ROPES OF NIGHT – Impossible space
Ropes Of Night est un nouveau groupe qui publie son premier album cette année mais quand on analyse le parcours des musiciens qui le composent, on voit qu’on a affaire à quelques vieux briscards de la scène rock underground allemande.
Ce groupe est formé en 2019 à Cologne autour de Tatjana Jansen (chant, claviers, synthés), Martin Stenger (guitare), Thomas « Tom » Schindler (basse), Manuel « Manu » Schaub (batterie) et Ralph Schmidt (guitare, claviers, synthés, chœurs). Ce sont ces deux derniers musiciens qui affichent le plus gros CV antérieur à Ropes Of Night. Ralph Schmidt a aussi été vu chez des groupes beaucoup plus radicaux et méchants que le post punk / new wave de Ropes Of Night : Curbeaters (sludge), Hellström (hardcore), Planks (sludge metal, actif de 2007 à 2014) ou Ultha (black metal), groupes officiant tous dans les Länder de Westphalie ou du Bade-Wurtemberg. Manuel Schaub est aussi actif depuis un certain temps puisqu’on le repère d’abord dans End Of Silence, un groupe monté en 1990. Il cogne aussi les tambours chez Atka (du grindcore/mathcore), Devil Ate My Son, Katutura, S&M et aussi Ultha, sans oublier le curieux duo XqM, qui édite des albums sous forme de sessions d’improvisation sur sa page Bandcamp et qui en est déjà à près de 80 albums de fusion électro/drone/ambient en six ans d’activité. N’oublions pas le guitariste Martin Stenger qui se laisse aller à de coupables instincts blues et sludge dans Black Wanda et on constate qu’après le départ de Tatjana Jansen en 2020, ce groupe est livré à de solides praticiens exercés à toutes sortes de genres.
C’est le bassiste Thomas Schindler qui reprend le chant auparavant tenu par Tatjana Jansen sur le premier album de Ropes Of Night. Malgré leurs fonds de commerce divers, les membres de ce groupe convergent vers un style qui leur avait échappé jusqu’à présent : le post-punk ou, comme on l’appelait à l’époque, la new wave. Je préfère largement le terme de post punk car, ayant vécu en son temps les affres de la new wave alors que j’étais un adolescent boutonneux fan de hard rock, ce terme éveille en moi des souvenirs pénibles. Et quand on remplace les termes ʺnew waveʺ par ceux de ʺpost-punkʺ, les choses deviennent soudain plus intelligibles et les Simple Minds ou Spandau Ballet s’effacent naturellement devant le génie de Joy Division ou de Siouxie & The Banshees.
Ici, on ne va pas crier au génie mais on sera quand même content d’écouter des mélodies bien construites et entraînantes, dotées d’une belle dose d’émotion et de maitrise instrumentale. Ropes Of Night capte immédiatement l’attention de l’auditeur avec un solide ʺAnother closing doorʺ en guise d’introduction. Basse tendue, chant grave et nappes de synthétiseurs constituent le menu courant de cet album qui continue de convaincre avec ʺThe whispersʺ, la tendresse nerveuse de ʺVanishingʺ, le slow cérémonieux de ʺThe drowning lessonʺ, les poussées rythmiques sur ʺLunacy by which we kneelʺ, la froide distance du chant posée dans ʺStrange moonsʺ ou le distingué final ʺIf death was a colourʺ.
Les fans de Depeche Mode et de The Cure auront ici de quoi se délecter les tympans en imaginant sans effort que cet album aurait pu sortir en 1984 sans que ça ne dérange personne.
Le groupe :
Ralph Schmidt (guitare, claviers, synthés, chœurs)
Manuel « Manu » Schaub (batterie)
Thomas « Tom » Schindler (basse, chant)
Martin Stenger (guitare)
L’album :
ʺAnother Closing Doorʺ (5:31)
ʺThe Whispersʺ (4:22)
ʺPerfect Prisonʺ (3:11)
ʺVanishingʺ (4:57)
ʺThe Drowning Lessonʺ (5:06)
ʺWhat’s Done Is Doneʺ (5:27)
ʺLunacy by Which We Kneelʺ (3:20)
ʺStrange Moonsʺ (4:40)
ʺIf Death Was a Colourʺ (6:23)
https://ropesofnight.bandcamp.com/album/impossible-space
https://www.facebook.com/ropesofnightband/
Pays: DE
Golden Antenna Records
Sortie: 2021/09/03