CD/DVDChroniques

SOMBRE REPTILE – Le Repli des Ombres

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Originaire de la région de Bordeaux, Sombre Reptile existe depuis 1977 et fut fondé par les frères Jean-Paul et Michel Dedieu. Leur frère Jacques les accompagnera au saxophone de 1981 à 1987. Ils utiliseront différents batteurs. A travers le temps, ils reconnaissent l’influence de Brian Eno, Robert Fripp, King Crimson et même Weather Report. A l’écoute de ce nouvel album, d’autres peuvent y être clairement ajoutées.

Bizarrement, « Le Repli des Ombres » n’est que leur deuxième album, après « In Strum Mental », paru en 2002. Ils apparaissent également sur la compilation « Enchantement » publiée par Musea.

Voici les titres de cet album totalement instrumental, tous composés par les frères Dedieu (53’47) :

  1. « Autres Jungles » (11’27)
  2. « Escales » (4’37)
  3. « Quartiers Perdus » (8’25)
  4. « Exorex (Extrême Orient Express) » (4’39)
  5. « Le Rêve d’Omer Spliter » (12’23)
  6. « Le Repli des Ombres » (12’14)

En voici les interprètes :

  • Jean-Paul Dedieu : Claviers
  • Michel Dedieu : Guitare & E-Bow (*)
  • Pim Focken : Batterie & Percussions

(*) archet électronique pour guitare qui provoque des vibrations plus ou moins intenses

Cet ouvrage s’avère plaisant de bout en bout. Il se caractérise par des ambiances flottantes, hypnotiques, ensorcelantes, parfois sombres, générées principalement par les claviers et soutenues par des rythmiques électroniques dynamiques, mais répétitives. Les guitares attirent directement l’attention par leur originalité, par leur maîtrise, par leur rôle bien en pointe et par leur grande liberté. Tant les thèmes étirés que les solos sont prenants. De leur côté, les claviers ne rechignent jamais à s’égarer dans quelques parties croisées avec les guitares, mais c’est principalement par leurs richesses de sons et leurs rythmes que ceux-ci accrochent.

Le premier titre, « Autres Jungles », s’avère très réussi. Il s’étire sur des guitares glissantes, traînantes et prédominantes, progressant derrière des nappes de claviers, sur une rythmique répétitive et synthétique. L’ensemble rappelle la musique électronique produite par Popol Vuh et Tangerine Dream, également David Gilmour et Rick Wright dans le Pink Floyd des années « Meddle » à « Wish You Were Here », et encore Gongzilla.

« Escales », parfois plus cru, s’agrémente de sonorités légèrement teintées d’ambiances « Tziganes », toujours soutenues par les mêmes rythmes. La guitare y reste dominante.

En fait, « Quartiers Perdus » aurait pu prolonger le premier morceau. Les guitares filent dans tous les sens rappelant plutôt Edgar Froese et Mike Oldfield ; elles sont souvent suivies par des tonalités bizarroïdes créées par les claviers.

« Exorex » confirme une certaine proximité avec Mike Oldfield. Guitares et claviers fonctionnent tour à tour en solos pour évoluer ensuite en parallèle.

« Le Rêve d’Omer Spliter », une longue pièce palpitante et bien construite, se subdivise en trois parties flottantes et vibrantes à souhait (« Hypnos », « Ombres et Replis », « Another Quiet Place »). La première partie progresse génialement, soutenue par la rythmique synthétique habituelle, que seconde rapidement un clavier hypnotique et obsédant. La guitare s’affiche richement par ses sonorités étirées, vibrantes et rapides, filant dans de bons solos rugueux et acérés, que finissent par compléter les claviers. Le dernier quart est marqué par une nette accalmie, avec des atmosphères carrément sidérales, reposantes, sans aucune percussion.

« Le Repli des Ombres » démarre par des marimbas et, d’une façon générale, montre un échantillonnage plus riche et varié de percussions. Celles-ci, tout comme le jeu de guitare et le cheminement de la composition, rapprochent le trio de Gongzilla (pour les percussions : Benoît Moerlen, Phil Kester et Gary Husband ; pour la guitare : Bon Lozaga et Allan Holdsworth).

En conclusion, un excellent album construit autour de compositions réussies, limpides, toujours impeccablement interprétées, et parfaitement organisées. En outre, Sombre Reptile parvient ici à fusionner, sans jamais heurter, différents genres musicaux et à en faire quelque chose de bien personnel. A découvrir !

Pays: FR
Musea FGBG 4599
Sortie: 2005/07

Laisser un commentaire

Music In Belgium