09:04)
ʺHouses of the Holyʺ (04:15)
ʺTrampled Underfootʺ (05:26)
ʺMoby Dickʺ (06:05)
ʺThe Roverʺ (05:59)
ʺStairway to Heavenʺ (08:32)
ʺHeartbreakerʺ (04:31)
ʺLivin’ Lovin’ Maidʺ (02:44)
ʺCommunication Breakdownʺ (02:53)

https://greatwhiteband.bandcamp.com/album/great-zeppelin-ii-a-tribute-to-led-zeppelin
https://www.facebook.com/JackRussellsGreatWhite

Pays: US
Deadline Records
Sortie: 2021/08/13

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